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Le personnage d'HERNANI

Publié le 22/02/2012

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Victor Hugo, né à Besançon en 1802 dans une famille de militaires, occupe une place exceptionnelle dans la littérature française par l'importance de son oeuvre et l'ampleur de son génie visionnaire. Du théâtre au roman en passant par la poésie, le journal et le pamphlet, il n'est guère de domaines littéraires où il ne se soit pas essayé. S'il n'a pas véritablement créé de style, Hugo a toujours fait partie des mouvements d'avant-garde, aussi bien en politique qu'en littérature. Certain d'avoir une véritable mission à remplir, il a pris part à toutes les controverses et n'a pas hésité à mettre sa situation en péril par une farouche opposition à l'empereur Napoléon III, qu'il surnomma «Napoléon le Petit ». L'oeuvre de Victor Hugo n'est certes pas exempte de faiblesses : rhétorique parfois ampoulée, philosophie et vision politiques un peu sommaires, paternalisme et apologie des « bons sentiments », orgueil démesuré, invraisemblances... Il est toujours facile de trouver des défauts dans une aussi vaste production. Mais par-dessus tout cela planent la formidable vision poétique et l'exceptionnelle puissance créatrice qui font de Hugo un géant des lettres.

« 11 • DESTIN DU HÉROS t 83 11.

Je suis une force qui va! Victor Hugo ► Cette phrase est extraite du drame de Victor Hugo : Hernani: cette pièce a été écrite en moins d'un mois ( d'août à septembre 1829); jouée, pour la première fois, au Théâtre-Français, le 25 février 1830, elle a été l'occa­ sion d'une bataille, restée fameuse, entre Classiques et Romantiques.

En faisant entendre un cri de révolte contre un ordre social et politique tenu pour injuste -l'ordre qu'incarne, dans la pièce, le roi Don Carlos - , le bandit d'honneur Hernani (héros éponyme: qui a donné son titre à la pièce) prélude, à sa manière, aux journées révolutionnaires de juillet 1830, à ce qu'on a dénommé la révolution des Trois Glorieuses.

Certes, Hernani transcende d'emblée les contraintes d'or­ dre historique pour se dresser de toute sa stature dans une dimension métaphysique : Hugo brosse le portrait en pied du héros romantique selon son cœur.

C'est ainsi que le Moi masculin occupe avec véhémence le devant de la scène.

Hernani se définit, en effet, comme un être en action, une force redoutable qui s'exerce apparemment sans but et sans recevoir d'autre signification que celle qui lui est conférée par une fatalité irrésistible.

Tout entier identifié à cette «force» qui l'achemine vers l'abîme -rouge du sang et de la flamme qui environnent les damnés -, Hernani conjure Dona Sol, qu'il aime et dont il est aimé de passion, de se détourner de lui; il risquerait de l'entraîner dans son malheur, sans même le vouloir, puisqu'il ne peut surmonter l'impulsion de sa destinée.

II est vrai que ce bandit d'honneur, figure chère à bien des Romantiques (que l'on pense à Vautrin, chez Balzac, ou encore à Jean Valjean, de Hugo), est voué, dès sa nais-. »

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