Devoir de Philosophie

Léopold Sedar Senghor : Éthiopiques - Quel regard porte l'homme africain sur la ville moderne ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

INTRODUCTION :

Leopold Sedar Senghor (1906-2001), homme de la négritude, chantre de la culture africaine révèle dans

son poème Ethiopiques (1956) les beautés et les spécificités de l’Afrique et de l’homme noir… Ce poème « New-York « au sein de ce recueil sonne presque comme exotique, il dénote par rapport au

thème général. Présenter la description d’une des villes les plus modernes dans un recueil qui définit

l’homme africain et met en avant sa proximité avec la terre et la nature n’est pas du tout une évidence.

C’est justement sur ce point que va insister Senghor. Le poème est composé de 3 strophes (nous étudions la première uniquement) qui traduisent une évolution dans la découverte de la ville : 1. Manhattan : la modernité, 2. Harlem : la négritude, 3. la réconciliation de la modernité et de l’homme noir. Ce poème est prévu pour être joué par un orchestre de jazz…avec solo de trompette, écrit en versets.

« a) Qui s'explique par le contexte des années 50 : les Etats-Unis séduisent et agacent en même temps. - Séduction : participation à la seconde guerre mondiale contre la barbarie, réalisations techniques (société de consommation). b) Il est donc séduit par la beauté blanche : attirance fascination. - Blondeur : « grandes filles d'or aux longues jambes longues » v.1. - Regard clair : « tes yeux de métal bleu » v.2, « ton sourire » v.2 : comparaison avec une femme. c) Ainsi que par l' architecture - Son gigantisme : « Les gratte-ciel qui défient les cyclones ». - La modernité des matériaux utilisés : « leurs muscles d'acier ». Le poète est d'abord « confondu », « timide », impressionné, captivé par la beauté et la grandeur de la ville.

Mais l'éblouissement ne dure que quinze jours. B/ Un regard lucide et critique : « au bout de la troisième semaine » a) Un univers négatif : - Froid : métaphores qui renvoient à la froideur mortifère : yeux associés au « métal » et sourire associé au « givre », « muscles d'acier ». - Absence de sentiments : « pas un sein maternel », « pas un mot tendre », « pas un rire d'enfant en fleur ». - Répulsion : due à la guerre froide et à l'expansionnisme culturel des Etats-Unis. b) New York fait surgir l'angoisse : - Une angoisse liée à l'éclipse de la lumière: « et l'angoisse au fond des rues à gratte-ciel » v.3, « éclipse de soleil » v.4. - Lumière artificielle : « sulfureuse », « livides » connotent l'absence de vitalité, voire l'enfer. - D'où une nuit qui n'ouvre pas sur la paix, mais sur l'insomnie : « Nuits d'insomnie » v.15. c) absence de repères : - Perte de l'antique sagesse : « monnaie », « klaxons » , « amours hygiéniques » : plus de conception traditionnelle de la vie. - Ville pécheresse qui sacrifie ses propres enfants : v.17-18 : image qui clôt la première strophe - « et pas un livre où lire la sagesse ». A l'image de tout le recueil, le poème souligne l'inquiétude de Senghor devant la modernité .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles