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L'ÉLOQUENCE POLITIQUE

Publié le 30/05/2012

Extrait du document

Il n'y a pas eu lieu pour pous de consacrer une étude particulière aux oeuvres oratoires du xviiie siècle. Il n'y a plus d'éloquence religieuse après Massillon, du moins dans l'Église catholique : car lorsque Housseau parle sur la Providence et la conscience, sur la religion et sur la morale, nous avons reconnu dans sa parole une inspiration protestante; notre grand orateur philosophique est un prêcheur de Genève. L'éloquence judiciaire est bien médiocre encore, bien verbeuse, bien prétentieuse, reflet tantôt pâle et tantôt criard des styles et des idées dont la littérature enivrait le public : et plutôt que de feuilleter les mémoires d'Élie de Beaumont, de Linguet, de Loyseau de Mauléon, des avocats de métier, ...

« peu de chose.

La véritable éloquence politique de ce temps doit se chercher dans les écrits : dans tous ces petits libelles par les­ quels Voltaire, par Pxemple, excite l'opinion publique, dans toutes ces déclarations virulentes que, sous un litre ou sous un autre, Housseau, Oiderol, Haynallanccnt contre les institutions de l'ancien ré;!ime.

Et dans les lettres qui furent écrites depuis 1760 il serait facile de noter toute sorte de commencements, comme des pous­ sées eL tles jets d'lHoquence politique, même chez des femmes.

A mesure que la HéYolution approche, l'intérèt passionné qu'on prend aux affaires publi4ues, aux principes, aux réformes, fait éclore de toutes parts, daus toutes les sociétés, des facultés oratoires qui se dépensent dans les conversations et dans les correspondances.

On peut rattacher encore à l'éloquence politique ce que l'on pourrait appeler l'éloquence administrative :les discours, les rap­ ports, par lesquels des avocats généraux ou présidents de Parle­ ment, des intendants, des ministres indiquent des abus, tracent des plans de gouvernement, s'associent selon le caractère de leurs emplois à la direction des affaires publiques.

La Chalotais, dans son Es~ai d'éducation natiorwle, Servan, dans son Discours SUl' l'ad­ ministmtion de la justice criminelle, mais surtout Turgot, dans son admirable lettre au roi, qui est ce que ~ont les déclarations minis­ térielles de notre republique parlementaire, nous offriraient les modèles du genre.

Mais enfin nous ne pouvons nous arrêter à toutes ces promesses, germes, équivalents de l'éloquence politique.

L'année fi89 arrive, et nous apporte les institutions nécessaires au dévelo,ppement de cette éloquence : et c'est un des faits considérable'> de l'histoire littérotirr tln trmps.

t.

L'ÉLOQUE~CE RÉYOLUTIO:'i!NAIRE.

L'éloquence révolutionnaire occupe un espace de dix années (!789-1799) : dans toutes les assemblées qui se succèdent, dans les États Généraux devenus bientôt Assemblée constituante ( t 789-t 791 ), dans l'Assemblée législative (t791-ti92), dans la Convention (1792-1795), partout, sauf dans les deux Conseils juxtaposés des Anciens et des Cinq-Cents (1795-1799), elle est représentée par de brillants et vigoureux talents.

Dans les plus mémorables journées des luttes parlementaires, elle fait sentir sa domination : elle force les convictions qui résistent, elle fait reculer les haines qui menacent, elle donne même parfois d'éclatants triomphes à ceux qui étaient montés à la tribune suspects, accusés et déjà plus. »

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