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Le mariage traditionnel dans le théâtre africain

Publié le 04/06/2012

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mariage

Ce besoin effréné de posséder ; cette avidité notoire pour le matériel est

caractéristérisé d’une classe d’arrivistes issus aussi bien des villes que des campagnes.

C’est lorsque cette attitude change d’objet et de centre d’intérêt, passant d’un rapport à

autrui basé sur des aspects purement matérialistes, pour prendre d’autres caractéristiques

où les objectifs se rapportent plus à un besoin d’ascendance sur un groupe ou une

communauté plus grande que la quête initiale se mue en vice, en défaut ; c’est la cupidité à

laquelle s’attaque le théâtre de OYONO MBIA, de Wole SOYINKA.

La cupidité des siens, qui paraît à Juliette, par-dessus tout, augurer d’une véritable

déchéance de la personnalité profonde de ses semblables, trouve ici son fondement. Mais

ce fait est aussi, par-dessus tout, la preuve de la perte des véritables valeurs morales de sa

communauté. C’est donc tout ce que je représente pour vous ?p.19.TPM, s’écrie la jeune

fille au bord des larmes, lorsqu’elle réalise que pour sa famille, elle ne représente qu’un

moyen de gravir les marches de l’échelle sociale ; une simple marchandise que l’on cède

contre l’argent, ou que l’on échange au profit d’autres biens de consommation que sont les

alcools forts de Sangmélima, un costume en tergal, un poste radio à transistor, un vélo, et

surtout des médailles p.20.TPM, suprême récompense pour ces villageois qui appréhendent

visiblement mal la valeur de ce symbole honorifique.

mariage

« Tout comme les autres sociétés traditionnelles, celles du continent africain ont depuis longtemps présenté des spectacles liés aux cérémoni es essentielles de la vie la naissance, la mort, l’intronisation d’un chef, le mariage, la cir concision, les rites, la fête des moissons ou des semailles apparaissent comme des manifestations relevant du drame c’est dans ce contexte qu’est apparu le théâtre francophone de Wi lliam Ponty, école dans laquelle s’est joué pour la première fois une représentation théâtrale négro-africaine en langue étrangère : le français L’objectif de cet établissement était de mettre en scènes les traditions il s’agissait de montrer les coutumes africaines pour mieux les déni grer et justifier ainsi l’entreprise coloniale le passé servait donc, à cerner non plus les mœurs africaines mais les réalités coloniales Vers 1960, le théâtre africain se tourne dans une voie autre que celle de Ponty.

Cette fois, il s’agit de jouer pour critiquer certaines p ratiques sociales, politiques des sociétés postcoloniales.

Cette orientation nouvelle fait éch o à l’option socialiste et nationaliste de beaucoup de pays africains au lendemain des indépen dances et qui se renforcent par un appel aux éléments de la tradition historique.

Par l’ajout des thèmes relatifs au vécu quotidien des africains, les dramaturges témoignent leur engagement dans le choix d’un ordre nouveau où toutes les énergies seront mises à contribution pour des sociétés progressist es.

Le théâtre africain moderne est un art dicté par l ’histoire.

Il emprunte non pas les voies de l’absurde ou de la dérision mais celles de l’eng agement pour « aider à s’amuser pleinement 1».

Les dramaturges africains jettent un regard sur le passé sous un jour qui diffère de l’éclairage colonialiste.

Ainsi, les rois redevi ennent-ils de véritables héros d’une noble cause.

Aussi, il s’agit, dans un premier temps, pour ces dramaturges de perpétuer la tradition africaine, de réhabiliter les anciennes valeurs dén iées par la colonisation, avant de s’atteler à la reconstruction du continent.

Ce noble projet à l a fois intellectuel et culturel, politique et historique marque l’activité théâtrale des dramatur ges africains, de Wole SOYINKA et de Guillaume OYONO MBIA en particulier.

A coté des his toriens, ils s’engagent dans un mouvement de réappropriation de l’histoire du conti nent en mettant en scène ses réalités traditionnelles et sociales.

1 FIANGOR KOFFI, Rogo.

Le théâtre africain francophone : Paris l’Harmattan.

2002.

p127.. »

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