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LE MYSTERE DU THÉÂTRE. Fnnçola MAURIAC (Journal II)

Publié le 13/02/2012

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... En vérité, il n'y a pas de tbéAtre sans incantation. Ce n'est pas le moindre charme des personnages de théâtre que de les savoir capables d'incarnatioos successives. Sans doute en est-il de même des personnages de roman : chaque lecteur les recrée pour son propre compte, et l'on peut affirmer qu'il existe autant d'Emma Bovary que d'hommes et de femmes qui ont lu Flaubert. Mais tandis que ce mystère, dans le roman, demeure incommunicable et secret, c'est le but du théâtre que de l'offrir sur un «plateau« et que de le faire éclater aux regards....

« ' RESUME/ANALYSE 71 savoir capables d'incarnatioos successives.

Sans doute en est-U de même des personnages de roman : chaque lecteur les recrée pour son propre compte, et l'on peut affirmer qu'U existe autant d'Emma Bovuy que d'hommes et de femmes qui ont lu Flaubert.

Mais tandis que ce mystère, daDS le roman, demeure incommunicable et secret, c'est le but du théâtre que de l'offrir sur un «plateau» et que de le faire éclater aux regards.

A ce signe vous reconnaitrez un chef-d'œuvre dramatique : c'est qu'aucune interprétation ne l'épuise jamais.

Lucien Gui­ try, avant de mourir (que n'y ai-Je assisté 1), nous proposait un nouveau Tartufe.

Phèdre demeure le moins défloré des nlles et, après deDX siècles et demi, le plus chargé d'inconnu.

EtemeUe jeunesse de Phèdre 1 Que de secrets eUe recèle encore! De Max lui-même, d'un art si contestable, imagina un Néron à mille lieues de tous ceDX que la Comédie-Française avait vus depuis qu'eUe existe :un adolescent flétri, tour à tour cares­ sant et furieDX, aussi vrai que tous les autres et.

que nous ne pourroos plus oublier.

Et ll en existe beaucoup d'autres encore 1 Créer des êtres, comme l'ont fait Racine et Shakes· peare, c'est créer des mondes dont l'exploration ne finira jamais.

Un grand auteur dramatique est un poète qui fournit aDX metteurs en scène et aux acteurs de tous les .

temps une possibilité infinie de création.

Si « J?olyeucte, Athalie, Béré­ nice et Bamlet » ne pouvaient plus qu'être affaiblis par la re.W,ésentat:~n théâtrale, Comellle,,Raclne et Shakespeare ne seraient plus ComeDie, Racine et Shakespeare, mais des auteurs de troisième ordre.

D'allleurs, vous avouerai-je que pour le p~mier de ces Messieurs, son « Polyeucte » me paraît seul digne d'être mis au rang de ces pièces d'une jeunesse étemeUement renouvelée ? Et c'est pourquoi, de toutes les autres, d'« Horace » et de « Cinna», on pourrait dire avec vous (et cette fois, j'y applaudirais) que «leur forme seule nous demeure présente et garde un pouvoir sur notre esprit ••• » VoUà justement ce qui distingue ces drames des chefs-d'œuvre de Racine, - ils sont Inhumains : n suffit de les Ure.

Nous avoos donc besoin d'acteurs et de grands acteurs, de metteurs en scène et de grands metteurs en scène, pour que. »

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