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Le mythe de l'âge d'or

Publié le 02/08/2014

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Le mythe de l'âge d'or

 

Les auteurs anciens, grecs et romains, rapportent cette croyance que sous le règne de Cronos les hommes vivaient dans un état de paix et de joie perpé-tuelles, affranchis de la haine, de la souffrance, mais aussi de la guerre. Cet âge d'or était synonyme de jeunesse, d'amour, de respect d'autrui. Mon¬taigne déclare que le Nouveau Monde découvert « surpasse non seulement toutes les peintures de quoi la poésie a embelli l'âge doré et toutes ses in¬ventions [son pouvoir d'imagination] à feindre [inventer] une heureuse condition d'hommes, mais encore la conception et le désir même de la phi¬losophie [sagesse] « (I, 31 ; p. 305). Enfin, la présence réelle d'une masse d'or inconcevable (III, 6, p. 169, 173) facilitait cette assimilation du Nou¬veau Monde à l'âge d'or.

« L'avènement de du fer En revanche c'est bien l'arrivée des Européens (Espagnols et Portugais) qui a transformé cet âge d'or en âge de fer, défini chez les Anciens comme l'âge du crime, de la haine, des guerres et des invasions : « tant de villes rasées, tant de nations exterminées, tant de millions de peuples passés au fil de l'épée et la plus riche et belle partie du monde bouleversée pour la négociation des perles et du poivre ! mécaniques victoires » (III, 6, p.

171) ; tout dans!' expression montre ici la démesure, la discordance, la rupture d'un ordre.

L'innocence et l'avilissement Les expressions de Montaigne pour qualifier les victoires guerrières des Euro­ péens (tromperie, piperie, « honteusement abusé », mains « vilement victo­ rieuses », III, 6, p.

171) soulignent qu'au lieu de subjuguer les indigènes par « notre magnanimité », nous les avons exterminés en profitant de leur étonnement (ibid.

, p.

170) et en nous avilissant nous-mêmes .

...

Ill -L'ÉCHEC D'UNE RENCONTRE La confrontation avec l'autre Montaigne ne peut rêver d'une véritable rencontre avec cette civilisation autre, qu'en supposant des hommes (les anciens Grecs et Romains)« qui eussent douce­ ment poli et défriché ce qu'il y avait de sauvage, et eussent conforté et promu les bonnes semences que nature y avait produites( ...

) mais aussi mêlant les vertus grecques et romaines aux originelles du pays» (III, 6, p.

171).

Cette greffe aurait été l'expression d'un véritable échange, la concrétisation« entre eux et nous [d'] une fraternelle société et intelligence » (ibid.).

La négation de l'autre Or, c'est la relation de dominants à dominés, la conquête et la rapine, la trahison et les supplices qui ont prévalu (ibid.

p.

173).

La faiblesse de l'Occidental Par un renversement ironique, l'auteur souligne que nos victoires ont été autant de défaites morales et historiques devant la constance et la contenance des indi­ gènes et de leurs monarques (ibid., pp.

172-173).

Conclusion: L'homme occidental ne s'est pas rendu compte que ce que lui proposait l'indien était une véritable esthétique de l'existence fondée sur la liberté naturelle.

À ce modèle positif, les conquérants ont en effet ré­ pliqué aveuglément, en appliquant un système de type totalitaire qui refu­ sait la reconnaissance de l'autre comme sujet libre.. »

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