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Lecture analytique, Discours sur la misère, Victor Hugo

Publié le 13/11/2012

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Homme de lettres mais aussi homme public et politique, Victor Hugo a souvent mis son engagement au service des plus démunis. S’il évoque les “Misérables”, paysans et ouvriers, dans un roman majeur, il n’hésite pas à défendre leur cause au sein de l’Assemblée elle-même. Sous le régime Impérial, s’ouvre le 9 juillet 1849, un débat parlementaire sur les lois relatives à la prévoyance et à l’assistance publique. Victor Hugo, récemment élu à l’assemblée législative, participe à celui-ci et est d’ailleurs le premier à prendre la parole. Son “Discours sur la misère” est rapporté dans cet extrait. Quelle stratégie argumentative Hugo met-il en place pour condamner une politique sociale désastreuse et œuvrer en faveur  de l’abolition de la misère ?  Dans un premier temps, nous étudierons un discours politique accusateur. Ensuite nous observerons un plaidoyer en faveur de l’abolition de la misère.       Grâce à ce discours politique contre la misère, Victor Hugo cherche à emporter l’adhésion du locuteur en s’appuyant sur le dialogisme: apostrophe “messieurs” renchérie par l’interjection “Eh bien” ligne 1. La présence des marques de la première personne avec l’anaphore de “je dis” ligne 1 exprime la redondance qui souligne la position particulière de Hugo, ligne 5: “que je m’en sens, moi”. Cette redondance met en lumière son implication. Avec l’anaphore de l’expression “cette assemblée” ligne 12, le singulier collectif “assemblée” désigne le groupe de ses interlocuteurs et le démonstratif “cette” semble les montrer du doigt. Hugo exhibe son implication  en recourant aux termes “complice et solidaire” ligne 6, pour souligner son engagement. Même remarque avec l’expression “je suis pénétré” ligne 8. La présence des marques de la deuxième personne: “Vous n’avez rien fait” avec l’anaphore lign...
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« marques de la deuxième personne: “Vous n'avez rien fait” avec l'anaphore lignes 17, 18, 19, 25 et 26, “Vous le voyez, messieurs” ligne 33 et “Votre générosité (...)votre sagesse” ligne 34 permet d'inclure les “messieurs” au discours.

La présence également de la première personne du pluriel vise à réunir dans un même élan Hugo et ses interlocuteurs: “nos campagnes” “nos villes” lignes 24 et 25.

Par ce dialogisme Hugo vise à impliquer ses interlocuteurs, à emporter leur adhésion.

Cette adhésion est d'ailleurs signifiée par les remarques qui figurent entre parenthèses et qui informent le lecteur sur les réactions du public: “Bravo ! - Applaudissements” ligne 15 et “Acclamation” ligne 28.

Ces notations contribuent à restituer la vivacité des débats.

Les paroles ainsi rapportées soulignent l'effort et la capacité de persuasion de l'auteur.

Ceci s'ajoute aux quelques marques d'oralité comme l'interjection “Eh bien” ligne 1 ou les anaphores.

Les parallélismes de construction et anaphores témoignent de la façon dont Hugo cherche à marquer les esprits.

C'est une nécessité de se répéter à l'oral pour être bien entendu. Ce discours est un discours politique ainsi qu'en témoigne la présence des termes appartenant au champ lexical de la politique: “la société” ligne 2, “pays civilisé” ligne 4, “conscience de la société” ligne 5, “cette assemblée” ligne 12, “l'ordre moral” ligne 18, “le peuple” ligne 20, “souffrance publique” et “esprit de révolution” ligne 29 et “anarchie“ ligne 35.

Il s'agit ici pour Hugo de dénoncer la façon dont la société et le monde politique de cette première moitié du XIX oublient les plus démunis.

Il condamne cette situation en recourant notamment à des phrases négatives comme “ce sont là des choses qui ne doivent pas être” ligne 1 et “pour que de telles choses ne soient pas” ligne 3 et 4.

Son discours accusateur est donc un réquisitoire indigné ainsi que le signifient les nombreuses exclamations lignes 3, 6 et 13.

L'hyperbole de la ligne 7: “pas seulement des torts envers l'homme, que ce sont des crimes envers Dieu” lignes 7-8, désigne implicitement les interlocuteurs de Hugo comme des criminels et surtout comme de mauvais chrétiens.

L'anaphore de “vous n'avez rien fait” exhibe la négligence des politiques.

Cette accusation vise à réveiller ou à éveiller les consciences.

Ici, Victor Hugo exhorte le monde politique à changer, à achever ce que l'esprit révolutionnaire a entamé.. »

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