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LE THÉATRE COMIQUE AVANT MOLIÈRE

Publié le 26/06/2011

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Pour bien comprendre l'originalité de Molière comme celle de n'importe quel écrivain — il est nécessaire de se représenter très exactement ce que l'on écrivait autour de lui et particulièrement les comédies que l'on jouait et qu'il jouait lorsqu'il commence à être lui-même auteur. Dans la première moitié du siècle on n'écrit guère que deux sortes de pièces qu'on intitule comédies ; des pièces d'intrigues où les événements les plus singuliers et les plus absurdes tournent comme un rébus autour d'un mirliton et de grosses farces burlesques. Il n'y a pas grand'chose d'autre, par exemple, chez Rotrou ; et ses comédies seraient illisibles sans une certaine élégance de style et une certaine verve comique. L'imbroglio de la Sœur est à peu près inextricable et il ne repose à peu près que sur des absurdités. Lélie est amant d'Eroxène, crue Aurélie. Eraste est amant d'Aurélie, crue Eroxène. Lélie épouse secrètement une esclave qu'il présente à son père comme sa fille rachetée à des corsaires. Puis il croit apprendre que c'est bien sa soeur et le voilà coupable d'un inceste. Mais il y a eu substitution d'enfants en nourrice, etc... La bague de l'oubli, Clarice, Clorinde, La Célimène, la Belle Alphrèdre, la Diane sont encore moins claires et moins vraisemblables. Partout des pirates et des esclaves, des substitutions et des reconnaissances, des naufrages, des dames déguisées en cavaliers, des puissances magiques. Les sentiments ne sont généralement ni plus simples ni plus naturels que les événements. Lélie se tourneboule parce qu'il croit avoir épousé sa soeur. 

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