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LE MONOLOGUE DRAMATIQUE EN LITTERATURE

Publié le 26/11/2018

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MONOLOGUE DRAMATIQUE. One man show comme le sermon joyeux, mais débarrassé du lien formel avec le contexte liturgique, le monologue dramatique met en scène un acteur unique, qui incarne un personnage mais qui peut donner la réplique de deux ou trois rôles par des changements de voix. Le comique se nourrit de la parole et du geste d’un « type » dont les ridicules sont complaisamment exposés. Certains rôles, auxquels la « publicité » est inhérente, offrent une matière privilégiée : charlatans débitant leur marchandise, jongleurs vantant leurs talents, serviteurs offrant leurs services, ainsi que les hâbleurs « par nature », amoureux et soldats. C’est un genre fragile, qui tend à éclater : l’introduction de contradicteurs fictifs, les changements de voix le mènent à la limite de la farce. Les monologues dramatiques, nécessairement courts, servent d’introduction ou d’interlude à des représentations plus longues. Ils se développent au xve siècle, mais dès le xiiie on trouve une œuvre d’un esprit et d’une forme étonnamment proches, le Dit de l'herberie de Rutebeuf, que l’on qualifie, faute de mieux, de « boniment de jongleur » : un marchand d’« herbes » débite sa tirade sur une place publique, se déclare diplômé de toutes les facultés étrangères, prétend avoir ramené au péril de sa vie des remèdes universels; grivoiseries, recettes bouffonnes, explications pseudophilosophiques sur l’origine des vers, traitements contre les parasites intestinaux composent un ahurissant numéro de déclamation où l’action dramatique est remplacée par la verve et la création verbale.

 

Le plus connu des monologues, le Franc Archer de Bagnolet (1468?), utilise des procédés équivalents, mais plus élaborés, sur le thème du miles gloriosus; le rôle est plus riche et permet l’esquisse d’actions, grâce à l’accessoire d’un épouvantail (mimiques de combat et de fuite, avec un « retournement de situation »). Le motif traditionnel se charge d’allusions historiques : Pernet, triste exemplaire d'un corps d’archers créé par Charles

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