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LE ROMANTISME : Caractères généraux

Publié le 27/03/2012

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La période proprement romantique de la littérature française est brève, comme le fut l'apogée du classicisme; comme lui, elle couvre une trentaine d'années; mais le classicisme fut suivi, nous l'avons vu, d'une longue période pseudo-classique, qui s'étale sur un siècle environ; la forme littéraire ne s'est renouvelée qu'à la fin de ce laps de temps. Au contraire, la brève période du plein romantisme fit rapidement place,  après 1850 environ; au Parnasse pour la poésie, au Réalisme pour. la prose,. qui continuèrent le romantisme et le revivifièrent en développant certains de ses éléments. Il n'y a pas en France d'école romantique, pas plus qu'il n'y a d'école classique. Formés par des influences analogues, un grand nombre d'écrivains remarquablement doués se sont mis à publier à peu près en même temps, .entre 1820 et 1830. Tous ces auteurs ont certains caractères communs, qui constituent le Romantisme; mais ils gardent de nombreux caractères particuliers, parce qu'un des principes de cette nouvelle conception de l'art consistait précisément à autoriser l'écrivain à rechercher et à exprimer ce qui le différenciait des autres. Contre les simplifications scolaires, il faut insister sur cette indépendance et cette diversité.

« 374 HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE moins les procédés de son art restaient trop implicites pour qu'on pût en tirer des principes; Hugo eut des admirateurs plutôt que · des disciples, et encore ces admirateurs restèrent-ils souvent des médiocres; les grands voient en lui un virtuose de qui ils n'ont gu~re à apprendre que la prodigieuse technique : sa pensée esthétique était trop inférieure à son habileté d'exécu­ tant pour qu'il puisse s'imposer longtemps comme un chef d'école.

Lamartine reste, comme poète, un indépendant; Musset, dès vingt ans, refusera de s'inféoder à aucun groupe et de sacrifier ses admirations contradictoires; Vigny donnera le meilleur de son œuvre à une époque si tardive .

qu'il paraîtra un survivant; Gautier ne prend à Hugo que ce qui peut s'accorder avec ses dons d'artiste, avant de proposer, contre la tradition issue de Hugo, une conception particulière de la poétique.

Le romantisme inquiet,.

forcené ou mystique de Gérard de Nerval ou de Philothée O'Neddy n'aura toute son influence que sur des poètes qui auront abandonné le style romantique.

Le roman­ tisme de Michelet effraie Sainte-Beuve, dès 1834.

Stendhal déteste le style de Chateaubriand et de ses imitateurs.

Musset ric~ne d.evant · les .

épithètes, trop abondantes de son amie George Sand, et Sainte.,.Beuve.

devant les intrigues puériles du théâtre de Hugm Les aspirations sociales de Hugo, de Lama.rtine, -de Michelet, font sourire de pitié un Musset, un Mérim~e ..

Cette diversité, ces oppositions même, sont un des caractères de l'époque romantique.

Elles sont dues non seulement au remarquable foisonnement simultané de grands génies littéraires, mais aussi à l'extrême variété des tendances qui s'étaient accumulées depuis plus de soixante ans, et à l'instabilité politique qui marqua l'époque 1820-1850.

· On ne saurait en effet; particulièrement pour cette période, isoler la création littéraire des circonstances au milieu desquelles elle s'est produite.

Une grande partie de l'inquiétude romantique vient de l'incerti­ tude politique et sociale.

L'ancienne Monarchie, ruinée par la Révolution, tentait de se reconstruire, sans satis­ faire personne; la bourgeoisie, à laquelle ·appartenaient la plupart des écrivains, était profondément hostile à ses tendances cléricales, et le peuple à sa politique 1. »

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