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Lecture analytique de Nana (l'Assommoir)

Publié le 21/06/2014

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Séance 3 : Nana ou la « Mouche d'or » (lecture analytique) Objectif : Il s'agit de montrer comment la description transforme le personnage naturaliste de Nana en une créature mythique et symbolique, porteuse d'une critique sociale.Support : Texte 1 : Nana ou la « Mouche d'or » (Nana (1880), Émile Zola)Activités : On propose un ensemble de questions préparatoires avant de réaliser la lecture analytique sous la forme d'un cours dialogué. Questions préparatoires :1 – Découpez cet extrait en 3 parties et résumez le contenu de chaque partie en quelques mots. [Ce passage est l'occasion d'un double portrait de Nana : indirectement dans l'article de Fauchery et à travers la contemplation de son propre reflet dans le miroir de son armoire. L'extrait se découpe en trois mouvements : la restitution indirecte de l'article de Fauchery (premier portrait de Nana), les réactions de Muffat et, pour finir, le second portrait de Nana (Muffat observe Nana qui se contemple dans le miroir de la chambre)].2 – En quoi les deux portraits (première et dernière partie) s'opposent-ils ? [Flaubert disait de l'héroïne : « le personnage de Nana tourne au mythe, sans cesser d'être réel ». Un des portraits s'inscrit dans l'esthétique naturaliste (fin du texte), l'autre prend une dimension symbolique et mythique (début du texte)].Problématique : Quel portrait de Nana se dessine dans ce passage ?I – Un personnage naturaliste a – Aux origines de Nana : le déterminisme biologiqueLe début du passage analyse les origines de Nana. On retrouve ici les théories naturalistes de Zola : le personnage de Nana s'explique par une loi héréditaire implacable, forme de déterminisme biologique (cf. vocabulaire se rapportant à l'hérédité : « quatre ou cinq générations d'ivrognes », « le sang gâté », « ...
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« par trois facteurs : la race (l'hérédité, déterminisme biologique), le milieu (la société, déterminisme social) et le moment (l'Histoire, déterminisme historique).

Le déterminisme social est illustré dans la première partie de l'extrait par la métaphore filée de la plante (expressions « elle avait poussé », « ainsi qu'une plante de plein fumier », « elle devenait une force de la nature »).Nana s'enracine donc dans un univers social précis qui détermine ce qu'elle est.

Ici, cet univers social se caractérise par une hypertrophie du champ lexical de la décomposition étroitement associé à celui de la misère (« misère », « faubourg », « pavé », « gueux », « abandonnés », « gâté », « fumier », « pourriture », « fermentait », « pourrissait », « corrompant », « tourner », « ordure », « charognes », « empoisonnait »).L'équation sociale zolienne est là aussi très claire : le personnage de Nana est la Page 3 sur 27conséquence directe d'un milieu social misérable, malsain et en décomposition. Notons que pour Zola, la misère revêt la forme d'une fatalité aussi implacable que l'hérédité (cf. « longue hérédité de misère et de boisson »). c - Nana au miroir : un portrait réalisteLe dernier paragraphe décrit Nana devant la glace de son armoire.

Ce portrait s'inscrit dans une esthétique réaliste.

Le narrateur privilégie une focalisation interne (verbe de perception « il leva les yeux » l.19, modalisateurs « sans doute » l.21 et « elle avait l'air » l.23, marques de jugement « curiosités vicieuses d'enfant ») : Nana est perçue à travers le regard et la subjectivité du comte Muffat.Procédés réalistes : • Description très visuelle du personnage à la manière d'une « chose vue » (cf.

le romancier naturaliste est un « observateur ») : lexique du regard scrutateur (« regardant avec attention », « elle étudia », « voir », « s'examinant », ...). • Description détaillée (champ lexical du corps, abondance de détails anatomiques : « cou », « petit signe brun », « hanche », « corps », « bras », « torse », « gorge », « cuisses », « genou », « taille », « dos », « face », « reins », « ventre »). • Description visuelle qui mêle des gros plans (précision du détail) et des plans plus larges (« petit signe brun » → « torse » → « dos » / « face » → « gorge » → « rondeur des cuisses » : balayage à la manière d'une caméra).D'une certaine manière, le portrait de Nana au miroir est une mise en abyme de l'esthétique réaliste qui rappelle la citation de Stendhal « un roman est un miroir ...

».II - Qui prend une dimension mythique et symbolique a - Nana : un symboleNana = symbole du peuple (métaphore de la plante + expression « les gueux et les abandonnés dont elle était le produit ») :• Symbole d'un peuple miséreux et malsain (cf. champ lexical de la pourriture déjà mentionné), mais qui n'est pas responsable de cet état (le participe de sens. »

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