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Le personnage de GIOVANNI DROGO

Publié le 22/02/2012

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Dino Buzzati est né en Italie, à Belluno (Vénétie), en 1906. Issu d'une famille bourgeoise conformiste et puritaine, il est très marqué par l'influence de sa mère, femme brillante et possessive qui lui donne une éducation à la fois libre et rigoriste. Après des études à Milan, Buzzati entre comme journaliste au Corriere della Sera. En 1928, il est correspondant de guerre en Ethiopie puis, pendant la Seconde Guerre mondiale, dans la marine. Dans l'intervalle, il a publié Barnabo des Montagnes (1933) et Le Secret du Bosco Vecchio (1935), deux romans dans lesquels il évoque les montagnes de sa jeunesse mais qui, déjà, sont des paraboles sur le sens de la vie.

« renonçant progressivement à leurs espoirs.

» Obsédé par le thème du temps qui s'enfuit et par la question du sens de la vie humaine, Buzzati a transposé cetteexpérience personnelle dans le cadre rigoureux de la discipline militaire afin, a-t-il dit, que son récit aille « jusqu'àacquérir la force d'une allégorie concernant tous les hommes ». L'auteur et son temps Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la littérature italienne se partage en deux tendances majeures.La plus importante est le vérisme, représenté par des écrivains comme Vasco Pratolini (né en 1913).

Inspiré à la findu XIX' siècle par le naturalisme français (Zola, les Goncourt...), renforcé après guerre par les théories esthétiquesissues du réalisme soviétique, ce mouvement prétend dépeindre strictement la réalité sociale de son époque pourpermettre une prise de conscience politique.La seconde tendance est un certain « réalisme magique » qui interprète la réalité pour la travestir, la transfigurer etfinalement la dépasser par le recours au fantastique et à une certaine symbolisation.

Parmi les représentants decette seconde tendance, on peut citer Bontempelli (1878-1960), Tommaso Landolfi (1908-1979) et bien sûr Buzzatilui-même.Il est intéressant de noter que ces mêmes tendances, opposées dans la littérature, se retrouveront unifiées dans lecinéma italien avec ce que l'on a appelé le néoréalisme.

Ainsi un même réalisateur, Vittorio De Sica (1902-1974), estl'auteur du Voleur de bicyclette (1948), film réaliste utilisant des acteurs non professionnels, et de Miracle à Milan(1951) dans lequel fantastique et féerique règnent d'un bout à l'autre.Notons aussi que les thèmes de prédilection de Buzzati rejoignent ceux de l'existentialisme ou de la philosophie del'absurde.De ce point de vue, Le Désert des Tartares est la manifestation en Italie d'un mouvement de pensée qui affecterade nombreux pays d'Europe après la guerre.

C'est la prise de conscience d'une certaine absurdité, la perte deréférences face à un monde vide et à une existence inutile.

Le Désert des Tartares est un peu à l'Italie ce que seraà la France, en 1942, L'Etranger de Camus.Cela a pu contribuer au succès de Buzzati en France, où son roman fut traduit en 1949.

L'une de ses pièces, Un casintéressant, fut d'ailleurs adaptée par Albert Camus en 1963.A la forme du roman, Buzzati préfère celle de la nouvelle.

Il publie ainsi des recueils comme L'Ecroulement de laBaliverna (1954), Le K (1966) ou Les Nuits difficiles (1971).

Dans l'ensemble de ses oeuvres, le quotidien banal setransfigure pour atteindre, par le talent du conteur, une dimension d'angoissante étrangeté.

Un téléphone, unascenseur, une voiture deviennent ainsi les symboles de la solitude ou de la vanité humaines.Le pessimisme enfiévré de Buzzati, son style dépouillé proche de la chronique et son étonnante économie de moyensl'on fait rapprocher de Franz Kafka, l'auteur du Procès .Dino Buzzati est mort en 1972. Succès et avatars Depuis 1940, le succès de Buzzati ne s'est jamais démenti et ses oeuvres, largement traduites, sont régulièrementrééditées.

Une société d'études publie chaque année des «Cahiers Buzzati » et l'écrivain fait l'objet de nombreuxcolloques dans toute l'Europe.En 1976, le réalisateur italien Valerio Zurlini a porté à l'écran Le Désert des Tartares, avec dans les principaux rôlesJacques Perrin, Philippe Noiret et Vittorio Gassman.Bien avant le film, le chanteur Jacques Brel avait rendu hommage à Buzzati en écrivant, à partir de l'histoire deDrogo, une chanson intitulée « Zangra ».Par ailleurs, on pourra comparer les thèmes de l'attente et de la guerre, tels qu'ils sont traités par Buzzati, avec lafaçon dont Julien Gracq les utilise dans son roman Le Rivage des Syrtes (1951).. »

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