Devoir de Philosophie

Le personnage de Jean-Jacques dans les Confessions de Rousseau

Publié le 18/10/2013

Extrait du document

rousseau

Dès sa jeunesse, Rousseau est fasciné par la dimension imaginaire. Influencé par la lecture des romans, puis par celle des historiens de l'Antiquité, il a reçu du monde une idée sans rapport avec la vie réelle et qui entraînera son inadaptation sociale. Les livres forment son caractère, à la fois rêveur et héroïque, dont les deux tendances s'exprimeront par l'oscillation entre deux personnages, le« berger extravagant « qui compose La Nouvelle Héloïse et le « citoyen de Genève « qui rédige la Lettre à d'Alembert ou Du contrat social.

rousseau

« ~ Il -UN ESPRIT ROMANESQUE La confusion entre le réel et l'imaginaire Dès sa jeunesse, Rousseau est fasciné par la dimension imaginaire.

Influencé par la lecture des romans, puis par celle des historiens de I 'Antiquité, il a reçu du monde une idée sans rapport avec la vie réelle et qui entraînera son inadaptation sociale.

Les livres forment son caractère, à la fois rêveur et héroïque, dont les deux tendances s'exprimeront par l'oscillation entre deux personnages, le« berger extravagant » qui compose La Nouvelle Héloïse et le « citoyen de Genève » qui rédige la Lettre à d'Alembert ou Du contrat social.

Les stéréotypes littéraires Dès l'enfance, la profusion de ses lectures donne à Jean-Jacques une intel­ ligence des passions, «unique» à son âge : «Je n'avais rien conçu, j'avais tout senti » (p.46) et lui fait découvrir l'existence à partir de stéréotypes.

Mimant l'héroïsme romain de son héros Scaevola, l'enfant n'hésite pas à« tenir la main sur un réchaud pour représenter son action » (p.47) ; il passera à l'héroïsme réel en s'interposant« impétueusement» entre son père et son frère.

Adolescent en fuite, il rêve sa vie comme dans un roman : «J'entrais avec sécurité dans le vaste espace du monde;[ ...

] à chaque pas j'allais trouver des festins, des trésors, des aventures, des amis prêts à me servir, des maîtresses empressées à me plaire » (p.83).

Le pays des chimères Quittant Paris deux ans plus tard dans le plus complet dénuement, Rousseau ne paraît pas conscient que son désir d'ascension sociale vient de subir un échec : « Les êtres réels nuisaient aux êtres imaginaires.

Le colonel Godard et son neveu fi­ guraient mal avec un héros tel que moi.

Grâce au ciel, j'étais maintenant délivré de tous ces obstacles : je pouvais m'enfoncer à mon gré dans le pays des chimères» (p.

200).

Le pays des chimères*, c'est pour Rousseau un univers de fiction où il serait possible de faire valoir toutes les qualités que sa timidité maladroite dissimule.

Le goût des déguisements La « manie ambulante » de Rousseau est souvent liée à des engouements qui obéissent eux aussi aux ordres capricieux de son esprit chimérique.

Jean-Jacques s'engoue successivement pour Bâcle, pour Venture et pour un moine grec.

Son imagination le conduit à se déguiser ou à s'inventer un personnage.

À Turin, il se tire d'une délicate situation en se faisant passer pour « un jeune étranger de grande naissance dont le cerveau s'était dérangé» (p.128).

À Lausanne, il veut s'identifier à Venture, prend un pseudonyme et se met en tête de composer une cantate pour un concert et d'exécuter son œuvre, par une sorte de défi qui confirme son besoin profond de devenir autre.

Conclusion : Le personnage exceptionnel créé dans les premiers livres des Confessions illustre moins l'histoire événementielle de Rousseau que «l'état de son âme».

L'autobiographe a d'ailleurs mis en garde ses lec­ teurs contre une assimilation simpliste de l'auteur et de son person­ nage : « Ce qui me rendit les femmes si favorable fut la persuasion où elles furent que j'avais écrit ma propre histoire, et que j'étais moi-même le héros de ce roman [ ...

] : Je ne voulus ni confirmer ni détruire une erreur qui m'était si avantageuse.» (Livre XI).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles