les Fables
Publié le 14/12/2012
Extrait du document
«
Les fables sont avant tout des textes littéraires de qualité, stylistiquement et poétiquement
travaillés.
Les enfants ne peuvent pas forcément tous apprécier les chefs d'œuvres poétiques que sont
les fables.
Il faut être mature pour discerner les jeux de l’auteur.
Tout d’abord, la fable est un genre hybride et riche avec une mosaïque d’influences.
Il y a
beaucoup d’humour dans les fables de La Fontaine : on note le recours au registre épique, à un style
héroïque pour décrire les combats.
La Fontaine maitrise l’art du décalage qui aboutit à un ton satirique,
parodique, et le registre héroï-comique vient renforcer ce contraste : donner à des personnages
humbles des idées et un style nobles.
Il y a beaucoup d’emprunts à la comédie et à la tragédie dans les
types de situations mis en œuvre.
Ces emprunts sont clairement revendiqués dans Le Bûcheron et
Mercure: « Une ample comédie à cent actes divers / Et dont la scène est l’univers / Hommes, Dieux,
Animaux, tout y fait quelque rôle.
»
Il y a également beaucoup d’allusions culturelles dans les fables, notamment dans celles de La
Fontaine, qui s’insère dans une tradition littéraire.
Référence à l’Actéon dans Les Animaux malades
de la peste : l’Actéon est le fleuve que devaient traverser les morts avec Caron.
Cette fable a un
arrière-plan littéraire : dans l’Iliade, Apollon envoie la peste dans le camp d’Agamemnon.
Dans
Œdipe, la peste règne dans Thèbes.
On peut reconnaître la dignité du genre de la fable car elle
s’inspire largement de l’héritage des Anciens.
De plus, dans la fable La Mort et le Bûcheron, le
fabuliste montre sa virtuosité, en imitant, avec une fable plus travaillée, Esope, qui a écrit la fable Le
Vieillard et la Mort.
Et dans cette fable, la Fontaine reprend le thème traditionnel baroque de la
rencontre de l’homme avec la Mort.
Enfin, les fables sont de beaux objets poétiques qu’une personne de tout âge est en droit
d’apprécier.
Elles donnent à entendre la poésie par un magnifique et subtil maniement des mots.
Par
exemple, dans la fable La Laitière et le Pot au lait, La Fontaine fait entendre par le phénomène de
l’harmonie imitative avec une allitération en « p » et en « t » la démarche sautillante de Perette :
« Perette, sur sa tête ayant un Pot au lait ».
On trouve un autre exemple d’harmonie imitative dans la
fable Le Dragon à plusieurs têtes et le dragon à plusieurs queues, quand l’allitération en « s » des vers
13 et 14 miment le bruit du passage de l’hydre : « J'étais en un lieu sûr, lorsque je vis passer / Les cent
têtes d'une hydre au travers d'une haie ».
Ainsi, certes la diégèse des fables peut paraître enfantine, mais le travail stylistique et poétique
fait de ce genre littéraire un genre très loin d’être destiné aux enfants, qui ne sauraient pas parfaitement
reconnaître les effets poétiques virtuoses et les références culturelles.
Mais les fables s’éloignent
également de la littérature scolaire par le message philosophique qu’elles délivrent.
***
III ) Le savoir que les fables apportent va au-delà de ce que peuvent comprendre les enfants : plus
qu'une simple morale, les fables viennent enseigner une vision du monde qu’il est nécessaire pour les
adultes de comprendre..
»
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