Le phénomène
Publié le 01/04/2014
Extrait du document
«
Comment être sûre que nous ne sommes pas dans un rêve permanent et que tous ce qui nous entoure
n’est qu’illusion ? Descartes fait alors une analogie entre le rêve et la peinture ; il y a des choses
réelles dans la peinture comme il y en a dans le rêve.
En effet, il est possible de peindre quelque
chose d’irréelle mais les formes, les couleurs, elles, seront toujours réelle.
De même, nous pouvons
rêver de quelque chose d’irréelle mais les formes, elles existeront toujours dans la réalité.
Il y a
alors une part de vérité dans le phénomène mais nous ne pouvons être certain de sont entière
véracité.
L’idée de Descartes étant dans cette ouvrage de trouver quelque chose de certain et
d’indubitable, il préfère considérer le probable comme faux, le doute est radical, le phénomène ne
correspond donc pas à l’essence.
On se demande alors comment il est possible de faire une science
à partir de quelque chose qui n’est pas certain.
D’après la théorie de Platon, le phénomène n’est en vérité qu’un simple reflet de la réalité
sur la terre.
On voit dans le Mythe de la Caverne énoncé dans la République (514-518) que les
images que perçoivent les prisonniers qui se trouvent au fond de la caverne ne sont que les ombres
de véritables objets que les hommes manipulent plus haut ; de mêmes les sons qu’ils entendent ne
sont que les échos des voix des hommes.
Les phénomènes que perçoivent par leurs sens les
prisonniers ne sont donc que des images.
Ce mythe est une allégorie, Platon nous montre par là que
nous vivons dans un monde d’apparences, que nous n’avons accès qu’à des phénomènes qui ne sont
que purs reflets de la vérité, de la chose en soi.
Le monde sensible, celui des phénomènes est le
reflet du monde intelligible auquel nous n’avons accès que par la pensée.
Le phénomène n’est pas
l’essence, il faut voir au delà de celui-ci, passer par l'intellect et non uniquement par les sens pour
avoir accès à l’essence des choses.
Descartes, dans sa première méditations des Méditations métaphysiques s’oppose à la
théorie du solipsisme qui prétend qu’il n’y a rien derrière les phénomènes, que tout ce qui entoure le
phénomène ce sont des phénomènes, autour de moi il n’y a rien, c’est le néant.
Pour lui, certes, il y
a une grande différence le phénomène et l’essence, entre la chose que l’on perçoit et la chose telle
qu’elle est réellement, on ne peut être sûr de rien dans le monde sensible.
Il n’y a pas de vérité
sensible absolue, de vérité certaine et indubitable, toutes pourront alors être soumises au doute, nos
sens peuvent nous tromper à tout moment.
Néanmoins, il y a bien quelque chose derrière les
phénomènes, mais ces choses ne ressemble en rien à leur apparence.
La chose en soi existe, c’est
certain, mais elle est différente du phénomène.
Il dit que les choses «ne sont pas tels que nous les
voyons» mais elles sont tout de même.
Il y a donc probablement quelque chose derrière le phénomène, le phénomène est l’image de
l’être, de l’essence mais cette image n’est pas fidèle dans son apparence.
Heidegger, pour expliquer
cela, revient dans Etre et temps (paragraphe 7) à l'étymologie du mot phénomène.
Le mot
phénomène est un dérivé du verbe grec phainestai qui signifie «se montrer».
Le phénomène est se
qui apparaît à la lumière, il peut se manifester de nombreuses manières différentes.
Le phénomène
est en fait le «se-montrant-de-soi-même» d’après l’analyse d’Heidegger.
On comprend alors que
l’être se manifeste à l’homme à travers des phénomènes et que la façon dont il nous apparaît dépend
de sa volonté.
En effet, le verbe pronominal «se montrer» nous prouve qu’il s’agit d’une volonté de
l’essence.
Si l’essence souhaite nous tromper et nous apparaître d’une façon qui ne lui est pas fidèle,
alors elle nous «semble» être d’une sorte alors qu’elle n’est pas.
On comprend alors le lien avec
l’autre ethymologie du mot phénomène qui signifie «le semblant».
En réalité le phénomène n’est
pas une simple apparence, c’est une apparition.
Le phénomène étant la manifestation d’un être tel que lui désire se montrer, la science du
phénomène, si l’on considère la science comme la recherche d’une vérité absolue a pour objet le
phénomène mais pour but quelque chose de plus profond, la découverte de l’être tel qu’il est
réellement.
Ce n’est pas le phénomène qu’on cherche à définir mais l’essence qui se cache derrière,
2.
»
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