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LES DEUX FAUST: LEUR RÉPUTATION DE «DIFFICULTÉ» (GOETHE)

Publié le 01/04/2011

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Parlant du Premier Faust, seul paru lorsqu'en 1813 elle publia son Livre De l'Allemagne, Madame de Staël écrivait : « Il est impossible de lire Faust sans qu'il excite la pensée de mille manières différentes : on se querelle avec l'auteur, on l'accuse, on le justifie; mais il fait réfléchir sur tout, et pour employer le langage naïf du Moyen âge, sur quelque chose de plus que tout (de omnibus rébus et quibusdam aliis)«.    C'est dans cet esprit — et depuis 1813 le réputé très difficile Second Faust a vu le jour — que des milliers d'êtres se sont penchés sur l'œuvre et le personnage. On a voulu tout y trouver, tout en sortir, tout y mettre ; et, conférant aux deux Faust leur réputation de difficulté, le commentaire érudit sévit.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Faust 1832 Johann Wolfgang von Goethe Traduction : Suzanne Paquelin Profil : Docteur sans âme Allemand, Goethe naît le 28 aoüt 1749.

Juriste de formation, le jeune avo­ cat, entre deux procès, se livre à l'écriture de poèmes et de drames.

Auteur en 177 4 du grand livre romantique Les souffrances du jeune Werther, il mène parallè­ lement une carrière ad- ministrative et est ainsi nommé ministre en 1815.

Passionné par les sciences naturelles (bo­ tanique , géologie ...

), féru de philosophie, européen avant l'heure, Goethe est un homme moderne, un écrivain qui n'aura cessé d'inno­ ver dans les arts qu' il exerce.

n meurt le 2 fé­ vrier 1832, à peine ache­ vée son œuvre majeure mais sur laquelle il a tra­ vaillé des décennies : la tragédie de Faust.

• Je n'ai fait que traverser le monde en cou-[rant; J'ai saisi aux cheveux chaque désir Laissant aller ce.

qui ne me plaisait pas, Laissant passer ce qui m'échappait .

Je n'ai fait que convoiter, accomplir mes [desseins Et convoiter encore; aJnsi, plein de vigueur, J'ai passé ma vie dans l'impétuosité, d'abord [grand et puissant.

• Faust, éd.

Gallimard Faust est l'homme qui a vendu son âme au dia­ ble.

Figure légendaire, inspirée d'un person­ nage ayant réellement existé à la fin du xv• siècle, et dont le grand poète anglais Marlowe avait en son temps déjà donné une version poétique, Faust prend toute son ampleur et montre toute sa complexité sous la plume de Goethe .

Approché par le mal en per­ sonne, ici nommé Méphistophélès, le docteur Faust, désabusé, frustré en dépit de toutes ses connaissances, cède donc à la tentation d'une autre vie, détachée du Ciel et du Créateur , mais une nouvelle vie immensément puissante et heureuse sur Terre.

Pacte fatal s'il en est, ce geste d'un orgueilleux qui croit pouvoir jouir du monde sans représailles, se mesurer au démon voire s'en moquer, est aussi le geste d'un être désespéré qui ne sait plus croire ni en la nature, ni en l'amour, ni en la religion.

Mais, paradoxalement, passé de l'autre côté du miroir, c'est comme s'il retrou­ vait la foi en tout.

Réveillé par cette révélation, Faust s'engage vers la voie de la rédemption .

C ' est compter sans le Malin qui veille toujours et c'est ainsi qu'à l'heure promise le mortel est foudroyé.

Néanmoins son salut reste possible, grâce à une femme, Marguerite, qui par son sacrifice rachète les péchés de Faust.

Faust est donc l'humain qui défie Dieu et le diable au prix de sa propre vie.

En un mot, un joueur de roulette russe, et même s'il gagne in extre­ mis une certaine dignité, il nous apprend que mieux vaut quand même éviter de signer n'importe quoi, surtout avec son propre sang .... »

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