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Le Guépard : Etudiez le temps

Publié le 06/12/2019

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temps

Le choix de cette période historique précisément délimitée, permet à l’auteur - grâce au personnage du prince Salina- de montrer comment une région insulaire antique - la Sicile - et une classe sociale archaïque - l’aristocratie -, caractérisées par une volonté absolue d’immobilisme, se trouvent confrontées au changement par la révolution libérale en train de s’accomplir, ce que le prince qualifie d’« accélération de l’Histoire ». Tout semble pourtant immuable autour du prince qui s’accroche à cette apparence d’éternité : ses propriétés comme Donnafugata,

L’auteur a focalisé son récit autour du débarquement de Garibaldi en Sicile et ses conséquences durant les mois qui suivirent. Les allusions historiques et politiques sont très nombreuses mais toujours brièvement évoquées. Lorsque le récit commence, en mai 1860, Palerme appartient encore au royaume des Deux-Siciles du roi François II de Bourbon, qui a succédé au roi Ferdinand II, dont il est question dans la première partie

temps

« du roman lors d'une audience qu'il accorde au prince Salina.

Le royaume des Deux-Siciles comprend la Sicile et le sud de l'Italie avec Naples pour capitale.

Un mois avant le début du récit, le 4 avril, des émeutes menées par les Siciliens Rosolino Pilo et Francesco Crispi ont eu lieu contre le gou­ vernement bourbonien, ce qui encourage l'intervention de Garibaldi- « un pur mazzinien», c'est-à-dire un partisan de la république- en Sicile.

Les «Piémontais» ou «républicains», près de mille hommes reconnaissables à leurs chemises rouges, commandés par Garibaldi, débarquent le 11 mai sur la côte de Marsala, d'où le surnom de «l'expédition des Mille».

Le nar­ rateur raconte que Tancredi reçoit une blessure à l'œil durant les combats de Palerme, puis les habitants de Donnafugata le reconnaissent comme le compagnon de Rosolino Pilo.

Le plébiscite du 21 octobre est longue­ ment évoqué dans la troisième partie.

Mais Tancredi, quand il revient à Donnafugata le 10 novembre 1860 pour ses fiançailles, est devenu officier de l'armée régulière de Sa Majesté, roi de Sardaigne, futur roi d'Italie.

Dans la sixième partie du roman, l'auteur fait raconter au prince la fin de «l'épo­ pée garibaldienne>> : battus à Aspromonte le 29 août 1862 par le colonel Pallavicino, qui blesse le général Garibaldi au pied et le fait prisonnier, les Garibaldiens reformés autour de leur chef se rallient au roi d'Italie Victor­ Emmanuel IL IJ Le temps symbolique : entre immobilisme et changement Le choix de cette période historique précisément délimitée, permet à l'auteur -grâce au personnage du prince Salina- de montrer comment une région insulaire antique -la Sicile- et une classe sociale archaïque -l'aristocratie-, caractérisées par une volonté absolue d'immobilisme, se trouvent confrontées au changement par la révolution libérale en train de s'accomplir, ce que le prince qualifie d'« accélération de l'Histoire>> .

Tout semble pourtant immuable autour du prince qui s'accroche à cette appa­ rence d'éternité : ses propriétés comme Donnafugata, la vie familiale, les usages féodaux ou ancestraux, les coutumes sociales; et pourtant chacune de ces composantes de la vie de don Fabrizio est contaminée par un chan­ gement insidieux.

C'est ce qu'exprime Tancredi dans une phrase devenue célèbre, et qui structure tout le roman : «Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change>> (p.

32).

Mais le maintien de l'ordre ancien est un leurre comme les fausses reliques de la chapelle des demoi­ selles Salina qu'elles doivent jeter à la fin du roman.. »

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