LE PIN DES LANDES - Théophile Gautier (commentaire)
Publié le 16/09/2011
                            
                        
Extrait du document
                                
On ne voit, en passant dans les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eau verte
D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc;
Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
L'homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu'aux dépens de ceux qu'il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon.
Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;
Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu'il ait au coeur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d'or.
Sous forme de commentaire composé, vous comparerez ces deux textes ; vous étudierez quelles transformations Théophile Gautier a fait subir, dans son poème, à sa page de prose.
                                «
                                                                                                                            longuement évoqué dans 	le 	Voyage , 	n'est plus,  dans 	le 	poème, 
qu'un  simple  décor, une 	
simple 	toile 	de  fond  sur laquelle  se 
détache  l'élément  qui va  donner  son 
titre 	au poème  : 	le 	pin des 
Landes.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Ainsi, 	la  désolation  et 	la 	tristesse sont 	les 	mêmes dans les deux 
textes,  mais 	
le poème 	les 	traduit avec une plus  grande  économie  de 
moyens .
                                                            
                                                                                
                                                                    	
La 	végétation  est pauvre  : 	les 	landes sont 	« déchar
nées 	
"• 	il n'y  pousse  que 	« des bruyères,  des genêts  et des 
pinadas 	
" faites 	d' 	« arbres  souffreteux 	•; 	à peine rencontre-t-on 
âme  qui 	
vive 	: « de 	loin 	en 	loin 	quelque 	(.
                                                            
                                                                                
                                                                    ..
                                                            
                                                                                
                                                                    )  berger,  quelque 
cahute ...
                                                            
                                                                                
                                                                    	
"· 	La 	même  impression  est rendue  dans 	le 	poème par 
une  image  saisissante  : 	
« les 	Landes désertes, 	1 Vrai 	Sahara 	
français...
                                                            
                                                                                
                                                                    	" · 	De 	même , 	la 	description  du paysage 	faite 	dans 	le 	
poème  exclut 	la 	comparaison  pittoresque du 	Voyage 	(« 	quelque 
cahute  dans 	
le goOt 	des 	wigwams 	des Indiens 	•) et traduit  de façon 
plus  sobre 	
le 	caractère 	« triste 	», « morne 	», « 	lugubre 	,.
                                                            
                                                                                
                                                                    évoqué 
dans 	
la 	page  en prose.
                                                            
                                                                        
                                                                    	Aux 	bruyères  et aux  genêts,  qui ont  leurs 
couleurs  propres, au 	
« fauve 	berger accroupi  gardant des trou
peaux  de moutons 	
noirs 	», 	aux 	« tons 	gris 	de l'écorce 	» sur 
lesquels  tranche 	
" la couleur saumon 	" de l'entaille 	faite 	à l'arbre, 
correspondent,  dans 	
le 	poème, de simples  notations  : 	Sahara 	
« poudré de sable  blanc 	" ; « de l'herbe  sèche et des  flaques  d'eau 
verte 	
" · Ce  que 	le poème  ne 	dit 	pas, ille suggère  par les sonorités .
                                                            
                                                                                
                                                                    	
On 	notera ainsi l'allitération  en 	« s " des 	trois 	premiers vers, qui est 
en  accord  avec 	
la tonalité  mélancolique  du paysage .
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Si 	la vision 	pittoresque, 	le tableau que constituent  ces impressions 
de  voyage,  sont traduits  avec plus de sobriété  dans 	
le poème, c'est 
que  Gautier  a choisi  d'y 	
focaliser 	son regard  sur 	le pin des  Landes, 
symbole  de 	
la 	Nature défigurée.
                                                            
                                                                                
                                                                    	De 	fait, 	la 	simple notation  qui 
concluait 	
la page  du 	Voyage 	est développée  dans 	les 	deuxième et 
troisième  quatrains  du poème.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Dans 	
la page  en prose,  une image  amorce 	le thème  des rapports  de 
l'homme  et de 	
la nature.
                                                            
                                                                                
                                                                     L'entaille 	faite 	dans 	le tronc  du pin  pour 
en  recueillir 	
la résine  devient,  quelques  mots plus 	loin, 	une 	« large 
blessure 	
», 	et 	la 	personnification  de 	la 	forêt 	« injustement égor
gée 	
" est  prolongée  par l'image  saisissante  de 	la 	pinada levant 	
« les bras  au 	ciel 	pour 	lui 	demander  justice 	».
                                                            
                                                                                
                                                                    	L'émotion  de 
Gautier  devant ce 	
crime 	commis  par l'homme  n'est pas sans.
                                                                                                                    »
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