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Les animaux et les hommes dans les Fables - La Fontaine (analyse littéraire)

Publié le 27/03/2015

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Depuis Aristote jusqu'à la Renaissance, en passant par le Moyen Âge, il existe une tradition des « histoires des animaux «, où se rencontrent tous les traits géné­raux concernant leur race, leurs habitudes, leur « psychologie « mais où, en fait, dominent tous les traits légendaires que les hommes leur ont prêtés. Le lion se présente ainsi comme le monarque orgueilleux et tyrannique ( VII, 1 ; VII, 6), le renard est rusé (XI, 6 ; VII, 6) ; le lapin est un écervelé (VII, 15 ; voir aussi X, 14) ; le chat est un hypocrite (VII, 15) ; le héron est un délicat (VII, 4).

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« E X P 0 S É S F C H E S.

Le rôle de l'observation Ce n'est qu'au cours du xvne siècle qu'on se dirige vers une zoologie moderne qui aboutira à l'attitude scientifique de l'époque des Lumières au XVIIIe siècle.

Par ses lectures et par une information dont il dispose dans les salons qui ac­ cueillent les savants, La Fontaine inscrit alors dans les Fables du second recueil cette nouvelle attitude où prime l'observation aux dépens de la légende.

Déjà dans « Le loup et le renard » (XI, 6), La Fontaine met lui-même en doute le carac­ tère rusé du renard malgré ce que dit Ésope ( « J'en cherche la raison et ne la trouve point», v.

3).

On rencontre par ailleurs à la suite de la fable« Les souris et le chat­ huant » (XI, 9 ; source : Bénier, savant, ami de La Fontaine) une note qui tente d'orienter la fable dans une perspective scientifique.

L'âme des bêtes La Fontaine en arrive à une nouvelle vision de l'animal qui le fait prendre part aux discussions scientifiques et métaphysiques de l'époque, lesquelles voyaient s'opposer les gassendistes* et les cartésiens* à propos de l'âme des bêtes.

Diverses fables (Le « discours à Madame de la Sablière », IX ; XII, 23 ; XII, 18) évoquent l'habileté de l'animal qui parvient à trouver une solution à un problème, ce qui le rapproche, selon La Fontaine, de !'esprit humain .

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Ill -DES PERSONNAGES ALLÉGORIQUES Les caractéristiques de l'apologue On sait que, dans la tradition de l'apologue ésopique, la comparaison phy­ sique et morale entre les hommes et les bêtes est de rigueur ; « l'apologue oscille depuis toujours entre la logique du parallèle et celle de l'interférence entre les deux règnes» (P.

Dandrey).

Les personnages allégoriques sont donc des êtres hybrides, ce que vient parfois souligner le rôle de la fable double qui voit par exemple « Le Héron» être suivi par« La fille» (VII, 4) pour illustrer le même défaut.

L'art de connaître les hommes «Ce n'est pas aux hérons I Que je parle» (VII, 4), précise le fabuliste; à travers la fable, La Fontaine tient à proposer à son lecteur un moyen de connaître l'homme, c'est-à-dire autrui et soi-même, de façon à se conduire prudemment en société et à déjouer les ruses des trompeurs.

La lecture de la fable est comprise alors comme un espace d'interprétation et d'initiation où parfois le sens ultime se dérobe, sollicitant un prolongement personnel dans l'esprit du lecteur : « et (je) tiens qu'il faut laisser I Dans les plus beaux sujets quelque chose à penser» (X, 14).

Les Fables, dans la mesure où elles impliquent une lecture allégorique et où elles font entrer le lecteur dans le jeu de !'interprétation, suscitent la dimension lu­ dique et nous engagent dans cette voie de la gaieté que La Fontaine a recherchée par-dessus tout (voir Préface).

Conclusion: Loin de réclamer toujours une lecture érudite, les Fables sont souvent appréciées par les très jeunes lecteurs pour leur diversité, leur valeur emblématique (le bestiaire y joue un rôle essentiel), et cette lecture allégorique qui fait confiance à la liberté d'interprétation.

LES FABLES DE LA FONTAINE~. »

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