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LE ROMAN MORAL : RESTIF DE LA BRETONNE

Publié le 31/03/2012

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Restif de la Bretonne est né en 1734 à Sacy. dans l'Yonne. Ses premières années sont celles d'un jeune paysan. En 1751, il entre comme apprenti chez un imprimeur d'Auxerre. C'est un excellent ouvrier typographe. très conscient de sa valeur. Dans l'exercice même de son travail. l'idée lui vient d'écrire : c'est un écrivain d'une fécondité exceptionnelle. Les désordres de sa vie et son manque de discipline intellectuelle lui ont interdit de rester comme un des grands esprits de son siècle : il faut aujourd'hui lui rendre sa juste place. Déjà vieillard. il prend parti pour la Révolution. mais semble s'effrayer assez vite. Cependant. nous manquons de travaux sur cette période de sa vie. Il meurt à Paris. misérable en 1806.

restif

« Il n'est pas question de« découvrir>> dans l'œuvre de Restif une théorie des «classes>> sociales.

Le mot s'y trouve bien, mais il n'a pas de valeur scientifique ; avec d'autres, il relève d'un vocabulaire mal fixé (classes, ordres, états, conditions), qui est flou parce que la réalité demeure telle à l'esprit de l'auteur.

Cepen­ dant.

il ne faut pas exagérer la confusion ; dès 1776 (L'Ecole des pères), nous relevons un certain nom­ bre d'éléments, qui impliquent une théorie générale de la société et de son histoire.

Pour Restif.

c'est le travail qui provoque et mani­ feste des distinctions entre les hommes : " Les membres de la société sont partagés en différentes classes, en ordres, qui dérivent des occupations auxquelles ils se sont d'abord appliqués, suivant /es besoins, la capacité, /es moyens qui se sont offerts, ...

elles (les conditions) vinrent non du mérite des occupations, mais de leur degré de difficultés, soit manuelle, soit intellectuelle, soit périlleuse.

" (L'Ecole des pères, 1776.) Comment les hommes ont-ils choisi leurs activités 7 En tant qu'êtres de la nature, doués d'une vie animale et instinctive, qui ont des besoins ; en tant qu'êtres émergeant de la nature.

«animaux dénaturés».

selon l'expression de Vercors, doués de raison et d'intelli­ gence, et c'est ce qui constitue la capacité ; enfin en tant qu'hommes naissant et vivant dans des condi­ tions données, sans qu'ils soient en rien respon­ sables de 1 'état du monde au moment où ils y arrivent.

et ce sont les moyens qui se som offerts.

Ce que nous découvrons, c'est une ébauche de méthode matéria­ liste pour aborder les problèmes de l'homme.

Le tra­ vail (occupations) apparaît comme un rapport objec­ tif de l'homme à la nature ; il introduit des cloisonne­ ments à 1 'intérieur d'une société humaine ; dans le texte. »

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