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le loup et l'agneau

Publié le 19/01/2021

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La Fontaine, « Le loup et l’agneau » INTRODUCTION 1) Situer Situer dans la tradition des fables Plaire et instruire (Intro La Fontaine en général ) 2) La forme (ou comment plaire) Il s’agit d’une fable de 29 vers où alternent une grande variété de type de vers (quadrisyllabe, octosyllabe, alexandrin) et toutes les possibilités de disposition des rimes (plates, embrassées, croisées). Ce style varié et dynamique est caractéristique de La Fontaine qui travaille pour une poésie naturelle et il accompagne une histoire vivante faite de dialogues qui ne cesse de surprendre le lecteur. 3) Le sujet (ou comment instruire) Cette histoire illustre une morale et met en scène des animaux pour mieux évoquer les hommes. Elle met en évidence une réalité cruelle à portée universelle : le dialogue entre le loup et l’agneau met en évidence le comportement de celui qui non seulement exerce sa violence sur le plus faible mais cherche à la justifier. 4) Plan Nous verrons d’abord comment La Fontaine utilise les animaux pour en faire des personnages vivants et exemplaires, puis nous mettrons en évidence l’argumentation biaisée (fausse, de mauvaise foi) du loup face à l’argumentation sincère, logique mais néanmoins naïve de l’agneau. Des personnages vivants : des animaux pour incarner des hommes Dans sa dédicace "A Monseigneur le Dauphin" du premier recueil des Fables, La Fontaine rappelle le principe qui inspire les fables et surtout les siennes : "Tout parle en mon ouvrage [...]. Je me sers d'animaux pour instruire les hommes".La réussite des fables de La Fontaine tient à ce que ses animaux sont humanisés, mais cette métamorphose s'inscrit toujours dans la logique de leur nature, de leur physique, de leur comportement animal, ce qui rend encore plus convaincant le passage du récit à la leçon morale qu'on peut en tirer. ...


« Ce sont ces quelques caractéristiques animales qui servent à La Fontaine en quelque sorte d'armature pour développer. a) Le caractère du Loup Le Loup se comporte en prédateur, soumis à ses instincts, à sa "faim", à ses pulsions agressives et cruelles : son discours est plein de menaces - "Tu seras châtié" -, d'affirmations sans fondement. b) Le caractère de l'Agneau L'Agneau est un être tout d'innocence - ne dit-on pas "doux comme un agneau "? -, de bonne foi et de douceur qui s'exprime sur un ton déférent et respectueux.

Le lecteur a d'autant moins de peine à passer du monde animal au monde humain que La Fontaine nous y prépare.

Quand l'Agneau s'adresse au Loup comme un modeste sujet à son roi ("Sire","Votre Majesté").La Fontaine nous invite à voir derrière le récit animalier les rapports de force de la société humaine du XVIIe siècle, sous la monarchie absolue de Louis XIV. c) Une "leçon" morale à portée universelle Le lecteur du XXIe siècle dépasse ce contexte historique, transpose ce récit dans le monde contemporain : il reconnaît derrière le Loup et l'Agneau des individus qu'il côtoie, élargit la fable à des situations qui dépassent les simples rapports individuels, pour y retrouver le reflet des relations internationales lorsque des superpuissances agressent de petits états dont les richesses naturelles les rendent aussi appétissant qu'un agneau dodu... Transition Il s’agit en effet de mettre en évidence l’existence d’un rapport de force et d’illustrer la cruelle réalité de la loi du plus fort qui n’est pas sans rappeler la phrase célèbre de Hobbes « L’homme est un loup pour l’homme ».

L’argumentation biaisée du loup ou la mauvaise foi En plaçant la morale de la fable en tête de son récit, La Fontaine supprime tout suspense quant à l'issue inéluctable de l'affrontement entre le Loup et l'Agneau.

Tout est joué d'avance dans ce "procès" (v.29) truqué.

Le narrateur qui se veut objectif annonce implicitement ce qui doit arriver et le Loup déploie des trésors de rhétorique et de mauvaise foi, pour justifier le meurtre de l’agneau. 1) Argumentation du loup : des arguments matériels C'est d'abord un fait matériel qu'il reproche à l'Agneau : "troubler [son] breuvage" (v.7).

Le chef d'accusation est présenté dans son évidence et c'est sur les circonstances annexes du crime – le caractère de l’accusé - que porte l'interrogatoire : "Qui te rend si hardi [...] ".

L’agneau est jugé d’emblée et c’est de mauvaise foi.

Le Loup n'attend pas la réponse de l'Agneau : il l'a déjà condamné sans appel, comme le marque le futur : "Tu seras châtié"(v.9).

L'accusation conciliante de l'Agneau et les arguments matériels irréfutables qu'il oppose sont balayés par le Loup qui nie l'évidence, comme s'il n'avait pas entendu la justification de l'Agneau : il reprend, mais sous une forme plus ramassée et plus hargneuse - en trois mots : "Tu la troubles" -, son accusation du vers 7.. »

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