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Le théâtre classique

Publié le 18/10/2011

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Entre-temps, dès 1625, il a eu le bonheur d'entrer au service de celui qu'il loue si fort dans l'épître dédicatoire du Duc d'Ossone , le duc Henri de Montmorency. C'est le dernier du nom, celui qui sera décapité à Toulouse, le 30 octobre 1632. C'était le meilleur maître que Mairet pût se donner, à en croire le portrait qu'en trace Tallemant des Réaux. Passionné de théâtre il passionnait déjà Hardy, mais il avait plus constamment auprès de lui Théophile et Mairet. Nous comprenons ainsi l'influence que le premier a pu avoir sur le second, influence qui selon de mauvaises langues allait parfois jusqu'au plagiat. En tout cas, Théophile dut la vie à son illustre protecteur : c'est lui qui le cacha après sa condamnation à mort par le Parlement de Paris. Mairet cependant ne se consacre pas uniquement aux travaux de plume. Il accompagne son maître au siège de La Rochelle. Il est d'ailleurs l'une des rares personnes à qui il ait témoigné quelque reconnaissance et après la mort du duc, il dédiera une de ses tragédies à la très inconsolable princesse, son épouse.

« durent les incidents des II et Ille actes et surtout l'en­ chantement magique.

C'était là se montrer fort habile.

Ainsi la Sylvie méritait son titre de tragi-comédie pas­ torale .

Pastorale par ses bergers , tragédie par l'opposi· tion du roi de Sicile , comédie par son dénouement heureux, il n 'en fallait pas davantage ; et elle pouvait aussi enflammer les cœurs et les imaginations , comme charmer les oreilles par l'enchantement de ses vers harmonieux.

Entre-temps , dès 1625 , il a eu le bonheur d'entrer au service de celui qu'il loue si fort dans l'épître dédi­ catoire du Duc d'Ossone , le duc Henri de Montmo ­ rency.

C'est le dernier du nom , celui qui sera décapité à Toulouse, le 30 octobre 1632.

C'était le meilleur maître que Mairet pOt se donner, à en croire le por· trait qu'en trace Tallemant des Réaux.

Passionné de théâtre il passionnait déjà Hardy , mais il avait plus constamment auprès de lui Théophile et Mairet .

Nous comprenons ainsi l'influence que le premier a pu avoir sur le second, influence qui selon de mauvaises langues allait parfois jusqu'au plagiat.

En tout cas, Théophile dut la vie à son illustre protecteur : c'est lui qui le ca· cha après sa condamnation à mort par le Parlement de Paris.

Mairet cependant ne se consacre pas unique­ ment apx travaux de plume.

Il accompagne son maître au siège de La Rochelle .

Il est d'·ailleurs l'une des rares personnes à qui il ait témoigné quelque reconnaissance et après la mort du duc , il dédiera une de ses tragédies à la très inconsolable princesse, son épouse .

Cependant la Sylvie, si elle suscite des éloges, suscite aussi des commentaires plus ou moins bienveillants .

Corneille s'en est fait l'écho dans son avertissement aux Besançonnais.

De fait, le libraire parisien Nicolas Talon publia dès 1627, sans nom d'auteur , une pla· quette intitulée Coméd,ie ou dialogue de Philène et de Sylvie dont un unique exemplaire se trouve à la biblio­ thèque de la Sorbonne .

Mairet ne répondit pas à l'ac· cusation, était-ce un aveu ? A la fin de sa vie, il gar· dera le même silence à propos de la tragédie qui reste son chef -d 'œuvre.

Ce qui est certain c'est que la Sylvie était issue de l'Astrée .

Originaire de la Franche-Comté relevant alors de la couronne d'Espagne, Mairet va, pour sa troisième pièce , une comédie intitulée Les galanteries du duc d'Osson e, suivre Christoval de Monroy y Sylva.

Mais il n'a pas copié l'original espagnol.

Il a d'ailleurs des préoccupations littéraires d'un autre genre à en croire la préface de la Sylvanire .

Mairet suit le conseil de deux grands seigneurs, le cardinal de La Valette et le comte de Cramai! -celui là même à qui Mathurin Régnier dédia une de ses satires - ; ils engagent bientôt Mairet à composer une pastorale où seraient respectées toutes les règles observées par les poètes ita­ liens .

Mairet qui a composé depuis sa Sylvie, une Vir­ ginie tragi-comédie, va justement s'appliquer dans sa Sylvanire , dont le sujet est tiré de l'Astrée aussi, à sa­ tisfaire ce désir.

C'est ainsi qu'il donna à vingt-sept ans, en 1631, sa troisième pastorale dans laquelle il se proposait d'imiter les Italiens.

Il la fit même précé­ der dans l'édition qu' il en donna, d'une poétique qui repliquait à la préface qu'écrivit François d'Ogier pour la deuxième version de Tyr et Sidon de Jeal) de Sche· landre .

On a en effet appelé parfois le manifeste d'Ogier la préface de Cromwell de son temps, celle qui justifiait toutes les libertés du théâtre irrégulier.

Faut-il s'étonner après cela que les poètes aient été contraints de prendre des libertés ? A ce manifeste Mairet s'est chargé de répondre à la fois par la théorie et par la pratique.

Il se produit du reste un événement considérable dans sa vie à cette date : il est embauché par Richelieu dans la société ou plutôt en marge de la société des cinq auteurs.

Il écrit sa Sylvanir e en 1629 et la fait jouer en 1630.

Est­ ce parce qu'il ne sut pas complaire au public et aux comédiens, mais il faut constater que la nouvelle pas· torale tomba presque à plat.

Mairet poursuivant son idée l'édite pourtant.

Et c'est ainsi que Jean de Mairet se fait le continuateur de l'œuvre de Scaliger et de Jean de la Taille.

C'est au nom de la vraisemblance qu'il réclame l'unité d'action et l'unité de lieu , mais c'est pour réfuter directement Ogier, qu'il justifie l 'unité de temps, la seule au fond qui ait soulevé des difficultés et des controverses passionnées à cette épo· que .

Miliret n'applique pas ses principes uniquement dans des pastorales.

Nous les retrouvons dans ses tra· gédies : Cléopâtre , Le Grand et dernier Soliman qui sont postérieures à cette époque.

A la mort de Mont­ morency il a cherché un nouveau protecteur , il en a.

trouvé un en la personne du comte de Belin dit d'Aver· ton, celui que Scarron dépeint dans son Roman comique sous le nom du comte d'Orsé.

Tallemant nous apprend qu'il avait Mairet à son commandement et comme il était amoureux d'une actrice du Marai~.

la Lenoir, il lui faisait faire des pièces où ellt< ...avait le principal rôle.

C'est dans ces conditions qu'if donne en 1634 et non en 1629 comme on l'a cru longtemps, sa Sophonisbe.

Cette fois-ci c'est le succès, un succès égal ·et même supérieur à ceTui de sa Sylvie.

L'on peut croire Mairet lorsqu'il déclare dans son Epître dédica­ toire au chancelier Pierre Séguier que sa tragédie « se peut vanter d'avoir tiré des soupirs des plus grands cœurs, et des larmes des plus beaux yeux de France ».

Et pourtant cet événement littéraire qui fait de Mairet l'homme du jour risque de n'être qu'un feu de paille.

Il est lié avec les cinq auteurs du Cardinal, un Boisro­ bert, un Colletet , uri l'Estoile, un Rotrou, et surtout un Corneille.

Celui-ci n'est pas encore un rival bien dangereux, il n'écrit guère que des comédies, Mélite , La Veuve, La Galerie du Palais.

Quand Corneille s'avise d'être lui aussi un poète tragique, un poète tra­ gique bien plus grand que Mairet, dont la Sophonisbe est éclipsée par le succès éclatant du Cid en 1636, le coup fut terrible pour Mairet et il ne le supporta pas en homme d'honneur.

Il éprouva les sentiments les plus bas : l'envie et fa jalousie et il les fit paraître.

Désormais , Mairet semble comprendre qu'il ne peut lutter contre Corneille.

Il va abandonner la tragédie pure, celle de Sophonisbe pour la tragi-comédie.

Il donne encore avec des succès divers sa dernière Cléopâtre, son Grand et dernier Soliman , son Roland furieux, son Athenais, son Illustre corsaire et enfin sa Sidonie.

Toutes ces œuvres s'échelonnent entre 1634 et 1638 .

Il avait encore en 1628 et 1633 donné deux re· cueils de poésies.

Après Sidoni e, Mairet fort curieusement va changer son fusil d'épaule .

D'écrivain qu'il est, il va devenir diplomate.

Il se marie entre-temps, mais il n'eut point. »

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