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Lecture Analytique Marie d'appolinaire

Publié le 11/06/2014

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SSCC Kfarhbab - Ghazir Classe de 1re ES LECTURE ANALYTIQUE, « Marie », Alcools, Apollinaire. Question : En quoi ce poème est-il lyrique ? Alcools d'Apollinaire, publié en 1913, est à la charnière de deux tendances poétiques : il répercute de la période antérieure le lyrisme cher aux romantiques, la musicalité chère aux symbolistes, mais annonce déjà la poésie moderne avec ses images oniriques et la structure libre de ses poèmes. Le poème « Marie », écrit en 1912, est comme « Zone » et « Le Pont Mirabeau », le poème de fin d'amour, inspiré par la rupture d'Apollinaire avec la jeune peintre Marie Laurencin, mais le poète y mêle aussi, dans les deux premières strophes, des réminiscences d'un amour de jeunesse éprouvé pour une autre Marie, à Stavelot en Belgique, alors qu'il avait dix-neuf ans. Nous essayerons de voir ce qui fait de ce poème, un poème lyrique. Dans un premier temps, nous analyserons le thème du passage pour nous attarder ensuite sur l'expression de la pérennité. I- Le thème du passage 1- La fin d'un amour Le poème s'ouvre sur l'histoire d'un amour qui a pris fin : la première strophe s'achève sur une absence, celle de la femme aimée, Marie, absence suggérée par la question angoissée : « Quand donc reviendrez-vous Marie », question teintée aussi d'espoir et d'impatience. Cette idée est également esquissée par l'image des brebis, vraisemblablement blanches, qui apparaissent en surimpression sur le fond blanc de la neige. La double métaphore « flocons de laine et ceux d'argent » crée une impression de douceur, démentie par la froideur de la neige et de l'argent, froideur qui a dû teinter la fin de l'amour du poète et de Marie. La fin de l'amour est surtout exprimée par la métaphore des vers 19 et 20 : « Et tes mains feuilles de l'automne / Que jonchent aussi nos aveux ». Les aveux qu'échangent des...
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« 2 strophe 5 exprime la peine du poète esseulé.

L’interrogation de la fin rappelle celle de la première strophe.

Le poème est composé selon une forme circulaire, schéma fréquent dans l’écriture apollinienne. · L’alternance imparfait / futur dans la 1 re strophe ( « dansiez » v.1 / « danserez » v.2) et dans la dernière strophe ( « passais » v.21 / « finira » v.5) crée un mouvement circulaire où le passé entraîne une projection dans l’avenir et l’avenir suscite une angoisse due à l’expérience du passé. II- La pérennité 1- Le souvenir et l’espoir · Les « masques » et la « musique » dans les vers 6 et 7 connotent un bal masqué, probablement le bal de la rencontre de la bien-aimée.

Le masque connote une euphorie sans retenue, puisqu’il est un dépassement du corps imposé à l’homme.

Mais toutes ces marques du bonheur sont étouffées ( « silencieux », « lointaine » ), la diérèse dans « cieux » met ce mot en valeur.

Il pourrait évoquer le paradis où vivait le poète quand il était avec Marie, ou aussi ce lieu éloigné auquel le poète n’appartient plus.

→ Le poète ne participe plus aux joies et frivolités de la vie.

Son présent est comme en arrêt.

Il est complètement tourné vers le passé, vers un souvenir, et vers le futur, vers un espoir. · L’espoir exprimé dans le vers 5 rappelle au poète des souvenirs, au moyen du chiasme « vous y dansiez / y danserez-vous » , de l’imparfait et du futur et de l’antithèse « petite fille / mère grand » .

· Cet espoir apparaît également dans l’évocation de la danse ( « dansiez », « danserez », « maclotte (danse traditionnelle belge) qui sautille » ).

Et comme pour marquer le rythme de la danse, l’accent rythmique tombe sur la quatrième syllabe des quatre premiers vers.

· La danse connote la joie, joie qui découle de la jeunesse ( « petite fille » ) ou une jeunesse qui découle de la joie de vivre ( « Y danserez-vous mère-grand » ).

Cette joie est également exprimée par le son des cloches ( « Toutes les cloches sonneront » ) lors du retour de Marie.

2- La douleur · Malgré l’espoir, et face à l’évidence de son amour fini et au passage du inéluctable du temps, le poète éprouve un fort sentiment de regret : si tout s’en va, si tout passe, pourquoi n’aurait-il pas, lui aussi, un cœur qui change ? La répétition de « cœur » et de « changeant » montre tout le chagrin du poète.

La répétition de « sais-je » montre le poète désemparé par le départ de la bien-aimée, désarroi également traduit par le jeu poétique des rimes paronymiques : « neige / que n’ai-je » et par l’allitération en [Ʒ] ( nei g e , ar g ent, n’ai- j e, chan g eant, sais- j e ). · Tout change, mais son tourment à lui est le même.

Il est éternel.

Les vers 21 et 22 présentent le poète dans une attitude solitaire, méditative, les yeux tournés vers son mal intérieur.

Du monde extérieur, il ne voit que ce qui lui rappelle sa détresse, d’où la comparaison hyperbolique avec le fleuve (v.23).

Cette détresse coule, l’accompagne le long de sa vie, mais ne change pas, et l’espoir du dernier vers est teinté de lassitude. · Les diérèses « silenci/eux » (v.6), « ci/eux » (v.8), « délici/eux) (v.10), à la rime et à la fin de la 2 e strophe) et « anci/en » (v.22) constituent brisure intérieure qui empêche le poète de s’exprimer facilement et de goûter au simple bonheur, ce qui le contraint à demeurer prisonnier du passé. 3- L’écriture poétique, revanche sur le temps · La dernière strophe est comme la revanche du poète sur le temps : le « livre ancien » est l’histoire de cet amour terminé, c’est la peine qui devient parole poétique. · Le lexique de l’eau « mer » (v.17), « fleuve » (v.23), « s’écoule » , « ne tarit pas » (v.24) est un déluge poétique que rien n’arrête.

C’est une catharsis où les vers forment une arche qui permet de sauver le. »

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