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L’émancipation et le développement de l’Afrique en question dans l’œuvre littéraire de la diaspora africaine: le cas de El metro de Donato Ndongo-Bidyogo Wilfried Mvondo Université de Yaoundé I mvondowil@yahoo.

Publié le 13/02/2020

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L’émancipation et le développement de l’Afrique en question dans l’œuvre littéraire de la diaspora africaine: le cas de El metro de Donato Ndongo-Bidyogo Wilfried Mvondo Université de Yaoundé I [email protected] Resum l’emancipació i el desenvolupament d’Àfrica en qüestió a l’obra literària de la diàspora africana: el cas d’El metro de Donato Ndongo-Bidyogo Aquest assaig pretén demostrar que, per mitjà de la literatura, la diàspora africana pren activament part en la lluita per l’alliberament i el desenvolupament d’Àfrica. És el cas de Ndongo-Bidyogo qui, per intermediari d’El metro, dóna compte de la submissió i del subdesenvolupament d’aquest continent i presenta la doble articulació de l’educació, de l’economia, dels intercanvis lingüístics, de la religió i la medicina com incentiu per a alliberar-se i desenvolupar-se. Així doncs, per a ell, la literatura resulta ser una tribuna en la qual pren indirectament la paraula per denunciar i, sobretot, proposar solucions als problemes de l’ésser humà en general i de l’africà en particular. Paraules clau Àfrica, emancipació, desenvolupament, literatura, diàspora, dobles. Resumen La emancipación y el desarrollo de África en cuestión en la obra literaria de la diáspora africana: el caso de El metro de Donato Ndongo-Bidyogo Este ensayo pretende demostrar que, por medio de la literatura, la diáspora africana toma activamente parte en la lucha por la liberación y el desarrollo de África. Es el caso de Ndongo-Bidyogo quien, por intermediario de El metro, da cuenta del avasallamiento y del subdesarrollo de dicho continente y presenta la doble articulación de la educación, de la economía, de los intercambios lingüísticos, de la religión y la medicina como incentivo para librarse y desarrollarse. Por tanto, para él, la literatura es una tribuna en la que toma indirectamente la palabra para denunciar y, sobre todo, proponer soluciones a los problemas del humano en general y del africano en particular. Palabras clave África, emancipación, desarrollo, literatura, diáspora, dobles. Résumé L’émancipation et le développement de l’Afrique en question dans l’œuvre littéraire de la diaspora africaine: le cas de El metro de Donato Ndongo-Bidyogo Cet article entend démontrer que, par le biais de la littérature, la diaspora africaine prend une part active dans le combat en faveur de l’émancipation et du développement de l’Afrique. C’est le cas de Ndongo-Bidyogo qui, dans El metro, rend compte de l’assujettissement et du sous-développement Intercambio/Échange 1 (2016): 94-105 / e-ISSN 2462-6627 / DOI 10.21001/ie.2016.1.08 94 L’émancipation et le développement de l’Afrique en question dans l’œuvre littéraire de la diaspora africaine dudit continent et présente la double articulation de l’éducation, de l’économie, des échanges langagiers et de la médecine comme vecteur d’affranchissement et de développement. La littérature s’avère être, pour lui, une tribune à laquelle il prend indirectement la parole pour dénoncer et, surtout, proposer des solutions aux problèmes de l’Africain. Mots-clé Afrique, émancipation, développement, littérature, diaspora, doubles. Abstract The emancipation and development of Africa as depicted in a literary work on the African diaspora: the case of Donato Ndongo-Bidyogo: El metro This paper demonstrates that, through literary efforts, the African diaspora has made a significant progress in the struggle for African emancipation and development. This is evident in NdongoBidyogo’s El metro, which captures the double impact of education, the economy, linguistic exchanges and medicine on the transformation of Africa. In his opinion, literature is a significant medium through which he indirectly takes the floor to satirize certain vices and to propose possible solutions to the problems of Africans. Keywords Africa, emancipation, development, literature, diaspora, double impact. Introduction De quel poids pèse la diaspora africaine dans la lutte pour la libération et le développement de l’Afrique? − est-on tenté de se demander à l’heure où l’Afrique fait face à un défit d’émancipation et de développement. Cette interrogation pose le problème de la responsabilité de l’Africain de la diaspora dans l’amélioration de la situation de l’Afrique. Ce travail, qui est une étude du cas de El metro de Ndongo-Bidyogo1, a pour but de sonder l’univers diégétique de ce texte afin de voir si oui ou non Ndongo-Bidyogo rend compte du problème de l’assujettissement et du sous-développement de l’Afrique et quelle voie de sortie préconise-t-il? Dans un contexte où les concepts d’“émancipation” et de “développement” font l’objet de toute sorte de spéculation politique, il est important de 1. Donato Ndongo-Bidyogo Makina est né en 1950 à Niefang (Guinée Équatoriale). Après ses études, d’abord dans son pays, puis en Espagne, il entame une carrière journalistique dans plusieurs organes de presse espagnols. Par la suite, il se lance sur la voie du progressisme en créant, avec Francisco Zamora et Juan Manuel Davíes, le Mouvement Socialiste Guinéen (MSG) en 1974 dans l’optique de rejoindre sa terre natale et se joindre à la jeunesse locale afin de lutter pour le bien-être du peuple guinéen. Mais il n’y arrive pas. C’est alors qu’en 1977, Ndongo-Bidyogo fait son entrée dans l’Union Révolutionnaire de la Guinée Équatoriale (URGE), un groupe littéraire qui se transforme, dans son exil, en arme politique contre le pouvoir de Francisco Macías Nguema. En 1983, il fonde l’Association Espagnole d’Africanistes et organise la première édition des Rencontres des Écrivains Africains de Langue Espagnole (Otabela et Onomo-Abena, 2008: 56). À la faveur du coup de force de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, il retourne en Guinée Équatoriale. Mais, très tôt, le nouveau régime cesse de lui inspirer confiance. En 1983, il fonde alors, avec Severo Moto Nsá, le Parti du progrès de Guinée Équatoriale (PPGE). En 1994, il prend le chemin de l’exil en Espagne. Il sera Ministre des Relations Extérieures dans le “gouvernement de l’exil” formé par Severo Moto en 2003. Mais le 20 janvier 2012, du fait de sa mésentente avec ce dernier, Ndongo-Bidyogo est exclu du gouvernement de l’exil par le Comité en charge des conflits du parti. Intercambio/Échange 1 (2016): 94-105 / e-ISSN 2462-6627 / DOI 10.21001/ie.2016.1.08 95 L’émancipation et le développement de l’Afrique en question dans l’œuvre littéraire de la diaspora africaine préciser leur contenu sémantique dans le cadre de ce travail. La notion d’“émancipation” renvoie à la libération, l’autonomie, l’indépendance d’un groupe ou d’un individu. Mais cette entrée lexicale peut être soit en rapport avec “émanciper” soit alors avec “s’émanciper”. Dès lors, il est important d’indiquer que dans cette réflexion, le concept d’“émancipation” est synonyme de sortie volontaire des termes du devoir, une sorte de licence que l’on s’octroie −sans le quitus d’une instance supérieure. L’objectif premier de cette autodétermination est de parvenir au développement, c’està-dire, au progrès social, économique et politique de l’Africain. Cette recherche épouse les contours de la démarche de l’école sociocritique de Montpellier III qui commande, pour la compréhension du texte littéraire, de rechercher « les structures profondes du texte et de les étudier par rapport aux structures de société qui le déterminent » (Cros, 1982 : 9). Il s’agit en clair de considérer El metro comme un discours social comportant trois niveaux d’articulation: les médiations discursives, les clés significatives et les inscriptions idéologiques. 1. La représentation de l’Africain dans El metro Ndongo-Bidyogo fait partie de ces écrivains-là qui croient en la force de la littérature. En rendant compte de la condition de l’Africain après la période coloniale, il donne à la littérature sa socialité et met en exergue la responsabilité de l’écrivain africain dans l’amélioration des conditions de vie sur le continent. Au sujet de l’esthétique de la littérature africaine et, par conséquent, de la sienne propre, Ndongo-Bidyogo confie d’ailleurs à Mbaré Ngom (1996: 84) que dans les sociétés africaines, il n’est pas possible d’offrir l’art pour l’art. Il ajoute que l’écrivain africain doit être engagé vis-à-vis de son environnement social au combien opprimant. Ndongo-Bidyogo s’emploie, en conséquence, à se faire le porte-parole de ceux-là qui n’ont pas parole. Dans El metro, il prend en charge la question de l’autolibération et du développement de l’Afrique. Ceci est perceptible à travers la présentation de l’espace, du temps et des personnages, éléments qui attribuent un caractère réaliste à son texte. El metro colle à la réalité africaine en dépit de ce qu’il a été écrit hors du continent. Le premier indice est que son action se déroule en partie dans l’espace africain: Cameroun, Sénégal, Maroc. Ces macrostructures spatiales comportent à leur tour des microespaces tels que Mbalmayo, Yaoundé, Douala (au Cameroun), Dakar (au Sénégal), Casablanca et El Aaïun (au Maroc). À ces espaces africains, s’ajoutent des toponymes européens à l’instar des Îles Canaries, de Madrid et de Murcia qui représentent les espaces d’accueil des migrants noirs en Espagne. La disposition de l’espace dans ledit roman laisse entrevoir l’itinéraire du migrant clandestin africain. Ce dernier quitte son village (réservoir d’authenticité) pour se rendre en ville (rencontre avec la modernité) et échoue en Europe (la Terre Promise). Elle souligne également le problème de l’émigration clandestine des Africains vers l’Occident. Dans chacun de ces espaces, il se dégage une forme du malheur généalogique de l’Africain, un sujet itinérant, nomade et à la recherche d’un espace de sécurité toujours fugace. Outre l’espace, le temps est un élément de référentialité important dans El metro. La p...
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« 95 dudit continent et présente la double articulation de l’éducation, de l’économie, des échanges langagiers et de la médecine comme vecteur d’affranchissement et de développement.

La littérature s’avère être, pour lui, une tribune à laquelle il prend indirectement la parole pour dénoncer et, surtout, proposer des solutions aux problèmes de l’Africain.

Mots-clé Afrique, émancipation, développement, littérature, diaspora, doubles. Abstract The emancipation and development of Africa as depicted in a literary work on the African diaspora: the case of Donato Ndongo-Bidyogo: El metro This paper demonstrates that, through literary efforts, the African diaspora has made a significant progress in the struggle for African emancipation and development.

This is evident in Ndongo- Bidyogo’s El metro, which captures the double impact of education, the economy, linguistic exchanges and medicine on the transformation of Africa.

In his opinion, literature is a significant medium through which he indirectly takes the floor to satirize certain vices and to propose possible solutions to the problems of Africans.

Keywords Africa, emancipation, development, literature, diaspora, double impact. Introduction De quel poids pèse la diaspora africaine dans la lutte pour la libération et le développement de l’Afrique? − est-on tenté de se demander à l’heure où l’Afrique fait face à un défit d’émancipation et de développement.

Cette interrogation pose le problème de la responsabilité de l’Africain de la diaspora dans l’amélioration de la situation de l’Afrique.

Ce travail, qui est une étude du cas de El metro de Ndongo-Bidyogo 1, a pour but de sonder l’univers diégétique de ce texte afin de voir si oui ou non Ndongo-Bidyogo rend compte du problème de l’assujettissement et du sous-développement de l’Afrique et quelle voie de sortie préconise-t-il? Dans un contexte où les concepts d’“émancipation” et de “développement” font l’objet de toute sorte de spéculation politique, il est important de 1.

Donato Ndongo-Bidyogo Makina est né en 1950 à Niefang (Guinée Équatoriale).

Après ses études, d’abord dans son pays, puis en Espagne, il entame une carrière journalistique dans plusieurs organes de presse espagnols.

Par la suite, il se lance sur la voie du progressisme en créant, avec Francisco Zamora et Juan Manuel Davíes, le Mouvement Socialiste Guinéen (MSG) en 1974 dans l’optique de rejoindre sa terre natale et se joindre à la jeunesse locale afin de lutter pour le bien-être du peuple guinéen.

Mais il n’y arrive pas.

C’est alors qu’en 1977, Ndongo-Bidyogo fait son entrée dans l’Union Révolutionnaire de la Guinée Équatoriale (URGE), un groupe littéraire qui se transforme, dans son exil, en arme politique contre le pouvoir de Francisco Macías Nguema.

En 1983, il fonde l’Association Espagnole d’Africanistes et organise la première édition des Rencontres des Écrivains Africains de Langue Espagnole (Otabela et Onomo-Abena, 2008: 56).

À la faveur du coup de force de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, il retourne en Guinée Équatoriale.

Mais, très tôt, le nouveau régime cesse de lui inspirer confiance.

En 1983, il fonde alors, avec Severo Moto Nsá, le Parti du progrès de Guinée Équatoriale (PPGE).

En 1994, il prend le chemin de l’exil en Espagne.

Il sera Ministre des Relations Extérieures dans le “gouvernement de l’exil” formé par Severo Moto en 2003.

Mais le 20 janvier 2012, du fait de sa mésentente avec ce dernier, Ndongo-Bidyogo est exclu du gouvernement de l’exil par le Comité en charge des conflits du parti.

L’fintoraltiaeo ui su yficusellunuoi yu s’Adpaáflu uo áflumiaeo ytom s’bflcpu saiifiptapu yu st yatmlept tdpartaou\b Ioiuprtnhae/Érgto1u 2 (\b62 ): v\bé-26Th / u-ISSN 2462-6627 / DOI 10.21001/ie.2016.1.08. »

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