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Lecture analytique : L'aveu indirect de Phèdre (Acte II Scène 5)

Publié le 06/09/2018

Extrait du document

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Des vers 645 à 648 Phèdre raconte l\\'expédition de Crète sans Hippolyte de manière négative puis des vers 649 à 662 elle emploie des subjonctifs passés et des conditionnels passés qui ont la valeur de réecrire l\\'histoire, ce qui montre son repanti. Cette réecriture va jusqu\\'à modifier l\\'hypothèse amoureuse en substituant non seulement Hippolyte à Thésée, mais Phèdre à Ariane, aux vers 652-653. Phèdre se heurte à une réalité non modifiable, ce qui est caractéristique de la tragédie. Dans la deuxième partie de la déclaration, la brieveté des phrases montre l\\'improvisation de Phèdre, ses phrases se contredisent au fur et à mesure et sont de plus en plus audacieuses. D’abord la flatterie, aux vers 649-650 ; ensuite l’hypothèse Ariane, 651-652 ; ensuite la correction, Phèdre au lieu d’Ariane, 653-656  Elle avoue ses péchés le plus rapidement possible, sans être interrompue. Elle pense être soulagée, mais elle ne l\\'est finalement pas. 

Conclusion

A travers cette tirade, Racine nous retranscrit les sentiments et les émotions de Phèdre. Elle confond Thésée et Hippolyte et s\\'embrouille tout au long du discours. C\\'est grâce au bouleversement de ses idées que le lecteur est pleinement intégré dans la tragédie.

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« Axe 1 Phèdre confond Thésée et Hippolyte. Elle se désolidarise de Thésée en espérant qu'il ne reviendra plus et s'éprend d'Hippolyte en cachant ses sentiments par sa ressemblance avec son père.

La gradation : « je languis, je brûle pour Thésée » (vers 634) contredit l'accumulation : « Il avait votre port, vos yeux, votre langage.

» (vers 641).

On peut penser que Phèdre est confrontée à la fatalité de la situation qu'elle ne maîtrise plus. Elle argumente son aveu, le champs lexical de l'aventure et de la quête le montre (« détours, labyrinthe, héros, vaisseau, péri, monstre, fil, secours, retrouvée, perdue »).

En quelque sorte, cela crée un parallèle entre l'affrontement du Minotaure et une quête du cœur d'Hippolyte.

Phèdre fait le portrait indirect d'Hippolyte.

Elle décrit explicitement Thésée et implicitement Hippolyte (notemment dans les vers 638 à 642).

Phèdre parle d’Hippolyte en faisant croire qu’elle parle de Thésée en faisant son éloge (vers 641 « il » ; vers 642 « son visage » ; vers 657 « cette tête charmante » ; vers 642 « cette noble pudeur »).

Axe 2 Phèdre est follement amoureuse d'Hippolyte, le champs lexical de l'amour le montre (« cœur, compagne, aime, amour, languis, brûle, adorateur, fidèle, amante » ).

Les assonances en [d] et [f] présentes dans le texte notamment dans : « Qui va du Dieu des morts déshonorer la couche ; /Mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche », donnent du rythme au texte, et simulent l'emballement du cœur de Phèdre.

Le lecteur perçoit ce sentiment, toutefois il ne s’agit pas d’un amour libre, puisqu’il est associé à de la tristesse et de la culpabilité, on comprend alors la peine de Phèdre. Au vers 641 (« votre port, vos yeux, votre langage »), l'accumulation des trois possessifs marque la fascination de Phèdre pour ce qu'elle a en face d'elle.

Au vers 640, Hippolyte est assimilé à un Dieu.

Le Labyrinthe devient le lieu clos de son amour, l'endroit où sa passion peut se vivre, c’est-à-dire un amour inconcevable et dangereux (le danger est ici représenté par le Minotaure).

Au fur et à mesure de son discours, ses pensées se mélangent et elle en arrive à l'aveu, la force du désir est trop puissante.

Les points qui se tranforment en points d'exclamation traduisent la pression qui monte sur Phèdre.

Ses idées se mélangent, elle parle à la fois de Thésée et d’Hippolyte : «Toujours devant mes yeux je crois voir mon époux.

/Je le vois, je lui parle, et mon cœur… Je m’égare, / Seigneur, ma folle ardeur malgré moi se déclare.

».

Ce désordre traduit l’état de Phèdre : ses idées se mélangent, son esprit se brouille. Les verbes « se retrouver » et « se perdre » dans le dernier vers montrent que Phèdre a perdu le fil de sa pensée. Axe 3. »

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