Le roman est un genre littéraire permettant aux lecteurs de s’immerger dans un monde fictif

« Le roman est un genre littéraire permettant aux lecteurs de s’immerger dans un monde fictif, souvent inspiré du réel. De ce fait, nombreux sont les romanciers, en particulier au XIXe siècle, à vouloir représenter dans leurs ouvrages un « miroir » du monde.

Le personnage fait partie de cette grande ambition car les écrivains veulent lui attribuer des caractéristiques humaines.

Le personnage se construit-t-il seulement à partir de la réalité? Car on peut s’interroger sur les attributs du protagoniste qui parfois dépassent la réalité.

Dès lors, il s’agit de se demander si la tâche du romancier, lors de la création de son personnage, ne se limite qu’à l’imitation du réel.

Nous étudierons d’abord que celui-ci est le reflet de la réalité mais qu’il peut aussi s’en écarter. En premier lieu, les personnages reflètent le réel car ils proviennent d’une époque et société historique.

Par exemple, Stendhal ancre le Rouge et le Noir dans le réel grâce à un sous-titre significatif: « Chronique de 1830 », à travers lequel il clairement indique sa volonté de témoigner d’une période historique.

Le roman, qui se déroule pendant les dernières années de la Restauration, est empreint de traces de l'actualité, qui lui confère l'illusion de la réalité telles que la référence à la première d'Hernani et au ballet de Manon Lescaut, ou encore la présence de titres de presse contemporains.

Aussi, en évoquant la mainmise de l’Eglise et une société dominée par les ultras, l’auteur dépeint la mentalité de la Restauration. En outre, les personnages ont souvent des parcours auxquels le lecteur peut s’identifier, ce qui permet de mieux comprendre le récit et se sentir concerné.

Celui-ci peut effectivement se reconnaître plus facilement au protagoniste lorsqu’il vit dans un cadre de vie réaliste et possède une identité, une histoire. Dans son roman l’Etranger, Camus dépeint l’absence de conformité de Mersault avec les codes et les attentes que lui impose la société.

Le lecteur peut ici s’identifier au personnage par la solitude et l’indifférence qu’il ressent face à son impossibilité à s’adapter à son monde environnant. Enfin, les personnes se rapprochent de la réalité car ils présentent des caractéristique humaines.

Dans le roman du Père Goriot par exemple, Balzac décrit l’ascension sociale d’Eugène Rastignac.

Du timide Eugène des débuts, il devient à la fin du roman triomphant dans la société.

Mais, s’il apparaît à premiers abords arrogant, il n’en reste pas moins honnête et responsable car il rembourse son prêt et va même jusqu’à veiller sur Goriot lors de son agonie.

Dans ce parcours, le lecteur peut aisément se reconnaître dans les traits divers et réalistes que disposent Eugène.

Pour autant, les personnages sont souvent plus complexes.... »