Devoir de Philosophie

Le Talisman prologue Balzac

Publié le 28/02/2023

Extrait du document

« Le Talisman A Monsieur Savary membre de l'académie des sciences STERNE.

Tristam Shandy, ch.

CCXXII Vers la fin du mois d'octobre dernier, un jeune homme entra dans le Palais−Royal au moment où les maisons de jeu s'ouvraient, conformément à la loi qui protège une passion essentiellement imposable.

Sans trop hésiter, il monta l'escalier du tripot désigné sous le nom de numéro 36. − Monsieur, votre chapeau, s'il vous plaît ? lui cria d'une voix sèche et grondeuse un petit vieillard blême, accroupi dans l'ombre, protégé par une barricade, et qui se leva soudain en montrant une figure moulée sur un type ignoble. Quand vous entrez dans une maison de jeu, la loi commence par vous dépouiller de votre chapeau. Est−ce une parabole évangélique et providentielle ? N'est−ce pas plutôt une manière de conclure un contrat infernal avec vous en exigeant je ne sais quel gage ? Serait−ce pour vous obliger à garder un maintien respectueux devant ceux qui vont gagner votre argent ? Est−ce la police, tapie dans tous les égouts sociaux, qui tient à savoir le nom de votre chapelier ou le vôtre, et si vous l'avez inscrit sur la coiffe ? Est−ce, enfin, pour prendre la mesure de votre crâne et dresser une statistique instructive sur la capacité cérébrale des joueurs ? Sur ce point, l'administration garde un silence complet.

Mais, sachez−le bien, à peine avez−vous fait un pas vers le tapis vert, déjà votre chapeau ne vous appartient pas plus que vous ne vous appartenez à vous−même : vous êtes au jeu, vous, votre fortune, votre coiffe, votre canne et votre manteau.

A votre sortie, le Jeu vous démontrera, par une atroce épigramme en action, qu'il vous laisse encore quelque chose en vous rendant votre bagage.

Si toutefois vous avez une coiffure neuve, vous apprendrez à vos dépens qu'il faut se faire un costume de joueur. La peau de chagrin roman associé au parcours ; les romans de l’énergie et destruction est dans la comédie humaine un roman hybride , au carrefour du romantisme et du réalisme et à la fois classée comme une sorte de traité philosophique sur la destinée humaine d’une société contemporaine à l’auteur né sous le consulat et adulte durant l’empire. Période de changement, de trouble, de transition où une révolution a rabattu les cartes des classes sociales, la Peau de chagrin permet à Balzac , dans la lignée de Walter Scott de faire de son roman un outil de quête de vérité chargé d’une valeur philosophique où le récit est le faire valoir d’une réflexion qui tend à vouloir remonter des effets aux causes. L’ extrait est l’ouverture de l’oeuvre, l’ incipit, du roman écrit par Honoré de Balzac en 1831. L'incipit étant par définition le début du roman c'est par celui-là que le narrateur fait entrer le lecteur dans l'histoire, lui donne les toutes premières informations pour susciter sa curiosité.

Pourtant très rapidement, le récit laisse place à un discours moralisateur.

Et c'est seulement une fois le lecteur rallié à sa cause que l'histoire reprend son cours mais toujours empreinte de cette vision critique.En effet dans cette œuvre, le romancier va utiliser le récit romanesque pour embarquer le lecteur et le confronter à son propos sociologique. Problématique : Aussi en partant de ce postulat nous verrons comment cet incipit se présente comme une véritable parabole de l’ambition de Balzac celui d’être la peinture de la comédie humaine, dans toute sa complexité et ses vices. Trois mouvements illustrent cet extrait : 1 un incipit aux apparences conventionnelles : une plongée in médias rès dans le Paris contemporain : la mise en place du réalisme dans l’incipit 2 : Le glissement dans la sphère fantastique au travers d’une figure et d’une voix 3 : le registre ironique et satirique au service de la critique 3 : Un incipit digne d’un avertissement critique sur la société contemporaine de Balzac. 1er mouvement : mis en place du réalisme Balzac fait le choix dans un premier paragraphe de démarrer très rapidement l'action, en faisant entrer un personnage sans nom dans un lieu clairement indiqué.

L'extrait démarre très rapidement, in médias res.

Le narrateur commence par nous informer du lieu et d'une indication temporelle indéterminée « Vers la fin du mois d'octobre dernier » ; cette date se réfère au temps de la narration. Ainsi l'auteur plante le décor, en effet nous ne connaissons pas l'année mais nous imaginons un paysage automnal, un temps encore doux.

L'ajout du mot « dernier », place le lecteur comme contemporain de Balzac , de plus le choix de la focalisation externe permet à cette entrée en matière de donner au passage toute sa dimension réaliste.

En effet, le personnage – qu'on suppose être le personnage principal puisqu'il est alors le seul présent - n'est pas clairement nommé ; « jeune homme » (ligne 1), information que seul la focalisation externe permet de découvrir, le narrateur feint de ne rien savoir et par conséquence le lecteur peut donc s'identifier à lui.

Sa première action est de se rendre au « Palais-Royal », le lieu est clairement indiqué ce qui ajoute encore au réalisme du tableau que nous peint le narrateur.

autre effet de réel le cadre qui est très précis ( Une catégorie d’établissement définie, un numéro 36, une référence d’un cadre administratif de l’époque «conformément à la loi» Cette première partie a une fonction informative mais donne le ton et les intentions de l’auteur, qui au travers de ce personnage anonyme, dont on ne connaît pas le nom, ni le passé il s’agit pour l’auteur et le lecteur de se concentrer sur le présent du personnage et les éléments qui surgissent dans l’immédiateté. L’expansion du nom du mot qui à une valeur explicative mais aussi déterminative par rapport à l’oeuvre : « la loi qui protège une passion essentiellement imposable..... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles