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Le temps déborde - Paul Eluard

Publié le 17/01/2022

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Le temps déborde - Paul Eluard En 1946, Paul Eluard perdait sa femme Nusch, après dix-sept ans de vie commune dans le bonheur : c'est ce souvenir qui a inspiré au poète ce poème. J'ai pris de toi tout le souci tout le tourment Que l'on peut prendre à travers tout à travers rien Aurais-je pu ne pas t'aimer Ô toi rien que la gentillesse Comme une pêche après une autre pêche Aussi fondantes que l'été Tout le souci tout le tourment De vivre encore et d'être absent D'écrire ce poème Au lieu du poème vivant Que je n'écrirai pas Puisque tu n'es pas là Les plus ténus dessins du feu Préparent l'incendie ultime Les moindres miettes de pain Suffisent aux mourants J'ai connu la vertu vivante J'ai connu le bien incarné Je refuse ta mort mais j'accepte la mienne Ton ombre qui s'étend sur moi Je voudrais en faire un jardin L'arc débandé nous sommes de la même nuit Et je veux continuer ton immobilité Et le discours inexistant Qui commence avec toi qui finira avec moi Avec moi volontaire obstiné révolté Amoureux comme toi des charmes de la terre. Paul Eluard, Le temps déborde. Paul Eluard est souvent considéré comme le plus grand poète de l'amour ; trois femmes furent aimées de lui, ici, c'est à la deuxième qu'il pense, Nusch, et elle vient de mourir. Il est malheureux, et il exprime toute sa douleur dans ce poème du « Temps déborde », écrit en 1946, mais il retrouve en même temps une certaine douceur, grâce à la poésie qui lui permet de se rapprocher de la femme disparue. L'amour simple qu'il éprouve laisse apercevoir une grande tristesse qu'il parvient à dépasser dans la mort. La simplicité de cet amour se manifeste aussi bien dans les sentiments eux-mêmes que dans la façon dont ils sont exprimés.

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