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LE MOUVEMENT DES IDÉES DANS LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XIXe SIÈCLE

Publié le 04/04/2012

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Le courant anarchiste ne se distinguera des précédents que plus avant dans le siècle. Tandis qu 'une petite élite bourgeoise s'occupe de réformer le monde, la majorité s'installe dans une libre pensée peu virulente; la francmaçonnerie n 'est plus une antireligion, les éditions de Voltaire se vendent moins, et l'on admet que la religion apprend fort utilement au peuple la résignation. Le représentant du mode de pensée le plus répandu est Victor Cousin, dont l'éclectisme mêle savamment philosophie et croyance. On se détache de la religion, on ne la combat plus...

« classicisme d'un La Bruyère et l'ironie d'un Voltaire.

Entre ces deux tendances se dresse le catholicisme libéral.

L'attitude gallicane de Louis XVIII, puis le spectacle de la persécution anticatholique à laquelle se livrent les monarques en Irlande et en Belgique (lois de 1825) font, en effet, virer une fraction importante des ultramon­ tains vers l'opposition à l'absolutisme, vers le libéralisme.

Le porte-parole de ce mouvement est Lamennais (1782-1854) qui explique, en 1829, dans Du progrès de la Révolution, et de la guerre contre l'Église, l'inanité désormais de l'union du trône et de 1 'autel, et la nécessité pour 1 'Église de cultiver son indépendance (liberté d'enseigne­ ment et de presse) en s'appuyant sur Rome.

Les fondements moraux de la société ne sont pas les seuls thèmes auxquels s'intéresse une pensée engourdie par quinze ans de censure napoléonienne.

Le développement économique, dont la monarchie ne semble pas se préoccuper, se fait anarchiquement.

Les différends entre patrons et ouvriers commencent à s'accuser.

Ni les uns ni les autres ne cherchent pourtant à définir l'avenir -leur avenir.

Ils laissent ce soin à des penseurs, des philosophes qui visent à organiser la production pour le plus grand bonheur de tous.

Les systèmes imaginés sont de caractère nettement utopique.

Opposés à l'indi­ vidualisme excessif des libéraux romantiques, les socialistes mettent l'accent sur l'égalité et attaquent le système de la propriété.

Sismondi craint que le machinisme n'écrase 1 'homme, il récuse la relation patron/ouvrier, songe à une organisation du travail, mais finalement ne propose aucun système cohérent.

Le comte de Saint-Simon (1760-1825), dans son Nouveau christianisme, prêche pour une société indus­ triellement développée (il oppose les producteurs aux oisifs) et conduite par un pouvoir spirituel.

Charles Fourier (1772-1837) propose de son côté une nouvelle société dans laquelle chacun travaillerait dans la joie, selon ses passions, avec le maximum d'efficacité.

Ses idées sociales ne peuvent être séparées de la morale sur laquelle elles prennent appui : « On ne peut espérer le règne de la vertu, de la justice et de la vérité que dans un mécanisme social qui les rendra plus lucratives que le vice, 1 'iniquité, la fausseté.

» Des cellules fouriéristes - « phalanstères» -, toujours restées dans le domaine de l'utopie, témoignent d'un premier effort d'organisation de la vie sociale selon des données nouvelles : par là elles annoncent les expériences plus poussées du socialisme scientifique de la seconde moitié du siècle.

Mais toutes ces idées socialistes ne touchent qu'un petit cénacle de bourgeois libéraux ou de nobles déclassés.

Pendant ce temps, les ouvriers restent confinés dans le vieux système des compa­ gnonnages (groupements des gens d'un même métier), essayant timidement de fonder des sociétés de secours mutuel.

La grève demeure un délit; la liberté d'expression est inexistante.

Aucun contact ne se fait avec les penseurs réformateurs.

1830-1848 La révolution de 1830, au cours de laquelle la bourgeoisie utilise les mouvements populaires pour se débarrasser d'une noblesse décadente et installer un roi bourgeois, marque une grave désillusion ouvrière.

Les revendications présentées en aoüt et sep­ tembre 1830 à Paris, les grèves nombreuses, l'insurrection lyonnaise de 1831, tout cela se solde par un échec.

Du moins les ouvriers commencent-ils à prendre conscience de former un groupe, une classe sociale, ce qui favorise un semblant de pénétration des doctrines socia­ listes en son sein, et par-delà un renouvellement du mouvement idéologique.

L'Ancien Régime est mort définitivement et sans recours : il s'agit d'organiser le nouveau.

Les disciples de Saint-Simon précisent sa doctrine et intensifient leur propagande, mais se divisent bientôt : les uns, mystiques, écoutent, Enfantin qui propose dans sa Religion de l'hu­ manité une vision renouvelée de l'homme; les Portrait de Lamennais Coll.

privée.. »

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