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Lecture analytique du dénouement de Thérèse Raquin

Publié le 05/06/2013

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THERESE RAQUIN L.A. DENOUEMENT Chapitre XXXII. « A ce moment [?] regards lourds « Questions : Montrer l'importance du regard dans la scène. La terreur et la pitié sont les 2 émotions du registre tragique. Etudier leur jeu dans le passage. La brièveté de ce dénouement était-elle prévisible ? Quel est le rôle de Mme Raquin ? Les personnages ont-ils droit au pardon ? Quels sentiments ce dénouement inspire-t-il ? Etudier la focalisation. Présentation du passage : Situer le passage : Le chapitre XXXII est le dénouement du drame qui se joue dans Thérèse Raquin. Le spectre de Camille s'est définitivement installé entre Thérèse et Laurent. Après une période de reproches mutuels et de menaces de dénonciation, les époux meurtriers ont essayé d'échapper à leur folie dans la débauche. Ayant déjà tué une fois, chacun d'eux ne voit que le meurtre de l'autre comme issue : Thérèse a prévu de poignarder Laurent, tandis que celui-ci prépare à sa femme une verre de poison.  Trouver les thèmes (axes) qu'on peut dégager Dégager des axes de lecture : Le dénouement peut se lire sur deux plans. Accomplissant sa fonction d'  « excipit « (? incipit) le texte met un terme au récit en représentant la fin de ce couple uni dans les mêmes souffrances. Mais, comme souvent chez Zola, le récit est porté par une intention didactique : le texte se rapproche alors d'une représentation théâtrale (n'oublions pas que Zola tirera une pièce de théâtre du roman), et plus spécialement de la tragédie, dont le rôle est d'exercer une influence sur le lecteur/ spectateur. Etude préliminaire à l'explication de texte : le point de vue. 1.des points de vue séparés. 2.des points de vue confondus 3.le regard du juge. L'explication : I- La fin de l'intrigue : Une réconciliation dans la mort. A)La récapitulation. Le texte s'ouvre sur une rupture forte dans le récit qui annonce le dénouement : « à ce moment là &raqu...
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« Voyons à pr ésent comme cette sc ène finale  va achever le r écit en r éunissant les protagonistes. B) L’union finale. Nous remarquons que les personnages sont r éunis par la fa çon dont ils sont d ésign és   : «   é poux   », repris par le pronom   personnel   sujet«   ils   »   tout   au   long   du   texte.

  On   trouve   également   «   les   »   à  plusieurs   reprise.

  Et   m ême   lorsque   les   personnages   sont   d ésign és   s épar ément   les   proc édés   de   style   les   r éunissent   :   l’emploie   du   chiasme   «   Th érèse   vit   le   flacon   dans   les   mains   de   Laurent ,   et   Laurent   aper çut   l’ éclair   blanc   du   couteau   qui   luisait   dans   les   plis   de   la   jupe   de   Th érèse   » De m ême «   chacun d’eux   » r éunit la partie dans un tout. On remarque  également la pr ésence de constructions r éflexives  à sens r éfléchi de sens r éciproque «   ils s’examin èrent,   ils se regard èrent   », appuy ées par des pronoms  évoquant la r éciprocit é «   l’un de l’autre, l’un sur l’autre   » et par l’adverbe   «   mutuellement   » qui viennent r éunir les deux personnages. Il faut souligner l’importance du regard   : c’est lui qui conduit la sc ène et qui va r éunir les deux personnages «   un dernier   regard, un regard de remerciement   ». Le regard  échang é est soulign é par la r épétition qui uni Th érèse et Laurent en un   sentiment de compr éhension et de gratitude r éciproque avant la r éconciliation dans la mort. Le   choix   du   moyen   est   également   symbolique   :   si   au   d épart   chacun   avait   envisag é  un   moyen   correspondant   à  son   caract ère   (le   poison   pour   Laurent   qui   renvoie   à  son   go ût   de   la   mollesse   ;   le   couteau   pour   Th érèse,   ad équat   à  son   caract ère violent), ils vont finir par partager leur dernier verre ensemble «   Th érèse prit le verre, le vida  à moiti é et le tendit   à  Laurent qui l’acheva d’un trait   ». Cet ultime partage indique qu’ils connaissent alors une proximit é qu’ils n’avaient jamais   retrouv é depuis leur mariage. Les   amant   vont   donc   se   quitter,   ou   se   rejoindre,   sur   un   remerciement   r éciproque,   ce   cadeau   fait,   preuve   d'amour,   le   poison bu, devient communion des  âmes et des corps. Un dernier baiser fait embrasser  à Th érèse leur faute commune,   le crime de Camille, dans l’ultime baiser de la morsure au cou de Laurent   : «   La bouche de la jeune fille alla heurter, sur   le  cou  de  son  mari,  la   cicatrice   qu’avaient   laiss ée   de   dents  de  Camille .

  »,   c’est   comme   un   baiser   à  Camille   lui­m ême,   une fa çon de fermer le cercle de leur histoire. Nous verrons  à pr ésent comment le d énouement fait l’objet d’une mise en sc ène tragique de la part de Zola et quel est   le r ôle final d évolu  à  Mme Raquin. II­ Une mise en sc ène tragique. A) Le spectacle de la mort. La   trag édie   est   d’abord   un   spectacle.

  Or,   le   point   de   vue   narratif   est   essentiellement   celui   de   la   focalisation   externe,   c'est­ à­dire celui d’un spectateur t émoin de la sc ène  à laquelle il assiste   : «   Ils  éclat èrent en sanglots, pleur èrent, prit le   verre, tomb èrent   ». On voit que les actions sont d écrites de l’ext érieure.  Du fait, il y a un personnage pour repr ésenter le spectateur, Mme Raquin   : «   Mme Raquin, sentant que le d énouement   é tait   proche,   les   regardait   avec   des   yeux   fixes   et   aigus   ».

  Elle   est   l à,   assise,   tr épignant,   paralys ée,   ne   pouvant   que   regarder. Elle assiste  à la sc ène comme au spectacle. B) «   Horreur et piti é   » Le r ôle de la trag édie est, selon Aristote, d’ éveiller en l’esprit du spectateur les sentiments d’horreur et de piti é. De fait, la   description de la sc ène correspond au registre tragique. On   a   une   vision   macabre   :   la   position   des   cadavres   «   tordus,   vautr és   »,   rappelle   que   dans   la   mort   rien   d’autre   ne   subsiste  qu’un   corps inerte,   ramen é  au  rang  de  chose,  qui  n’a   plus  rien  d’humain  ou  de  moral.  De  plus  le  path étique,   souvent   li é  au   tragique,   est   pr ésent   dans  le   passage   avec   le   champ   lexical   de   la   souffrance   et   de   ses   manifestations   ext érieures   :   «   é clat èrent   en   sanglots,   pleur èrent   ».

  L’image   du   couple   se   transforme   alors   :   se   ne   sont   plus   des   assassins   endurcis   mais   des   êtres   ramen és  à  leur   faiblesse   «   faibles   comme   des   enfants   »,   qui   retrouvent   enfin   une   sorte de paix int érieure «   quelque chose de doux et d’attendri   ».  Le fatum, le destin, est l’une des caract éristiques du tragique : ici, les h éros sont prisonniers d’une situation dont la seule   issue est le suicide : ils semblent s’y r ésoudre apr ès un dernier d ébat mais le lecteur sait que leur sort est scell é depuis   longtemps par une fatalit é génétique plus puissante que leur volont é. Le spectacle est mis en sc ène par l’embrassement   final, par ce dernier regard  échang é, dramatis é par la pr ésence du couteau et du verre de poison.. »

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