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Le hiératique, une écriture laïque

Publié le 03/01/2015

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UN NOM ERRONÉ ? Le mot hiératique vient du grec hiera, qui signifie sacré. Cette désignation, qui semble en contradiction totale avec le rôle effectif du hiératique à l'époque pharaonique, trouve son explication dans l'histoire. En effet, la fonction profane du hiératique a subi une évolution inévitable au cours des trois mille ans de l'histoire égyptienne. Employée pour les textes de la vie quotidienne jusqu'à l'époque ramesside (vers 1100 avant 1.-C.), sa fonction change à partir de la Troisième Période Intermédiaire. Il existera alors deux hiératiques : un hiératique possédant toujours les mêmes prérogatives, qui évoluera vers un hiératique « anormal » (c'est-à-dire intégrant des signes proprement hiéroglyphiques) et qui sera remplacé au Vile siècle avant 1.-C. par le démotique ; une autre forme, figée, servant alors à transmettre des textes religieux. Parallèlement, les textes funéraires seront écrits en hiéroglyphes cursifs. Les visiteurs grecs voyageant en Égypte à partir de l'époque saite (vers 715 avant 1.-C.) connaîtront le hiératique grâce à cette utilisation sacerdotale. Ils lui donneront alors ce nom de hiératique par opposition au démotique, l'« écriture populaire » A l'origine écriture pro¬fane, le hiératique est un passage obligé pour tous les chercheurs qui s'inté¬ressent à la vie quoti¬dienne de l'Égypte anti¬que. En effet, c'est avec ce système graphique, plus maniable que les hiéroglyphes, que sont rédigés tous les textes « laïcs » à l'époque pha¬raonique.

« lératique tachygraphie, Jre rapide" (médou nétier) et de ce fait ont une fonction sacralisante (ils intègrent l'objet sur le­ quel ils sont inscrits dans l'ordre universel du monde).

Écriture sacrée, ils seront donc utilisés sur les parois des tombes et des temples, sur les stèles funéraires, les objets de culte, etc.

Le hiératique, au contraire, est une tachygraphie, une écriture rapide, et cette qua­ lité le met au service de la vie profane.

Il servira donc à no­ ter les comptes, les recettes médicinales, les formules ma­ giques, la littérature, bref tout ce qui doit être copié en grand nombre ou qui est uti­ le à la vie quotidienne.

Ainsi, le célèbre Conte de Sinouhé est écrit en hiératique , tout comme les contes du papyrus Westcar, le Conte du Naufra­ gé, les différentes Sagesses, ou encore le papyrus Ebers qui contient des recettes mé­ dicales.

Les lettres sont éga­ lement écrites en hiératique de même - fait plus surpre­ nant - que les recuei ls ma­ giques.

Mais, comme chez la majorité des peuples anti­ ques, la magie fait partie du quotidien égyptien, et la for­ ce des incanta tions vient de leur réci tation et du rite par­ ticulier qui les accompagne.

Comment écrivait-on 7 C haque signe hiér~tiq_ue, ou presque, a son equ1va­ lent hiéroglyphique, mais il existe plus de hiéroglyphes que de signes hiératiques.

Contrairement aux hiérogly­ phes, qui peuvent se lire de droite à gauche ou de gauche à droite, comme de haut en bas (pour savoir où commen­ cer la lecture il suffit de voir vers où regardent les signes fi­ gurant des personnages ani­ més), le hiératique s'écrit uni­ quement de droite à gauche.

Sous l'Ancien Empire, il s'écri­ vait aussi de haut en bas, mais cette pratique s'est perdue au Moyen Empire.

Les signes sont tracés à l'encre rouge ou noire sur différents supports : papyrus, ostraca, ta­ blettes, statuettes d'envoûte­ ment, morceaux de tissu ...

Beaucoup plus rarement, on trouve des exemples de textes (notamment des lettres) gra-. »

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