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Le Voyage Dans "A Rebours" De Huysmans: La quête d'un ailleurs

Publié le 22/02/2012

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huysmans
1) L'art comme ailleurs Querelle entre idéalisme & vérisme (véracité, vérité), Huysmans défend symbolistes et impressionnistes, même si impressionnistes défendent le plein air, plutôt que artistes qui se consacrent à la peinture historique et religieuse. Chap 5, p 141 : choix esthétiques sont directement associés à son rejet de la démocratie. Refus de la représentation humaine, refus de cette réalité bourgeoise. Les choix de Huysmans sont bien plus modernes : valorise un peintre comme Gustave Moreau, considéré comme un peintre littéraire. Comme Goya, qu'apprécie également des E, Moreau accorde une grande importance à l'imaginaire et au fantasme. Goya & Moreau sont donc bien des peintres de l'ailleurs. Ils incarnent le désir d'évasion de DE. Se projette dans le monde que lui dévoilent les oeuvres. Devient ainsi Erode contemplant Salomé. [L'esthète fin de siècle, l'oeuvre interdite (article de la revue romantique) M.F Melmoux-Montaubin : critique montre comment dans le roman la danse de Salomé est reproduite lorsque DE se lie avec la ventriloque]
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« referme.

Relations qui se tissent entre la notice et la fin du roman.

Notice : « Il se retrouva sur le chemin, dégrisé,seul, abominablement lassé, implorant une fin que la lâcheté de sa chair lui empêchait d'atteindre ».

Fin du roman :se retrouve dans le même état.Tous les héros du roman de la décadence ne sont pas réfractaires au voyage.

Malgrécela, le voyage immobile s'impose comme une sorte de symbole de la littérature fin de siècle.

Particulièrement visibledans Palude : héros ne dépassera pas Montmorency : ne peut pas prendre le risque de rater la messe du dimanche.Gide parodie le modèle de Huysmans.

(p125.126).

Hubert : chasseur, homme d'action, qui ira jusqu'en Algérie. 3) L'au-delà Comment expliquer que DE se tourne vers la religion? Le personnage a beau craindre que la religion ne l'aliène, il neplace pas moins le christianisme au coeur de ses pratiques.

Notamment de ses pratiques transgressives: sespratiques transgressives reposent sur le renversement des principes et des attributs religieux.- sadisme de DE, quibouscule l'engagement évangélique à aimer son prochain (la tartine)- malthusianisme, qui rejette l'injonction à laprocréation.

- satanisme: inversion du rituel orthodoxe.

Messe noire confirme que le mal est indissociable du bien,que le mal se définit en fonction du bien.

Idée d'un surnaturel négatif.

Idée d'un plan horizontal.

Au dessus; mondede dieu, et en dessous, reflété comme dans un miroir, un monde construit en miroir par rapport au supérieur, maisqui est un surnaturel négatif.

Au sujet de Là bas, l'oeuvre scandaleuse qu'il avait consacrée au satanisme « cetteoeuvre a eu le mérite de rappeler l'attention sur les manigances du Malin » (p 65).

On voit ici comment l'auteur,converti au catholicisme en 1892, relie son oeuvre à la lumière de sa crise spirituelle.

Huysmans réinterprète àpostériori son oeuvre.

Essaye de redonner artificiellement de la cohérence de l'unité à son oeuvre.

Là-bas: romansur le satanisme qui se voulait transgressiste.

« Ces deux fossés de la religion catholique qui arrivent à se joindre: lemysticisme & le sadisme » (p 271) pour DE les deux seraient présents dans le catholicisme Comme l'écrit JeanLorrain, le héros de la décadence, pris en tenaille entre des aspirations contraires, hésite perpétuellement entre lespasme amoureux et la chasteté du moine.

On ne s'étonne pas de DE qu'il apprécie La tentation de St Antoine, deFlaubert: religieux soumis à des visions charnelles.

Alliance de termes utilisées au chapitre 14, page 298 De manièreplus générale, la quête d'un refuge dans sa proximité avec la retraite monastique, esquisse la possibilité d'uneconversion.

Fantasme de célibat qu'offre la vie monastique.

Ce modèle imprègne l'existence de DE, dès sondéménagement à Fontenay.

Il habille sa domestique en béguine, il la sonne au moyen de clochettes utilisées dansles couvents.

Il convertit sa propre chambre en fausse cellule.

Pour ce faire, il détourne « des objets autrefoisconsacrés » (chasubles), ce qui relève du blasphème.

Quoi de plus sacrilège que de s'isoler pour se tourner vers soiet non vers Dieu.Fascination de DE pour le Moyen-âge.

C'est le 19ème qui redécouvre, et même qui réinvente leMoyen-âge.

Fantasme médiéval est un fantasme persistant chez les écrivains réactionnaires, et particulièrementdes écrivains de droite.

Ce qui explique la fascination de DE, c'est bien cela.

Chapitre 15, page 326 « en fait demusique religieuse, DE n'approuvait réellement que la musique monastique du MA » adjectif « émaciée »: oppositionmusique bourgeoise, qui serait une musique de l'opulence.

Si la religion revêt essentiellement un intérêt esthétiquepour DE, elle comprend aussi une signification idéologique, puisque chez ce personnage, l'exigence esthétique est unprincipe politique.

Manière dont le héros justifie son attrait pour la musique religieuse contre la musique profane leprouve: musique profane: bourgeois, se frotter à la foule.

Préfère s'isoler dans des églises désertes ou presquedésertes.

Sa culture chrétienne vient de son éducation dans un internat jésuite.

De ce séjour, il tirera uneprédilection pour certaines lectures latines.

DE est somme toutes, chrétien malgré lui.

Chapitre 7, page 181 « il nepouvait oublier ce catholicisme si poétique, si poignant, dans lequel il avait baigné, et dont il avait jadis absorbé lessens par tous les pores ».

Prisonnier de ce passé, de cette culture, comme il est prisonnier de la maladie.

Lexiquereligieux et lexique médical sont d'ailleurs inextricablement liés dans le roman.

Les « récurrences » de la foi sontexplicitement rapprochées de manifestations morbides.

« ces appréhensions de la foi le tourmentaient surtout depuisque des altérations se produisaient dans sa santé ».

C'est bien comme un symptôme qu'apparait le souvenir desheures passées chez les jésuites (chap 15, page 324 : « les tourbillons mystiques de son enfance »« hallucinations » « ténèbres irradiées par des lueurs de vitraux » : manifestation de la névrose de DE.) L'attrait deDE pour les parfums sacrés sera peu développé.

En effet, à l'époque d'A rebours, comme l'écrit Huysmans dans sapréface écrite 20 ans après le roman.

De préférait encore les parfums laïcs aux parfums sacrés (page 66)La dernièrephrase d'A rebours, qui décrit la détresse du héros « s'embarquant seul sous la nuit… », jointe à la prière dupersonnage dégagent-elle la voix de la conversion? Le final est ambigu, on ne sait pas si DE va se convertir ou non.Huysmans le prétend en tout cas.

Dans ce texte, l'auteur reconstitue a posteriori l'unité de son oeuvre littéraire.

Ilprésente même les pages d'A rebours consacrées à la religion comme l'ébauche des romans chrétiens à venir ( lacathédrale de l'au-delà) Huysmans suggère adroitement que c'est le tempérament qui fait l'artiste, qu'il soit convertiou non.

Importance du verbe paraître, page 80.

« je pouvais très bien signer maintenant les pages d'a rebours surl'église, car elles paraissent avoir été écrites par un catholique.

» Dans cette préface, H rapproche le pessimismeschopenhauerien de la religion catholique.

Vision pessimiste de l'Histoire, qui va vers la catastrophe.

Un desfondements de la pensée réactionnaire.

Transition entre pessimisme schopenhauerienne et religion chrétienne:pensée du philosophe allemand accorde une très large place à la souffrance humaine.

Souffrance changeant destatut, devient dans le christianisme douleur acceptée, qui dessine les yeux des hommes: c'est en souffrant qu'onarrive à voir.

Douleur corporelle qui conduit DE, malade, à réintégrer le monde.

Sous cet angle, la religion offre aupersonnage un remède inconnu des médecins.

En effet, religion valorise la souffrance, alors que la médecine lacombat.

Evolution: à l'époque d'A rebours, Huysmans se place encore du côté de Schopenhauer; la pensée duphilosophe aurait cet avantage sur la religion: elle ne serait réservée qu'à une minorité d'élus.

Chapitre 7, page 180.Pourtant, son choix religieux s'affirmera au fil des années, comme en témoigne la préface.

Page 61: « lesobservations de S.

n'aboutissent à rien… l'Eglise ne se contente pas de vous donner une consultation d'âme, ellevous traite et elle vous guérit, alors que le médicastre allemand […] vous tourne en ricanant, le dos » Huysmans. »

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