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LE VIEUX CHIEN ARGOS MEURT EN RECONNAISSANT SON MAITRE - HOMÈRE, Odyssée. Chant XVII, V. 290-327 (traduction Hatier : t. II, p. 38-39).

Publié le 18/02/2011

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Les premiers chants qui suivent l'arrivée d'Ulysse à Ithaque nous montrent les réactions des différents personnages en présence du maître revenu. Les uns lui sont restés fidèles, les autres le maudissent. Seuls le chien Argos et la nourrice Euryclée le reconnaîtront d'eux-mêmes, du premier coup, spontanément. Le pathétique et l'intérêt dramatique du retour sont dus à cet aveuglement tragique et à ces reconnaissances périlleuses.

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« résister à la fatigue, affronter sans peur les sangliers après une journée de course; Ulysse est un connaisseur quiaime juger l'allure, la foulée d'un animal. b) Eumée.Avec sa simplicité noble, Eumée, qui ne se doute de rien, répond intelligemment : Argos n'est pas un de ces lévriersqui passent leur journée couchés aux pieds de la châtelaine : comme l'homme grec à la fois beau et brave, il allie lesqualités physiques, vitesse, vigueur, aux qualités morales : acharnement, intelligence, flair.

Il s'agit doncprobablement d'un chien de chasse, un genre de lévrier, au crâne allongé, et non d'un molosse d'Épire ait crânemassif qui n'aurait pas eu la souplesse nécessaire pour chasser les chèvres sauvages.

Les grossiers molossespouvaient servir à Eumée pour garder la porcherie des intrus et des bêtes sauvages.)c) La négligence des domestiques.Chez Homère on est toujours frappé par la pertinence, le naturel des remarques, des observations humaines, et parleur simplicité.

Le triste sort d'Argos est le reflet de la paresse un peu sournoise, voire malveillante des serviteursque ne retient plus la crainte et que ne pousse aucune affection.Certes, les chiens parfois ont une prédilection pour les tas de fumiers, et cet instinct ne nuit pas à leur santé, maiscela n'excuse pas les servantes.

Le caractère prosaïque de ces considérations d'Eumée est relevé, chez Homère,par l'allusion à Zeus qui limite les désirs des hommes. CONCLUSION LE SYMBOLISME DE CET EPISODE Peu d'histoires de l'Odyssée sont plus touchantes : ce chien a survécu soutenu par sa fidélité ; il meurt devieillissement, d'émotion dès qu'il n'est plus soutenu par la tension de l'espoir.

Comme Job sur son fumier, il attendque la justice se fasse, que l'ordre des choses soit rétabli.Par sa fidélité il fait pendant à Ulysse.

Il symbolise la réponse que donne l'âme animale, la nature entière à l'hommequi a refusé la divinité offerte par Calypso pour retrouver sa chère Ithaque, la sage et courageuse conditionhumaine.Avant Pénélope elle-même, il a montré à Ulysse que son choix était juste, que son retour était raisonnable etattendu.

Inséré entre les injures de Mélanthios et la brutalité d'Antinoos, ce passage est un répit dans lasouffrance, dans le calvaire d'Ulysse fils de Sisyphe; cette reconnaissance est un gage de succès.En même temps Homère, ou celui quel qu'il soit qui a imaginé cette rencontre, a enrichi l'humanité d'un mythetoujours jeune après trente siècles.Guillaume Apollinaire, le poète déçu dans son amour, « l'émigrant de Landor-Road », envie le sort d'Ulysse qui n'aplus besoin d'émigrer, car il a retrouvé la plus parfaite des fidélités.

L'auteur d'Alcools, parfois si compliqué, rendhommage au premier et au plus simple des poètes : Lorsqu'il fut de retour enfinDans sa patrie le sage UlysseSon vieux chien de lui se souvintPrès d'un tapis de haute lisseSa femme attendait qu'il revint. (Guillaume Apollinaire, La Chanson du Mal-Aimé, 26-30.). »

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