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Les Amants magnifiques - Analyse

Publié le 14/03/2022

Extrait du document

« Les Amants magnifiques, I, 1 SITUATION : L’extrait se situe dans la seconde moitié de la scène d’exposition.

Après avoir entendu Sostrate se lamenter alors qu’il se croyait seul, Clitidas se donne pour mission de découvrir le mystère derrière cette mélancolie amoureuse (p.

9 : « Ah ! Mon cœur, ah ! ») CARACTÉRISATION : À travers ce dialogue entre Sostrate, l’illustre général de basse naissance, et Clitidas, le valet bouffon de la cour d’Aristione, la scène d’exposition ne se contente pas seulement d’introduire les personnages, l’intrigue et le ton joyeusement comique de la comédie-ballet.

Cette scène de révélation et d’aveu orchestrée par le valet comique, dans laquelle Clitidas s’amuse à dévoiler l’amour de Sostrate pour Ériphile, introduit aussi une thématique centrale : la parole interdite ou l’aveu empêché. Le petit stratagème mis en œuvre par Clitidas montre que l’impératif du secret structure l’intrigue comique et fait entrapercevoir, au-delà, tout un édifice social qui entrave l’intrigue amoureuse. PROBLÉMATIQUE : On se demandera comment cette scène d’exposition exploite le motif du secret, non seulement comme moteur comique, mais aussi comme miroir des logiques sociales discrètement enregistrées par le texte. COMPOSITION : la scène est structurée autour de l’aveu : 1.

De « Ouais… » à « Vous êtes amoureux de la princesse Ériphile » : Clitidas s’attèle à arracher à Sostrate un secret qu’il connaît déjà.

Le stratagème ressemble à un interrogatoire plaisant, comique, qui aboutit à l’aveu. 2.

De « Ah ! Clitidas ; j’avoue… » à la fin : une fois l’aveu fait, l’objectif est désormais de garder le secret… secret ! Mais le dispositif a changé : c’est désormais à Ériphile (et non plus à Clitidas), que le secret doit être caché, ce qui modifie la nature et la dynamique de l’échange. * 1.

Révéler le secret Conformément à l’intuition formulée au début de la pièce (p.

9 : « Voilà des soupirs qui veulent dire quelque chose, et ma conjecture se trouvera véritable »), Clitidas se décide à percer à jour un secret qu’il connaît déjà (« Mon cœur ! » introduit l’amour).

C’est pourquoi dès sa première réplique, le personnage oriente le dialogue du côté de la thématique amoureuse.

Le secret à découvrir est l’occasion d’une scène comique, qui fait voir l’habileté du bouffon et surtout du comédien amené à l’incarner. Clitidas s’amuse d’abord à flairer le souci de Sostrate : « mais il sent ici l’amour », comme pour une enquête, un jeu de pistes (voir captation : prendre au mot « sentir ») Le personnage procède à la manière d’un détective bouffon, d’un chien détective, par élimination : « je ne sais pas… » ; « il sent » ; « ce n’est pas moi », « c’est vous ».

Le texte théâtral cherche à rendre compte de la parole du personnage, par les marques d’expressivité, comme « Ouais », ou « Ah, par ma foi ! ».

Ces indications caractérisent aussi le personnage (en valet).

Ce qui domine dans cette première réplique est un comique de geste. L’aveu, au départ, ne se fait pas : les répliques de Sostrate sont marquées par l’évitement, par le déplacement du sujet.

On observe en effet que dans les deux couples de répliques un même mécanisme diversion/retour au sujet, Sostrate tâchant de contourner l’aveu et Clitidas de l’y pousser. La réplique « Que tu es fou » ne donne pas une réponse sur le contenu, mais déplace le dialogue sur l’attitude du personnage, en mobilisant un topos comique : le fou, le bouffon, personnage présent à la cour des puissants pour les divertir (mais qui a, on le rappelle, par son statut de « fou », le droit d’énoncer sur le ton de la blague et sous couvert de l’humour, des vérités). Clitidas répond du tac au tac pour réorienter le dialogue dans la direction initiale, ce qu’indique la reprise du « nez délicat » et de « senti », qui rappelle sa première réplique : on observe le réemploi de « fou », mot-pivot (enchaînement formel) dans une phrase négative qui conteste la position de l’interlocuteur, suivie d’une phrase affirmative « vous êtes amoureux ».

La transition très rapide 1. »

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