LE NÉOCLASSIQUE EN POESIE

NÉOCLASSIQUE (poésie). On emploie parfois, un peu abusivement, ce terme ou celui de « postclassique » pour désigner un certain type d’écriture qui, au xviiie siècle, reprend à son compte les genres définis par Boileau dans son Art poétique (1674), et surtout les figures de la rhétorique traditionnelle. Mais, devant les transformations apportées à la pratique littéraire de la langue par les « Philosophes » — recherche du sens « propre » (cf. l'Encyclopédie}, d’une langue sans figure et qui reproduise « l’ordre naturel des idées » (Diderot) —, la poésie « néoclassique » apparaît comme le lieu d’un écart par rapport à la norme stylistique de son temps. Écart que seule peut expliquer une fidélité désuète au passé, en particulier aux valeurs politiques et morales du Grand Siècle — voire, à travers lui, à la tradition chrétienne (Poésies sacrées de Pompignan, imitées des Psaumes, 1751-1755) — ou aux conventions pastorales de l’Antiquité (adaptations de Virgile par Malfilâtre et Delille).

Cette poésie appartient aussi au siècle des Lumières, auquel elle emprunte le goût de la Nature et de l’Antique, la « sensibilité » et les intentions didactiques. Pourtant le