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Le roman social en France (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 14/05/2016

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Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

Avant la Grande Guerre

Républicain, défenseur des valeurs de la Révolution de 1789, Eugène Leroy (1836-1907) décrit dans Jacquou le Croquant (1899) la situation que connaît sa province du Périgord. Celle-ci lui semble constituer une fidèle illustration de l'histoire sociale de son époque. Opprimés par une noblesse qui les exploite, les paysans se rallient

 

à la rébellion de Jacquou et s'emparent avec lui du château de Nansac.

 

Cette action prend le sens d'une véritable émancipation.

 

Libertaire et individualiste. Octave Mirbeau (1848-1917) n'a cessé

 

de dénoncer les hypocrisies et les vices de la bourgeoisie et les ravages de l’économie capitaliste. Dans le Journal d'une femme de chambre (1900), il stigmatise l’esclavage des temps modernes qu’est la domesticité.

 

Dans Marie-Ctaire (prix Femina 1910), Marguerite Audoux (1863-1937) raconte comment, orpheline et illettrée, elle est parvenue à devenir couturière.

 

Après la Grande Guerre

La Grande Guerre (19141918) et son million et demi de morts côté français accréditent l’idée jque le peuple est toujours Ivictime.

 

Divers écrivains, combattants ou non, témoignent de la situation du peuple au lendemain du conflit.

 

Eugène Dabit (1898-1936), auteur de Train de vie (1936), et Henri Poulaille (1896-1980), auteur des Damnés de

 

la terre (1935), sont les représentants d’un populisme teinté de naturalisme.

 

Homme du peuple devenu écrivain, Louis Guilloux (1899-1980) explore l’univers social des artisans et des employés dans des ouvrages où priment la fraternité et la révolte des opprimés (la Maison du peuple, 1927 ; le Pain des rêves, 1942 ; le Jeu de patience, 1949).

Le roman social se présente généralement comme une peinture très réaliste du milieu qui constitue son décor ainsi que des conditions de vie des personnages.

 

Sur un autre plan, il décrit la révolte d’un personnage principal contre ses conditions de vie.

 

La description est le plus souvent faite de l’intérieur du milieu concerné. Elle emprunte le vocabulaire et le style de langage propres à ce milieu.

 

Dans sa manière de mettre

 

en scène les problèmes auxquels ses personnages sont confrontés, le narrateur prend leur parti et leur défense. Il exprime de la compassion pour leur malheur et donc de la compréhension pour la révolte qui anime son personnage principal. Il communique ainsi au lecteur sa propre aspiration au changement.

« Le choix du titre est significatif : Germinal est le nom du septième mois du calendr ier révolutio nnaire, le mois de la germination, de la renai ssance de la nature .

Écrire Germinal, quinze ans après les événements de la Commune (187 1}, c 'est tenter de réactiver le processus de reconnaissance de la classe ouvrière .

C'est appe ler à une société plus équitable à un moment où les « prolétaires » s'unissent et obtiennent le droit de grève, où les mouvements sociaux se multipl ient, notamment dans les mines.

La g raine a germé, des hommes nouveaux arrivent qui rétabliront la justice , proclament Germinal et Zola.

UN ECRIVAIN CONTRE L'INJUSTICE SUR TOUS LES FRONTS • Epris de justice , Émile Zola s'engage dans l'« affaire Dreyfus », du nom d'un officier juif injustement condamné aux travaux forcés à perpétuité (1894 } pour espio nnage.

Publié dans l'Aurore du 13 janvier 1898 , son article intitulé «J'a ccuse », dans lequel il met en cause la hiérarchie militaire, fait scandale.

Condamné, Zola doit se réfugier en Angleterre, mais son action n'est pas étrangère à la grâce (1899} puis à la réhabilitation (1906} de Dreyfus.

1$11tlltti w:; AVANT LA GRANDE GUERRE • Républicain , défenseur des valeurs de la Révolution de 1789, Eugène Leroy (1836 -190 7 } décrit dans Jacquou le Croquant (1899} la situation que connaît sa province du Périgord .

Celle-ci lui semb le constitue r une fidèle illustration de l'histoire socia le de son époque .

Opprimés par une noblesse qui les exploite, les paysans se rallient à la rébellion de Jacquou et s'emparent avec lui du château de Nansac.

Cette action prend le sens d 'une véritable émanc ipation .

• Libertaire et individua liste, Octave Mirbeau (1848 -1917 } n'a cessé de dénoncer les hypo crisie s et les vices de la bourgeoisie et les ravages de l'éco nomie capita liste.

Dans le Journal d 'une femme de chambre (1900 }, il stigmatise l'esclavage des temps moderne s qu'est la domesticité.

• Dans Marie-Claire (prix Femina 1910}, Marguerite Audoux (1863- 1937 } raconte comment, orphe line et illettrée , elle est parvenue à devenir couturière.

Divers écrivains, combattants ou non, témoignent de la situation du peuple 1-------------_, au lendemain du conflit.

GERMINAL: L'ENQUin PRÉALABLE • Adepte de la transcription fidèle de la réalité , Émile Zola s'immerge totalement dans le milieu qu'il s'ap prête à décr ire dans Germinal .

Pour nul autre de ses romans, il ne poussera aussi loin le souci de l'authenticité.

Il se livre à une quete docum entaire sans précédent : il consulte les ouvrages sur la mine de la Biblioth èque nationale , suit les procès intentés aux grévistes du Creusot en 1870 .

L'écrivain va jusqu 'à séjourner dans le pays minier de Valencie nnes.

Il y est le témoin de la grève d'Anzin, e n février 1884, suivie par douze mille mineur s.

Il arpente le carreau des mines et partage l'univers des mineurs.

Il note , dessine, photographie , se comportant comme un vrai journaliste.

Zola revient transformé de son séjour dans le Nord, avec une autre vision de la population ouvrière et de ses luttes .

C'est ce travail préparatoire qui confère à Germinal toute sa puissance .

Le N• tk Ot~ude Berry ( 1993 } fait revivre de façon saisissante les conditions de travail inhumaines des mineurs.

• Eugène Dabit (1898-1936}, auteur de Train de vie {1936}, et Henri Poulaille (1896-1980 }, auteur des Damnés de la terre (1935 }, sont les représentants d 'un populisme teinté de naturalisme.

• Homm e du peuple devenu écrivain, Louis Guilloux (1899-1980} explore l'univers social des artisans et des employés dans des ouvrages où priment la fraternit é et la révol t e des opprimés (la Maison du peuple , 1927 ; le Pain des rêves , 1942 ; le Jeu de patience , 1949) .

• Dans sa série des « Homme s de bonne volonté », Jules Romt1ins (1885 -1972 } propose une histoire des relations socia les pendant la g uerre de 1914-1918 .

Il n'hés~e pas, dans Verdun (1938 }, à critiquer le matérialisme des ouvriers de « l'arrière " qui, pacifistes avant guerre, travaillent à la fabrication d'armes .

• Écrivain combattant et socialiste, Henri Barbusse (1873-1935} est l'auteur du Feu (Goncourt 1916 }, épopée réaliste du peuple e n guerre qui sent naître en lui un nouvel espoir et une nouvelle conscience morale .

• Roger Martin du Gard (1881 -1958 } fait traverser la guerre à sa saga familiale des Thibault .

Illustr ant la tenta tion du pacifisme, il met en scène, dans l'Été 14 {1936 }, un personnage qui aspi r e à changer le cours de l'histoire en appelant les belligérants à la fraternisation .

LA LITTÉRATURE ENCAGÉE L'engagement des intellectuels, et notamment des écrivains, contre le nazisme durant l'ava nt-gue rre et le second conflit mondial laisse la place , dans la période suivante , à une lutte politique entre les forces de gauche et celles de droite.

Après la parenthèse de la guerre, les revendications sociales refont surface.

à œuv r e r à l 'avè nement d'un monde moins inhumain .

On peut à ce titre considé rer les Cloches de Bâle (1934}, les Beaux Quartier s (1936 } et les Commu nistes {1949-1951) comme des romans sociaux.

• Communiste convaincu puis spectate ur désabusé de la politique , Roger Vailland (190 7-1965 } écrit plusieurs romans engagés construits comme des tragédies : Beau Masque (1953) se déroule dans une usine textile où les ouvriers manifestent ; 325 000 Francs (1955 } raconte le destin tragique d'un ouvrier, victime de l'aliénation du travail mécanisé, qui essaie de fuir sa condition .

LES REMISES EN CAUSE DE MAl 1968 • Après Mai 1968 , il est plus difficile de repérer des courants représentatifs du roman social.

La contestation vise toutes les formes traditionnelles de l'auto rité, y compris celles qui affirment représenter le peuple.

• Durant la période qui sui~ de profondes mutations s'opèrent: la modernisation des usines, l'allongement de la scolarisa tion et la ruptu re entre les générations qu'elle indui t, la disparition des bastions ouvriers « historiques " - mines , chantiers navals , industrie textile , sidérurgie -, l'importance croissante des ouvriers immigr és font perdre à la classe ouvrière ses marques traditionnelles .

Celle-ci finit de se dissoudre dans les années 1980 , alors que le libéralisme économique assure le triomphe de l'entreprise et du marché au prix d'une mobilité du travail et d 'un chômage croissants .

Dès lo rs, les écrivains « sociaux » se contentent de témoigner de leur propre expérience .

L'INDIVIDU BRISÉ PAR LE TRAVAIL • Robert Linhart ( né en 1946}, jeune maoïste , décide de se faire embauc her comme ouvrier spéci alisé pour mettre son militantisme au service de la classe ouvri ère.

Dans l'Établi {1978}, il témoigne des conditio n s de travail dans les usines Citroën.

• Leslie Kaplan (née en 1948 } témo igne dans l'Excès-Usine (1982} des contraintes impo sées aux corps des ouvriers et de leurs souffranc es.

• Dans Sortie d 'usine (1982 }, Fran~ois Bon (né en 1953} dit ce qu'est la vie des êtres dépossédés d'eux-mêmes par le travail.

Dans Paysage de fer (2000}, il dresse un état des bâtiments et des objets délai ssés qui prouvent la fin de l'âge industriel.

lES DIFFICULTÉS DE L'ASCENSION SOCIALE • La difficulté d'être immigré est magnifiquement exprimée dans Élise ou la vraie vie ( 1967} de Claire Etcherelli (née en 1937 }.

• Fille de petits commerçants devenue agrégée de lettres, Annie Emaux (née en 1940 } témoigne dans la Place (1983} des difficultés de l'ascens ion sociale (prix Renaudot en 1984) .

• Dans le Gone du Chaôba (1986}, Azouz Begag (né en 1957 } écrit un hymne à l'éco le , indispensab le instrument d'épanouissement des individus .

• Marie Ndiaye ( née en 1967} dénonce l'esclavage et la séquestration dont elle a été victime comme femme de ménage (Hilda , 1999} .

L'IMPOSSIBLE ÉPANOUISSEMENT DANS DES SOCIÉTÉS EN CRISE • Dans Exte nsion du domaine de l a lutte ( 1994}, Michel Houellebecq (né en 1958 ) campe un technicien en informat ique qui va de déceptions en déceptions et qui fait l'apprentissa ge du dégoût.

Dans les Particules élémentaires (1998 }, c 'est le déclin de notre civilisation qui cause la débâcl e de ses personnages .

• Dans l'lmprécateur (1974 }, René-Vidor Pilhes (né en 1934 } pourfend les hypocri sies socia les et dénonce l'affairisme .

·Amélie Nothomb (née en 1967} dans Stupeur et tremblements (1999} donne vie à une héroï n e qui est incapable de se plier à la culture d 'entreprise japonaise .

L'AVÈNEMENT DU ROMAN POLICIER « SOCIAL n b NOUVEAU ROMAN cc NOIR n • Certains auteurs de romans policiers , dont les premiers, comme Léo Malet ou Georges Simenon, ont débuté leur carrière avant guerre, mettent en scène avec réalisme la société contemporaine afin d 'en dénoncer les dysfonctionnements .

On parle de « roman policier social » au sujet de ces romans souvent plus « noir s » que « policiers » qui font aujourd'hui ligure de littérature engagée, qu'ils choisissent de dénoncer le racisme , les inégalités sociales ou les « magouilles » des hommes politiques .

• Fidèle à ses origines, mais particulièrement en phase avec l'époque, un certain roman policier contemporain renvoie ainsi l'image d'une société qui sécrète de l'injustice .

chaque arrondissement de la capitale .

Apparu dans 120, rue de la Gare (1943 ), son personnage récurrent, le détective Nestor Burma , plonge un regard humoristique sur son époque à travers toute la série des « Nouveau x Mystères de Paris ».

• La même veine anarchisante et désabusée alimente les romans de Claude Aveline (1901 -1992 ) comme la Double Mort de Frédéric Belot {1932}, l'Abonné de la ligne U {1940 } ou l'Œil -de-c hat (1970}.

LE RETOUR DU ROMAN POPULAIRE • Ecrivain libertaire , Jean-Bernard Pouy (né en 1946} est le créateur de la série « le Poulpe "• entreprise littéra ire et éditoriale originale pour laquelle il propose à divers auteurs d'écrire une aventure de son héros, le détective Gabriel Lecouvreur , dit « le Poulpe », qu'il a créé dans La petite écuyère a cafté (1995}.

Les divers épisodes d e cette série sont en phase avec l'actual ité politique ou sociale dont ils dénoncent les scandales.

Jean -Bernard Pouy est également l'auteur de romans policier s« sociaux» comme la Belle de Fontenay {1992} .

• Jean Vautrin (né en 1933} se livre également avec humour à la critique d'une société en crise dans Billy-le-Kick (1974} ou Bloody -Mary {1979}.

• Didier Daeninckx (né en 1949} est un autre adepte du roman policier social (En marge , 1994 ; Mort au premier tour , 1997 } , tout comme Thierry Jonquet (né e n 1954 } (les Orpai lleurs, 1993 ; Moloch, 1998) .

LE PHÉNOMÈNE SIMENON • Le Belge GHtyft s--.

(1903-1989 ) est sans conteste un des plus fameux représentants contemporains du roman social.

A partir des années 1930 , cet auteur prolifique a rénové le style du roman policier en y introduisant notamment une forte dose de réalisme social.

• Georg es Simenon a écr~ quelque 400 romans qu'il a vendus à 700 millions d'exe mplaires à travers le monde .

La série des « Maigre! » a été inaugur ée en 193 1 avec Pietr le Letton.

De nombreux titres ont été adaptés pour le cinéma et la télévision .

• Chaque enquête de son célèbre commissaire Maigre! est l'occa sion de pénétrer une ville, une activité professionnelle, un milieu social.

Une certaine forme de fatalité sociale est d'ailleurs souvent à l'œuvre dans ses romans .

Le style inim~able de Georges Simenon , qui fut aussi grand reporter , fait de Jules Maigre! un « passeur » qui nous introduit de manière unique dans la fourmilière humaine .. »

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