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Le Parnasse

Publié le 10/11/2018

Extrait du document

• La librairie Lemerre, éditeur exclusif de la plupart des recueils individuels des jeunes poètes, devient l'état-major du Parnasse en 1866. Les parnassiens se réunissent régulièrement dans son entresol.
• À partir de 1868, les parnassiens se rencontrent dans le salon de Nina de Villard (1843-1884), pianiste talentueuse qui se console de l'échec de son mariage avec le succès de son salon. Contrainte de s'exiler à Genève à cause de son engagement pour la Commune, Nina de Villard reprend son salon en 1873. Au moment du troisième Parnasse, dont sont exclus Nina et son ami Charles Cros, le salon devient hostile au Parnasse.
LE CULTE DE LA BEAUTÉ
Le lyrisme impassible
• Le Parnasse est une poésie qui protège le moi de la société en se repliant du côté de l'art. Les parnassiens rejettent par exemple la poésie élégiaque de Lamartine ou de Musset. On trouve des exaltations de l'impassibilité dans le recueil Philomela de Mendès (le poème «Silence» et le sonnet «Le Thé»).
• La guerre de 1870 entraîne chez la plupart des parnassiens un fléchissement de cette doctrine : Banville, Leconte de Lisle et Mendès composent de la poésie patriotique.
Le triomphe DES CIVILISATIONS LOINTAINES
• Les parnassiens célèbrent l'Antiquité et les anciennes civilisations méridionales. Parmi les parnassiens figurent quelques hellénistes distingués, comme Louis Ménard. En 1867, Leconte de Lisle publie chez Lemerre une traduction de L'Illliade suivie, l'année suivante, par une traduction de l'Odyssée.
• Leconte de Lisle, le premier, met l'hindouisme à la mode. Dans ses poèmes hindous, il s'inspire des travaux des indianistes contemporains, adaptant notamment les grandes épopées comme le Mahabharato et le Ramayana. Le Parnasse contemporain de 1866 comprend cinq œuvres hindoues : quatre poèmes de Catulle Mendès consacrés à la mythologie hindoue et un sonnet de Louis Ménard sur la philosophie du nirvana.
• Les progrès des sciences historiques (la philologie, l'archéologie, l’égyptologie) élargissent l'horizon
LES LYRIQUES IMPASSIBLES
 
Le Parnasse (1862-1886) est un mouvement poétique de rupture qui se constitue autour du poète Leconte de Lisle. Il se voue à un culte de la beauté très formel en méprisant la politique et la foule. Les principaux représentants du mouvement sont José Maria de Heredia, Catulle Mendès, François Coppée et Sully Prudhomme. Mouvement assez hétérogène, abondamment parodié, il constitue cependant un moment essentiel de la poésie du XIXe siècle entre le romantisme et le symbolisme.
UNE POÉSIE DE LA RUPTURE
Le retrait politique
 
• Le mouvement du Parnasse se développe sous le second Empire, régime qui est apparu à tous les artistes du temps comme un coup de force politique. Napoléon III appuie son pouvoir sur le contrôle de la presse et de l'édition. La plupart des poètes décident de ne pas résister au nouveau régime, mais ils s'abstiennent de faire référence à l'actualité.
 
• Sous le second Empire, la théorie de «l’art pour l'art» est mise en avant dans des recueils de poèmes importants, comme Émaux et Camées (1852), de Théophile Gautier, et Poèmes antiques (1852), de Leconte de Lisle. La génération des poètes nés dans les années 1840 se rallie avec enthousiasme à cette doctrine, qui prône le retrait politique.
 
La RUPTURE AVEC LE ROMANTISME
 
• Ces jeunes poètes partisans de l'art pour l’art se construisent contre la génération poétique précédente, celle des romantiques ; ils rejettent notamment l'expression de sentiments passionnés et préfèrent renouer avec une tradition classique incarnée par les poètes de la Pléiade ou André Chénier.
 
• Ces jeunes poètes s'opposent également à la théorie romantique de l'inspiration. Ils préconisent un retour à un art maîtrisé à force de travail. Fondé sur la mesure et l'harmonie, indépendant des préoccupations morales et politiques, l'idéal de la beauté hellénique comble les attentes des partisans de l'art pour l'art, effarouchés par la beauté romantique excessive et sublime.
 
Avec la science et sans Dieu
 
• Cette génération de poètes accepte en revanche la notion de progrès scientifique. Ils sont influencés par le positivisme, philosophie fondée sur l'expérience et l'observation empirique des réalités. Le goût de la vérité, de l'analyse objective et de l'impersonnalité crée une sorte de positivisme esthétique en poésie.
 
• Le poète Sully Prudhomme fait ainsi l'éloge des découvertes scientifiques. Dans Les Épreuves (1866), plusieurs de ses sonnets sont consacrés aux progrès contemporains de la science.
 
• S'en remettant à la science universelle, les poètes de cette génération se débarrassent de toute théologie et de tout messianisme. À la religiosité romantique s'oppose l'athéisme de la génération suivante. Chez Leconte de Lisle ou chez Louis Ricard, le Christ est souvent appelé le Nazaréen.
 
Une poésie élitiste
• Les progrès de l'alphabétisation, le développement de journaux bon marché, l’essor du roman-feuilleton favorisent l'émergence d'un nouveau lectorat faiblement alphabétisé. Méfiants envers la démagogie, les partisans de l’art pour l'art privilégient la poésie sur la prose et militent pour une poésie très élitiste.
 
• Le jeune poète Léon Dierx déclare ainsi : «L'idéal du vrai poète a été et sera toujours le contraire de celui du public.»


« le sonnet.

l'emploi de ces formes révèle aussi considérable.

le café du théâtre le goOt du Parnasse pour la virtuosité et de Bobino, la brasserie des Martyrs, la précision.

fréquentée notamment par la bohème LE DEUXIÈME PAl/NASSE CONTlMI'OIIA/N • le deuxième Parnasse contemporain organisé par lemerre sur les conseils de leconte de lisle parait en livraisons d'octobre 1869 à juillet 18n, avec une interruption pendant la guerre .

les collaborateurs qui se voient offrir une livraison entière sont leconte de lisle, Heredia et Banville .

• la deuxième série réunit cinquante­ six collaborateurs et cent quatre­ vingt-quinze poèmes .

le recueil comprend deux poèmes de premier plan : « Kaïn », poème anticlérical de leconte de lisle , et «Hérodiade», de Stéphane Mallarmé , qui annonce le virage de ce dernier vers le symbolisme .

• la guerre et la Commune restreignent le rayonnement du recueil et obligent les parnassiens à choisir entre leur amour de l'art et leur devoir patriotique.

le poème «le sacre de Paris» de leconte de lisle préconise, en janvier 1871, d'incendier la capitale plutôt que de la livrer aux Allemands.

LE TIOISIÈME PAl/NASSE CONTlMI'OIIA/N • le troisième Parnasse parait le 16 mars 1876 .

lemerre est passé cette fois de la publication en livraisons à un recueil unique.

Il recense soixante-trois poètes classés par ordre alphabétique, ce qui montre l'enjeu anthologique de la compilation .

• Cette publication est dirigée par Théodore de Banville , Anatole France et François Coppée , qui mettent en valeur avec vingt-cinq sonnets la poésie de Heredia .

Ce comité de lecture refuse de publier Charles Cros (1842-1888), Paul Verlaine (1844-1896) etStip/HJH Mlll,.nft (1842-1898).

l'hermétisme de Mallarmé est perçu comme une déviation par rapport au Parna sse.

Son éviction déclenche une polémique dans le milieu parnassien et remet en cause l'organisation du mouvement.

• le troisième Parnasse comprend soixante-trois poètes, et l'ensemble frappe par son hétérogénéité.

Près de la moitié de ces poètes, tel Maurice Rollinat (1846-1903), le futur chantre du cabaret du Chat noir, n'ont figuré dans aucun des recueils précédents.

Cependant persiste l'emploi privilégié du poème à forme fixe et de l'alexandrin.

lA SOCIABIUTt PAIINASSIENNE • Comme le mouvement romantique, le Parnasse s'est constitué essentiellement autour d'une sociabilité de salons.

Ainsi, dès 1863, leconte de lisle reçoit chaque samedi soir, dans son modeste appartemen~ la jeune génération de poètes.

• Ricard, à partir de 1864 et jusqu'au décès de son père en 1867, reçoit ses amis dans le salon de sa mère, boulevard des Batignolles.

• le rôle des cafés et brasseries est littéraire, le café Procope , lieu de rendez-vous de Ricard , de Mendès et de Coppée, permettent aux poètes de se rencontrer .

• la librairie lemerre , éditeur exclusif de la plupart des recueils individuels des jeunes poètes, devient l'état-major du Parnasse en 1866.

les parnassiens se réunissent régulièrement dans son entresol.

• À partir de 1868 ,les parnassiens se rencontrent dans le salon de Nina de Villard (1843-1884), pianiste talentueuse qui se console de l'échec de son mariage avec le succès de son salon.

Contrainte de s'exiler à Genève à cause de son engagement pour la Commune , Nina de Villard reprend son salon en 1873 .

Au moment du troisième Parnasse , dont sont exclus Nina et son ami Chorl~s Cros, le salon devient hostile au Parnasse.

LE CULTE DE LA BEAUTÉ LE LYRISME IMPASSIBLE • le Parnasse est une poésie qui protège le moi de la société en se repliant du côté de l'art .

le s parnassiens rejettent par exemple la poésie élégiaque de lamartine ou de Musset On trouve des exaltations de l'impassibilité dans le recueil Philomela de Mendès (le poème • Silence» et le sonnet •le Thé»).

·la guerre de 1870 entraîne chez la plupart des parnassiens un fléchissement de cette doctrine : Banville, leconte de lisle et Mendès composent de la poésie patriotique.

LE TIIOMPHE DES CIVIUSAnONS LOINTAINES • les parnassiens célèbrent l'Antiquité et les anciennes civilisations méridionales.

Parmi les parnassiens figurent quelques héllénistes distingués , comme louis Ménard.

En 1867, leconte de Lisle publie chez lemerre une traduction de l'JI/iode suivie , l'année suivante, par une traduction de l'Odyssée.

• leconte de Lisle, le premier, met l'hindouisme à la mode .

Dans ses poèmes hindous , il s'inspire des travaux des indianistes contemporains , adaptant notamment les grandes épopées comme le Mahabharata et le Ramayana.

le Parnasse contemporain de 1866 comprend cinq œuvres hindoues : quatre poèmes de Ctdull~ M~IHiès consacrés à la mythologie hindoue et un sonnet de louis Ménard sur la philosophie du nirvana .

• les progrès des sciences historiques Oa philologie , l'archéologie, l'égyptologie) élargissent l'horizon poétique des parnassiens.

Ceux-ci introduisent par exemple la Chine ou le Japon en poésie.

• les parnassiens utilisent des mots archaïques , afin de ne pas trahir les civilisations par des approximations modernes : dans «les Conquérants» de Heredia , les aventuriers du nouveau monde croient voguer vers Cipango, c'est-à -dire le Japon .

LE GoOr DE LA FOIME • •Tout ce qui n'est pas bien fait n'existe pas» , déclare Gautier.

Avec le Parnasse, la poésie s'affirme comme un domaine technique.

Elle s'Inspire par exemple des techniques de la peinture et de la sculpture.

• En 1872, la publication du Petit traité de versification française de Banville rappelle les principes de la versification parnassienne : Banville fait l'apologie de la forme fixe, préconise une forme élitiste et accorde à la rime , qu'il conseille riche , la place essentielle dans le vers.

• les parnassiens se sont continOment caractérisés par l'emploi de formes précises : l'alexandrin, la strophe et des poèmes brefs aux règles strictes , comme le sonnet.

le Parnasse n'a pas créé de nouvelles formes mais s'est exercé à perfectionner celles qui existaient.

LE PARNASSE EN QUESTION CRITIQUES n PAIIODIES • En 1866, S.IHy d'AIIrrvillyfusti ge le manque d'Invention des parnassiens .

Il rédige trente­ sept portraits au vitriol des poètes, qu'il intitule «Trente-sept médaillonnets du Parnasse contemporain».

• Dès 1867, Le Parnasse contemporain fait l'objet d'une parodie anonyme : Le Parnassiculet contemporain, recueil de vers nouveaux, probablement dO à Paul Arè ne et Alphonse Daudet Ce recueil est réédité en 1872.

• Pour répondre aux exclusions du troisième Parnasse, un recueil parodique de cinquante Dixains réalistes paraît le 9 juillet 1876 à la librairie de l'Eau -Forte.

Cros joue un rôle directeur dans le recueil, qui était censé s'appeler d'abord Le Montparnasse contemporain .

les dixains sont écrits notamment par Charles Cros, Nina de Villard , Maurice Rollinat et Germain Nouveau .

• À la fin de 1871 , le groupe «zutique » - composé notamment de Verlaine et de Rimbaud -a pour principale occupation la parodie des parnassiens .

Dans L'Album zutique de 18n, leconte de lisle , Sully Prudhomme et Heredia sont parodiés comme poètes académiques.

·En 1879, le critique Jules lemaitre , dans son article «le mouvement poétique en France» , montre que le Parnasse constitue encore l'essentiel de l'actualité poétique à la fin des années 1870 .

Cependan~ il blâme le refus pur et simple de toute émotion, la disparition d 'un dessein philosoph ique dans les recueils individuels, le goOt de la perfection formelle poussée jusqu'à la préciosité .

MOUVEMENTS PAIIALÙLES • En avril 1876 , Mallarmé rompt avec lemerre et publie chez Alphonse Derenne L'Après-midi d 'un faune, en une luxueuse plaquette illustrée de lithographies de Manet À partir de 1880, il reçoit chez lui, tous les mardis , une nouvelle génération de jeunes poètes .

• Le Parnasse contemporain initie Arthur Rimbaud à la poésie de son temps .

le 24 mai 1870, celui-ci, alors âgé de seize ans, envoie à Théodore de Banville un courrier auquel il joint plusieurs poèmes afin d'obtenir son appui auprès de l'éditeur Alphonse lemerre .

En février-mars 1871 , Théodore de Banville loge chez lui Arthur Rimbaud , mais , dès le mois de mai, ce dernier , dans ses lettres dites «du voyant », proclame sa différence et en aoOt 1871, dans son poème parodique,« Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs », exprime une critique ouverte de la poétique de Banville .

• Pour beaucoup de parnassiens , le temps de la poésie impassible s 'efface .

lancés dans le journalisme (Mendès, Coppée , Heredia), dans le théâtre (Coppée, Valade, Mendès) ou dans la publication de leurs œuvres complètes (Coppée, Sully Prudhomme) , les parnassiens collectionnent les signes de consécration .

leurs carrières et leurs œuvres déjà hétérogènes se dissocient de plus en plus.

VEIS LE SYMIOUSME • le symbolisme constitue à la fois le .-;::-- -:::ioiii::' _., reniement du Parnasse et son achèvement.

le 18 septembre 1886 ,/Na MOifts publie le manifeste du symbolisme ·dans le supplément littéraire du Figaro.

• les nouvelles petites revues symbolistes s'en prennent aux gloires du Parnasse , notamment Sully Prudhomme et Coppée .

les parnassiens, eux.

rétorquent en critiquant le vers libre .

• À certains égards , le symbolisme est évidemment l'héritier du Parnas se.

les jeux sur le langage permis par l'exploitation formelle du vers sont réutilisés par les vers libristes et par les poètes en prose .

Banville, Hered ia, Ménard ont été des pères du symbolisme .

LA REVUE DES PARNASSIENS • FtWIIfOis Coppée (1842-1908), poète intimiste , publie Le Reliquaire chez lemerre (1866) elles Intimité s (1868).11 connaît un grand succès au théâtre avec Le Passant (1869), qui lui permet d'éditer ses Poèmes modernes.

Il publie d'autres recueils :Les Humbles (1872), Promenades et intérieurs (1875) , Les Récits et les Élégies (1876 ).

Il entre à l'Académie française en 1884 .

• Léoa Dierx (1838- 1912) est l'auteur de recueils comme Poèmes et Poésies (1863 ) et Les Lèvres closes (1867).

• Alltltol~ Frftce (1844 -1924), dont la jeunesse s'est caractérisée par un investissement dans la poésie normande, a écrit notamment Les Trophées (1893) , un recueil qui constitue un véritable événement littéraire .

Il entre à l'Académie française en 1894 .

·Leconte de Lisle (1818-1894) publie Poèmes Barbares (1862), Poèmes tragiques (1884) et entre à l'Académie sur le siège de Victo r Hugo en 1886.

Ses Derniers Poèmes sont recueillis à titre posthume en 1894.

• Louis Ménard (1822-1901), principal initiateur de l'héllénisme parnassien, est normalien en 1842, docteur ès-lettres en 1860 .

Son amour pour la Grèce s 'expr ime notamment dans ses Poèmes (1855) et dans les Rêveries d 'un païen mystique (1876).

• catulle Mendès (1841- 1909 ) publie en 1863 son premier recueil de poèmes, Philomela , puis Hesperus (1872), Cantes épiques (1872), Poésies (1892) et Poésies nouvelles (1893).

Gendre de Théophile Gautier, il écrit en 1884 La Légende du Parnasse contemporain .

• Albert Mérat (1840- 1909 ), poète paysagiste, a notamment écrit Les Chimères (1866), L'Idole (1869), Les Villes de marbre (1869), Les Souvenirs (1872), L'Adieu (1873} et Au fil de l'eau (1877).

• Louis-Xavier de Ricard (1843- 1911), l'un des initiateurs du mouvement dans la jeune génération, publie plusieurs recueils de poèmes, dont Les Chants de l'aube (1862 ) et Ciel, Rue et Foyer (1865).

À partir de 1871 , la Commune l'éloigne du mouvement parnassien .

• SullyPnH/11-- (1839-1907), l'un des plus célèbres parnassiens , adepte d'une poésie philosophique , publie Stances et Poèmes (1865), Les Épreuves (1866), Les Solitudes (1869 ), Les Vaines Tendresses (1875), Le Zénith (1876) et La Justice (1878).

Il entre à l'Académie française en 1881 et reçoit , en 1901 , le premier prix Nobel de littérature .

• Léon Valade (1841-1884), poète de la vie parisienne , publie avec Mérat Avril, Mai, Juin (1863), puis A mi-c6te (1874).. »

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