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En 1865, dans la préface à son roman Une vieille maîtresse, Barbey d'Aurevilly écrit : « La moralité de l'artiste est dans la force et dans la vérité de sa peinture. En peignant la réalité, en lui infiltrant, en lui insufflant la vie, il a été assez moral : il a été vrai. Vérité ne peut jamais être péché ou crime ». En appuyant votre argumentation sur des exemples précis empruntés notamment à la littérature, vous analyserez et apprécierez ce point de vue. ?

Publié le 30/10/2009

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barbey

« J'ai fait un peu de bien : c'est mon meilleur ouvrage «. C'est en ces termes que Voltaire s'exprimait mettant ainsi au-dessus de toute son œuvre l'action qu'il avait pu mener pour la justice et pour la charité. L'auteur de l'Immoraliste, André Gide, déclare au rebours « mais qu 'est-ce donc pour vous que la morale ? — une dépendance de l'esthétique «. Chaque fois qu'une œuvre un peu choquante a apporté au public de l'époque un frémissement d'horreur, le problème s'est reposé dans toute son acuité : malheur à ceux par qui le scandale arrive ! Ce qui explique qu'en 1857, deux procès ont été intentés par le Procureur Impérial Pinard contre l'auteur de Madame Bovary (Gustave Flaubert), et le poète des Fleurs du mal (Baudelaire). On sait que Flaubert fut relaxé et Baudelaire condamné. Cent ans plus tard, Boris Vian fut accusé d'immoralité pour avoir écrit : J'irai cracher sur vos tombes ! et il ne fallut pas moins de 692 pages à Jean-Paul Sartre pour défendre son ami Jean Genêt contre le reproche d'immoralité dans Saint Genêt, comédien et martyr en 1952. Déjà Barbey d'Aurevilly s'était défendu dans sa préface à la Vieille Maîtresse contre le reproche d'immoralité qu'on lui avait, à l'époque, adressé.  L'art peut-il et doit-il être moral ? Est-il sur une toute autre longueur d'ondes ? Se situe-t-il selon l'expression de Nietzsche « par-delà le bien et le mal « ?

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