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LE PIN DES LANDES de Théophile Gautier (commentaire)

Publié le 12/02/2012

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gautier

Les circonstances. - En 1840, Théo, le pauvre Théo, n'est plus Albertus

ou Fortunio.- Il est déjà le forçat de la plume « attaché à la glèbe du

journal:.. Sauf une excursion en Belgique, il n'a pas voyagé. A trois ans

il est venu de Tarbes à Paris; il y vit depuis 1814, et pourtant il se rappellë

qu'il est né aux pieds des Pyrénées, en frontière d'Espagne; il se sent un

fonds méridional. Et à travers les barreaux de sa cage il entrevoit, à l'heure

du rêve, des pays inconnus....

gautier

« En ce temps-la, il n'existe pas encore de chemins de fer.

C'est au mois de septembre 1840 seulement que fonct'ionnera la ligne Paris-Versailles! On utilise done la patache, dont l'allure plus que sage permet de voir, de fixer les images dans la refine.

« Berce par les cahots de Ia voiture, tout en regardant le lent defile du paysage notre voyageur a meme le temps de « retourner dans sa tete quelque lambeau d'hemistiche ».

Et a la des- cente, dans la salle d'auberge, it couche sur le papier prose et vers.

Ainsi naquirent ces textes. Inter& de la cornparaison.

- Il est triple : esthetique, psychologique, historique.

Ce rapprochement nous fait toucher du doigt tout ce qui dis- tingue la prose des vers et de la poesie; il nous aide a comprendre com- ment, dans un meme individu, le voyageur, l'artiste, le poke peuvent prendre des visages differents; il nous permet de situer, dans l'histoire litteraire, un ecrivain de transition : romantique, incontestablement, mais aussi parnassien, voire symboliste. Ressemblances.

- Toute la substance des deux morceaux se trouve dans les notes; l'on sent que prose et vers content de cette meme source.

Les elements essentiels sont identiques : la lande; le pin, essence unique de l'immense foret; l'entaille, la resine, la seve; l'homme, bourreau de la crea- tion.

Une meme impression d'ensemble se degage.

La desillusion perce de part et d'autre.

Gautier s'en allait chercher dans le Midi ensoleille, des couleurs plus vives, des contrastes plus violents, et voila qu'il se trouve en presence d'un desert terne, monotone, maussade.

Morne est in contem- plation de l'artiste; pessimiste la meditation du poke.

Aussi le ton est-il pareil dans les deux textes.

Dans la description en prose, chaque detail, le choix des mots, des epithetes surtout (tristes, de- charnes, fauve, noirs, lugubre, peu recreatif, lamentable, souffreteux, egor- gee), concourent é assombrir le tableau.

Dans les vers, en depit d'une variete plus grande, in tonalite generale n'est pas plus gaie : elle est aussi melancolique et plus douloureuse encore. Les finales constituent un elargissement de in vision dans la description, une amplification de la pens& dans la meditation poetique, sous forme d 'allegorie et de symbole.

La similitude de procedes est frappante. ir Dissemblances.

- Elles sont beaucoup plus nombreuses et plus accu- sees.

Elles portent sur le but et les intentions de l'ecrivain, sur la composi- tion, sur les procedes de style.

II semble que les titres des deux recueils dans lesquels prendront place les textes que nous etudions marquent bien le but de leur auteur.

Voyage en Espagne, c'est l'Espagne telle que l'a observee un artiste, c'est la figure de la vieille peninsule, la realite plastique et visible.

Esparia, c'est Fame des paysages, decouverte par l'intuition du poke, le reve echafaude sur in realite.

L'un est prosalque, l'autre est poetique. Dans la description, Gautier se propose de reproduire avec precision l'aspect des Landes.

Il situe son paysage : « au sortir de Bordeaux » ; it en enumere les elements caracteristiques dans l'ordre ou ils se presentent, a peu de chose pres celui des notes du carnet.

Chaque objet a sa coloration propre, sans autre souci que celui de la verite et de la nettete.

Toutefois ce peintre paysagiste, artiste complet, homme a qui rien de ce qui est humain n'est etranger, ne s'en tient pas a la nature morte; it anime cette foret desolee, it y signale la presence du berger, de son troupeau et de sa hutte.

11 va plus loin; il evoque l'humanite tout entiere, abusant de In nature, l'egorgeant par cupidite.

Mais idees et sentiments sont accessoires; ils sont subordonnes au paysage : le tableau est l'essentiel. Dans la meditation poetigue tout autre est l'intention de l'ecrivain. L'artiste s'efface devant le poke.

Le paysage passe au second plan; senti- ments et idees prennent la premiere place.

Il exprime les emotions soule- En ce temps-là, il n'existe pas encore de chemins de fer.

C'est au mois de septembre 1840 seulement que fonctïonnera la ligne Paris- Versailles! On utilise donc la patache, dont l'allure plus que sage permet de voir, de fixer les images dans la rétine.

« Bercé par les cahots de la voiture, tout en regardant le lent défilé du paysage », notre voyageur a même le temps de « retourner dans sa tête quelque lambeau d'hémistiche ».

Et à la des­ cente, dans la salle d'auberge, il couche sur le papier prose et vers.

Ainsi naquirent ces textes.

.

• * Intérêt de la comparaison.

- II est triple : esthétique, psychologique, historique.

Ce rapprochement nous fait toucher du doigt tout ce qui dis­ tingue Ia prose des vers et de la poésie; il nous aide à comprendre com­ ment, dans un même individu, le voyageur, l'artiste, le poète peuvent prendre des visages différents; il nous permet de situer, dans l'histoire littéraire, un écrivain de transition : romantique, incontestablement, mais aussi parnassien, voire symboliste.

.

*.

Ressemblances.

- Toute la substance des deux morceaux se trouve dans les notes; l'on sent que prose et vers coulent de cette même source.

Les éléments essentiels sont identiques : la lande; le pin, essence unique de l'immense forêt; l'entaille, la résine, la sève; l'homme, bourreau de la créa- tion.

.

Une même impression d'ensemble se dégage.

La désillusion perce de part et d'autre.

Gautier s'en allait cherch?r dans le Midi ensoleillé, des couleurs plus vives, des contrastes plus violents, et voilà qu'il se trouve en présence d'un désert terne, monotone, maussade.

Morne est la contem­ plation de l'artiste; pessimiste la méditation du poète.

Aussi le ton est-il pareil dans les deux textes.

Dans la description en prose, chaque détail, le choix des mots, des épithètes surtout (tristes, dé­ charnés, fauve, noirs, lugubre, peu récréatif, lamentable, souffreteux, égor­ gée), concourent à assombrir le tableau.

Dans les vers, en dépit d'une variété plus grande, la tonalité générale n'est pas plus gaie : elle est aussi mélancolique et plus douloureuse encore.

Les finales constituent un élargissement de la vision dans la description, une amplification de la pensée dans la méditation poétique sous forme d'allégorie et de symbole.

La similitude de procédés est frappante .

.

• * Dissemblances; - Elles sont beaucoup plus nombreuses et plus accu­ sé~s.

Elles portent sur le but et les intentions de l'écrivain, sur la composi­ tion, sur les procédés de style .

.

Il semble que les titres des deux recueils dans lesquels prendront place les textes que nous étudions marquent bien le but de leur auteur.

Voyage en Espagne, c'est l'Espagne telle que l'a observée un artiste, c'est la figure de la vieille péninsule, la réalité plastique et visible.

Espaiia, c'est l'âme des paysages, découverte par l'intuition du poète, le rêve échafaudé sur la réalité.

L'un est prosaïque, l'autre est poétique.

Dans la description, Gautier se propose de reproduire avec précision l'aspect des Landes.

Il situe son paysage :. »

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