Devoir de Philosophie

Le roman russe - la littérature en Russie

Publié le 05/02/2019

Extrait du document

Avec Bazarov, le héros de Pères et fils (1862), il introduit dans le roman russe le personnage du nihiliste, qu’il raille autant que ces révolutionnaires qui, selon lui, idéalisent naïvement le peuple. En effet, les années 1860 voient se radi-caliser les mouvements révolutionnaires, dont la vie littéraire se fait l’écho : un roman comme Que faire (1863), portrait de révolutionnaire modèle, de Nicolaï Tchernychevski (1828-1889), sera lu comme une bible, y compris par Lénine.

 

Fiodor Dostoïevski

 

Autre grand passionné de politique, Fiodor Dostoïevski (1821-1881) est condamné à mort en 1848 pour ses activités révolutionnaires. Sa peine est commuée devant le poteau d’exécution en travaux forcés en Sibérie. Quatre années de bagne font de lui un écrivain déchiré et angoissé. C’est là qu’il a la révélation du peuple russe et qu’il découvre que le salut peut venir des plus humbles et même des criminels : sombre tableau du traitement infligé aux condamnés, son roman Souvenirs de la maison des morts (1861) suscite une émotion considérable. Mais c’est avec Crime et Châtiment (1866) que Dostoïevski donne sa pleine mesure, puis dans une série de grands romans : L’idiot (1868), Les démons (1871-1872), L'adolescent (1875), Les frères Karamazov (1879-1880) où il ne cesse de perfectionner son art et de progresser intellectuellement et spirituellement.

 

Tous ces romans sont à l’image de leur auteur, ils sont axés sur les problèmes intimes de Dostoïevski. À seize ans, il perd sa mère phtisique. Son père, alcoolique et brutal, a été assassiné par ses propres paysans. Dostoïevski est rongé par un profond sentiment de culpabilité (selon Freud, il se sentait complice de la mort de son père pour ▼ A. Plastov: La fenaison. Le réalisme

 

de la vie populaire, en l’occurrence la vie paysanne, qui Inspire l’œuvre des écrivains russes (de Gogol à Tolstoï et à Tchékhov), est toujours sublimé par le lyrisme de la création littéraire.

l’avoir souhaitée) et connaît une avalanche de malheurs dans sa vie personnelle. Sa santé est chancelante (épilepsie) et son psychisme fragile (hyperémotivité, refoulement, morbidité).

« Le roman russe le meilleur des plaidoyers pour l'abolition du ser­ vage.

Avec Bazarov , le héros de Pères et fils (1862), il introduit dans le roman russe le person­ nage du nihiliste, qu'il raille autant que ces révo­ lutionnaires qui, selon lui, idéalisent naïvement le peuple.

En effet, les années 1860 voient se radi­ caliser les mouvements révolutionnaires, dont la vie littéraire se fait l'écho: un roman comme Que faire (1863), portrait de révolutionnaire modèle, de Nicolaï Tchernychevski (1828-1889), sera lu comme une bible, y compris par Lénine.

Fiodor Dostoïevski Autre grand passionn é de politique, Fiodor Dostoïevski (1821-1881) est condamné à mort en 1848 pour ses activités révolutionnaires.

Sa peine est commuée devant le poteau d'exécution entra­ vaux forcés en Sibérie.

Quatre années de bagne font de lui un écrivain déchiré et angoissé.

C'est là qu'il a la révélation du peuple russe et qu'il découvre que le salut peut venir des plus humbles et même des criminels: sombre tableau du traite­ ment infligé aux condamnés, son roman Souve­ nirs de la maison des morts (1861) suscite une émotion considérable.

Mais c'est avec Crime et Châtiment (1866) que Dostoïevski donne sa pleine mesure, puis dans une série de grands romans : L'tdiot (1868), Les démons (1871-1872), L'adoles­ cent (1875), Les frères Karamazov (1879-1880) où il ne cesse de perfectionner son art et de progres­ ser intellectuellement et spirituellement.

Tous ces romans sont à l'image de leur auteur, ils sont axés sur les problèmes intimes de Dos­ toïevski.

À seize ans, il perd sa mère phtisique.

Son père, alcoolique et brutal, a été assassiné par ses propres paysans.

Dostoïevski est rongé par un profond sentiment de culpabilité (selon Freud, il se sentait complice de la mort de son père pour ' A.

Plastov: La fenaiso n.

Le réalisme de la vie populaire, en l'occurrence la vie paysanne, qui Inspire l'œuvre des écrivains russes (de Gogol à Tolstoï et à Tchekhov), est toujours sublimé par le lyrisme de la création littéraire.

l'avoir souhaitée) et connaît une avalanche de malheurs dans sa vie personnelle.

Sa santé est chancelante (épilepsie) et son psychisme fragile (hyperémotivité, refoulement, morbidité).

Il épouse une veuve tuberculeuse qui décède peu après son mariage.

Il voit mourir l'un de ses enfants.

Il est couvert de dettes et travaille dans la misère.

Rien d'étonnant à ce que son œuvre en soit profondément marquée.

Mais Dostoïevski donne à sa souffrance et à ses problèmes person­ nels une portée spirituelle exceptionnelle, une dimension universelle, les projetant sur un plan métaphysique, religieux, social et politique.

Tous ses romans présentent des personnages hors .......

Maxime Gorki en compagnie du chanteur basse Rodor Chaliapine (1873-1938).

Considéré comme le fondateur de la littérature réaliste et socialiste, Gorki jouit d'une valeur symbolique qui déborde le strict cadre de son œuvre littéraire.

normes, débauchés, pervers, simples d'esprit, prostituées, criminels, mystiques, déments, qui recomposent la nature humaine dans sa plus extrême complexité.

De plus, ce sont des projec­ tions de Dostoïevski lui-même: Raskolnikov, l'étu­ diant criminel, immoral et malheureux de Crime et Châtiment ; le prince Mychkine de L'idiot, doux ((innocent>> épileptique; Mitia, le sensuel, Ivan, l'intellectuel, et Aliocha le mystique des Frères Karamazov.

Souvent construits autour d'un fait divers policier dans l'univers maléfique de la grande ville -mais l'énigme en est métaphy­ sique-, ces romans abordent les problèmes de leur temps: la marginalité et la misère, la toute­ puissance de l'argent, la révolution, la religion.

Créateur d'un nouveau modèle littéraire du monde, Dostoïevski n'a trouvé ses lecteurs qu'au xx• siècle.

Néanmoins, son Journal d'un écrivain (1873-1881) lui vaut, quelques mois avant l! sa mort, une reconnaissance tardive, mais plutôt � en tant que penseur (de l'art, de l'histoire, de � la religion).

Son cercueil sera d'ailleurs accompa- 8 gné par une foule immense.

Apothéose de la prose D'autres maîtres portent la prose russe à son plein épanouissement: Léon Tolstoï (1828-1910), dans le genre épique; Anton Tchekhov (1860-1904), dans celui du théâtre (La cen'saie, 1903) et de la nouvelle (La salle no 6, 1892; Le groseil/er, 1898), qui disent l'ennui et le mal de vivre de l'intelli­ gentsia provinciale ainsi que les désespoirs d'exis­ tences finissantes.

La prose réaliste connaît un nouvel essor avec Maxime Gorki (1868-1936), qui exprime dans La mère (1906) la condition de la classe ouvrière et l'espoir que celle-ci met dans l'idéal révolutionnaire.

ŒUVRES PRINCIPALES Alexandre Pouchkine Eugène Onéguine (1823-1830) Nicolas Gogol Les âmes mortes (1842) Le nez (1835) Ivan Tourgueniev Récits d'un chasseur (1852) Pères et fils (1862) Léon Tolstoï Guerre et Paix (1865-1869) Anna Karénine (1875-1877) Fiodor Dostoïevski Crime et Châtiment (1866) L'idiot (1868) Les frères Karamazov (1879-1880) Anton Tchekhov La salle n° 6 (1892) Oncle Vania (1897) La cerisaie (1903) Maxime Gorki Les bas-fonds (1902) La mère (1906). »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles