Le phénomène Houellebecq

des passages entiers du livre sont des quasi-extraits de revue scientifique. L’auteur se risque même à une discussion sur la théorie des quanta, rejetant l’idée de particules se déplaçant sur des trajectoires bien déterminées. Le deuxième personnage est à l’opposé du premier. Les déceptions de l’enseignement le conduisent vers l’obsession sexuelle la plus crue et l’auteur a recours à un «style zéro», à ce vocabulaire répétitif et pauvre qu’impose le cinéma pornographique. Intervient enfin le style de la réflexion, qui marque la présence de l’auteur dressant le constat de notre société.

Dès lors se voit à l’évidence la volonté de

Dès la fin juin 1998, de nombreux critiques annonçaient un «événement littéraire». Et l’on put lire que l'auteur était le «héraut des temps nouveaux», un «penseur visionnaire», voire le «prophète du 3e millénaire».

Ces formules hyperboliques illuminèrent les Particules élémentaires sur les rayons des libraires fin août. Dès lors le phénomène devint plutôt «affaire», sur le plan idéologique (exclusion du groupe Perpendiculaire) comme sur le judiciaire (procédure engagée par les dirigeants d’un camping), et une bonne affaire en matière de ventes.

Révélation d’un écrivain venu bouleverser le train-train romanesque ? L’auteur, interrogé, se borne à répondre :

«Je n’ai pas de romans en route, j’ai des poèmes. »