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LECONTE DE LISLE : MIDI (Poèmes antiques)

Publié le 15/05/2012

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de lisle

Midi

Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine, Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu. Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ; La Terre est assoupie en sa robe de feu. L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre, Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ; La lointaine forêt, dont la lisière est sombre, Dort là-bas, immobile, en un pesant repos. Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée, Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ; Pacifiques enfants de la Terre sacrée, Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil. Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante, Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux, Une ondulation majestueuse et lente S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux. Non loin, quelques boeufs blancs, couchés parmi les herbes, Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais, Et suivent de leurs yeux languissants et superbes Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais. Homme, si, le coeur plein de joie ou d'amertume, Tu passais vers midi dans les champs radieux, Fuis ! la Nature est vide et le Soleil consume : Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux. Mais si, désabusé des larmes et du rire, Altéré de l'oubli de ce monde agité, Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire, Goûter une suprême et morne volupté, Viens ! Le Soleil te parle en paroles sublimes ; Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin ; Et retourne à pas lents vers les cités infimes, Le coeur trempé sept fois dans le Néant divin.

Midi parut dans les Poèmes antiques en 1853. C'est peut-être la pièce la plus célèbre de Leconte de Lisle. Elle est doublement intéressante, et comme tableau et comme pensée. Elle permet d'étudier l'art du grand poète descriptif et son attitude philosophique.

de lisle

« Non loin, quelques bœufs blancs, couchés parmi les herbes, Ba~ent a~ec lenteur sur leurs fanons épais, Et suiçent de leurs yeux languissants et superbe• Le songe intérieur qu'ils n'achè~ent jamais.

Homme, si le cœur plein de joie ou d'amertumt· Tu passais ~ers midi dans les champs radieux, Fuis 1 la nature est ~ide et le soleil consume : Rien n'est viPant ici, rien n'est triste ou joyell3J.

Mais si, désabusé des larmes et du rire, Altéré de l'oubli de ce monde agité, Tu reux, ne sachant plus pardonner ou maudire, Goûter une suprême et morne rolupté, Viens! Le soleil te parle en parples sublimes; Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin; Et retourne à pas lents çers les cités infimes, Le cœur trempé sept fois dans le néant dirin.

(Poèmes antigues.) Midi parut dans les Poèmes antiques en 1853.

C'est peut-être la pièce la plus célèbre de Leconte de Lisle.

Elle est doublement intéressante, et comme tableau et comme pensée.

Bllo permet d'étudier l'art du grand poète descript'f et son attitude philo­ sophique.

1.

Composition : deux parties.

1.

Le tableau (5 strophes).

C'est la peinture d'un paysage de chez nous, à l'heure dt midi, mais par une de ces chaudes journées d'été où l'on étouffe sous un soleil de plomb.

a) Les deux premières strophes traduisent admirablement .:atte impression d'accablement.

Tous les mots sont à souligner, parce qu'ils expriment tous des sensations exactes, et les sen­ sations qui accaparent d'abord l'attention.

En tête du morceau, Midi, personnifié : c'est un dieu ou un roi, qui éblouit, partout présent, et écrase de sa puissance.- Tombe en nappes d'argent,. »

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