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le vrai roman

Publié le 29/01/2013

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Envoyé par Natacha. Fiche de lecture critique Auteur : Alain Robbe-Grillet Titre : Pour un nouveau roman Edition : Edition de Minuit, Collection "critique", 1961 Courant critique : l'auteur est considéré comme le chef de file du Nouveau Roman, expression employée tout d'abord par la presse et qu'il définit lui- même comme une « appellation commode englobant tous ceux qui cherchent de nouvelles formes romanesques [...] et qui sont décidés à inventer le roman «. Mouvement né dans les années 1950. Sujet de l'ouvrage : l'auteur tend à faire évoluer la perception du genre romanesque et à définir quelques points communs entre des ?uvres narratives contemporaines et en particulier françaises qui pourraient être considérées comme appartenant au "Nouveau Roman". Thèse : la littérature romanesque doit se démarquer des ?uvres du passé du point de vue de l'appréhension du sens et surtout de l'utilisation de la langue. Structure : Recueil d'articles (qui ne sont pas rassemblés chronologiquement) : - « A quoi servent les théories « (1955 et 1963) - « Une voie pour le roman futur « (1956) - « Sur quelques notions périmées « (1957) - « Nature, humanisme, tragédie « (1958) Eléments d'une anthologie moderne : Enigme et transparence chez Raymond Roussel (1963) La conscience malade de Zeno (1954) Joël Bousquet le rêveur (1953) Samuel Beckett, ou la présence sur la scène (1953 et 1957) Un roman qui s'invente lui-même (1954) - « Nouveau Roman, homme nouveau « (1961) - « Temps et description dans le récit d'aujourd'hui « (1963) - « Du réalisme à la réalité « (1955 et 1963) Synthèse : Une voie pour le roman futur : Le poids du roman passé pèse sur les romanciers contemporains du moins ceux qui suscitent l'intérêt des lecteurs. Ceux-ci ne sont que les imitateurs d'une prose qui étudie les passions et qui est héritée de Mme de La Fayette. L'art romanesque ne peut survivre "sans changement radical". Toute l'organisation littéraire est engourdie car "si les normes du passé servent à mesurer le présent, elles servent aussi à le construire" pour la critique traditionnelle. La littérature traditionnelle "décompose notre champ de perception" et si un élément du monde ne trouve pas sa place dans cette conception littéraire, il est rangé dans "la catégorie ...

« Le changement s’opère car “les vieux mythes de la profondeur ” n’existent plus.

Les romanciers de Mme de La Fayette à Gide en passant par Balzac, cherchaient à creuser l’intériorité humaine : l’écrivain était un “spéléologue” qui sondait les gouffres des passions humaines.

“Le mot fonctionnait ainsi comme un piège où l’écrivain enfermait l’univers pour le livrer à la société”.

Mais dans le roman de la nouveauté, le monde n’est plus considéré comme une propriété et le romancier ne peut plus et ne veut plus être ce “spéléologue”. Sur quelques notions périmées : Dénonciation de la critique traditionnelle de la terminologie littéraire courante. - Le personnage : Il est qualifié de “momie” que le XIX ème siècle avait placé sur un piédestal et qui permettait à la critique traditionnelle de reconnaître le vrai romancier c’est-à-dire celui qui “crée des personnages”.

Elle le définit comme devant posséder un nom, une hérédité, une profession, des possessions, un “caractère”, “un visage qui le reflète, un passé qui a modelé celui-là”, qui guide ses actions ; il doit être unique et appartenir à une catégorie : c’est un “fantoche”. Au contraire dans les œuvres contemporaines, c’est un “numéro de matricule” : “le destin du monde a cessé […] de s’identifier à l’ascension ou à la chute de quelques hommes, de quelques familles”. - L’histoire : Le roman traditionnel “raconte une histoire” cohérente qui ménage au lecteur “des attentes et des surprises”.

1°/ La critique traditionnelle ne considère pas l’écriture : elle privilégie le fond à la forme.

2°/ Il existe “une convention tacite entre le lecteur et l’auteur” : faire semblant de croire à ce qui est écrit.

Il y a nécessité d’une ressemblance de l’écrit à l’idée de réalité que se fait le lecteur.

3°/ L’auteur doit apparaître comme omniscient, ayant une connaissance sans limite de l’histoire. Au contraire pour Robbe-Grillet le romancier est “celui qui invente en toute liberté, sans modèle”.

De plus, si les récits prônés par la critique académique représentent un ordre, dès Flaubert tout vacille, et cent ans plus tard le système est dépassé : “raconter est devenu proprement impossible”.

Cependant “la recherche de nouvelles structures du récit” n’est pas la suppression de tout événement, mais la prédominance de l’écriture sur l’histoire. - L’engagement : Certains romanciers pensent “raconter pour enseigner”.

Les formes artistiques nous paraissent liées à la société dans laquelle elles ont été conçues (ex : développement tragédie racinienne // hégémonie de l’aristocratie – roman balzacien // essor de la bourgeoisie).

Il se crée alors un “schéma idyllique” qui associe systématiquement Art et Révolution. Mais “l’art ne peut être réduit à l’état de moyen au service d’une cause qui le dépasserait […] l’artiste ne met rien au-dessus de son travail, et il s’aperçoit vite qu’il ne peut créer que pour rien ”.

Il ne peut travailler dans un souci didactique ou politique car “l’instant de création ne peut que le ramener aux seuls problèmes de son art”.

Il est auto-référentiel.

Si l’art sert une cause, il n’est “rien, s’il existe en tant qu’art seulement, il est “la chose la plus importante”.

Il faut donc “cesser de craindre “l’art pour l’art” car dès qu’apparaît le souci de signifier quelque chose, la littérature commence à reculer, à disparaître”. L’engagement en littérature, c’est avoir “la pleine conscience des problèmes de son propre langage, la conviction de leur extrême importance, la volonté de les résoudre de l’intérieur”. - La forme et le contenu : “Ce vieux bateau crevé – l’opposition scolaire de la forme et du fond – n’a donc pas encore fait naufrage ?” “L’œuvre d’art, comme le monde, est une forme vivante : elle est , elle n’a pas besoin de justification” car “c’est dans [sa] réalité, […] [son] sens, [sa] signification profonde”.

Un écrivain qui veut faire un roman recherche d’abord une écriture : “des mouvements de phrase, des architectures, un vocabulaire, des constructions grammaticales”.

C’est cette écriture qui marque le lecteur en faisant pleinement sens 1 . L’écriture est “responsable” de l’art romanesque, et séparer le contenu de l’œuvre de la manière dont il est présenté est inacceptable.

Robbe-Grillet affirme même la prédominance de la forme en déclarant que “le véritable écrivain n’a rien à dire.

Il a seulement une manière de dire.

Il doit créer un monde mais à partir de rien” et imposer son œuvre comme “nécessaire pour rien ” ce qui n’est pas une évidence pour le genre romanesque du fait de “l’aliénation de la littérature au monde moderne”. De plus, la forme doit être une invention et non une “recette” qui serait utilisée par certains auteurs trop soucieux de leur contenu et qui ne voudraient pas se risquer à une écriture qui pourrait déplaire.

Ils adoptent donc une forme qui a fait ses preuves alors que depuis 100 ans, les œuvres qui ont survécues sont celles des romanciers qui ont inventé une écriture. Temps et description dans le récit d’aujourd’hui : 1 D’où les problèmes de roman dit “engagé” qui met l’accent sur le message et non sur la manière de le délivrer.

Cf.

le chapitre intitulé L’engagement.. »

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