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Les filles du feu

Publié le 09/05/2013

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INTRODUCTION A L'ESSAI CRITIQUE - 1e année DISSERTATION Sylvie est le récit d'un voyage- retour aux sources- que le narrateur décide de faire sur les terres du Valois. Cette quête du souvenir des origines est accomplie lors d'une nuit passée à Loisy. Le héros part retrouver une femme dont il a été amoureux et donne son nom à cette nouvelle. Cette quête n'est pas seulement un déplacement dans l'espace, une quête physique, c'est également une tentative pour le narrateur de se retrouver, de reconstruire une personnalité dissociée par le temps, l'espace et les autres. Le rapport que le narrateur entretient avec le rêve prend le pas sur la réalité et opère un brouillage constant sur sa perception du temps. Ce brouillage conduit à l'abolition des frontières entre le passé et le présent. Nous allons chercher à mettre en évidence les différentes temporalités de ce récit et les liens que le narrateur entretient entre un passé individuel et un passé mythique où les références au monde antique et à l'histoire de son Valois natal sont nombreuses. Le refus du temps est une notion très importante dans tout le récit de Sylvie. Il représente pour l'auteur de la nouvelle une réalité inexorable, une certaine fatalité, à laquelle il est difficile de se soustraire. Ainsi l'écriture est peut-être un moyen, pour lui de l'apprivoiser, de le rendre plus supportable. Le temps, tout au long de la nouvelle, apparaît comme une dimension intérieure et fantaisiste du héros-narrateur  « habitué à penser (?) sans tenir compte de l'ordre des temps «. En n'en tenant pas compte, il espère supprimer, confondre la limite qui sépare le présent du passé, le réel de l'irréel, et se soustraire ainsi aux problèmes du moment pour laisser le rêve l'emporter. De ce brouillage, se dégage toutefois trois séquences temporelles : l'enfance du héros, le retour au Valois et la confrontation entre la réalité et les souvenirs et finalement le présent du narrateur. Au cycle des rêveries autour du passé, dans lesquelles le narrateur se remémore des épisodes de son enfance dans le Valois (chap. IV à VII), succède un cycle de la réalité présente, où il est confronté aux changements que le temps à opéré (VII à XII), qui est aussi celui des illusions perdues. Le présent de la narration est implicite et suggéré à la fin du texte, lorsque le narrateur dresse le bilan de son voyage. Le dernier chapitre oblige à repenser les temporalités évoquées, leurs significations, suggérant une lecture circulaire, pouvant être menée selon deux points de vue : celui du moment évoqué et celui de la narration. Le « je « du récit est donc bien à la fois sujet et objet des...

« un cycle de la réalité présente, où il est confronté aux changements que le temps à opéré (VII à XII), qui est aussi celui des illusions perdues.

Le présent de la narration est implicite et suggéré à la fin du texte, lorsque le narrateur dresse le bilan de son voyage.

Le dernier chapitre oblige à repenser les temporalités évoquées, leurs significations, suggérant une lecture circulaire, pouvant être menée selon deux points de vue : celui du moment évoqué et celui de la narration.

Le « je » du récit est donc bien à la fois sujet et objet des aventures narrées comme de leur écriture.

Le « je » est une instance polysémique accompagnant différents niveaux temporels.

Ainsi la structure de la nouvelle s’appuie sur la vision personnelle, démultipliée du sujet-narrateur.

Le récit se soumet à sa mémoire qui fait surgir le passé et brouille l’expérience du passé narré et du présent narrant. Cette nouvelle est globalement écrite au passé.

Le premier chapitre évoque un passé indécis que le théâtre incarne puisque ce lieu permet à la réalité et à la fiction de se confondre.

A la fin de ce chapitre, le mécanisme de la mémoire se déclanche de façon fortuite, par association d’idée, suite à la lecture de deux lignes dans un journal.

Le tiret qui précède marque le passage opéré, dans l’esprit du héros, du présent au passé.

Au début du chapitre II, le narrateur écrit que ses visions sont nées d’une « demi-somnolence » et que toute sa jeunesse y repasse en quelques minutes.

Il nous invite à voir ce chapitre comme une synthèse affective dans laquelle ni le temps ni l’espace ne sont fixés d’une manière rigoureuse.

Au chapitre suivant ce souvenir à demi rêvé lui révèle le rapport qu’il entretient avec ces deux figures féminines: Aurélie n’est en fait que le portrait plus net d’Adrienne.

« Aimer une religieuse sous la forme d’une actrice !… et si c’était la même !- Il y a de quoi devenir fou ! » 1 Le narrateur sent le danger de perdre pied et la nécessité de devoir prendre une « résolution ».

Sylvie, la petite paysanne aux joues roses, représente un être réel, dans le présent, où il a tant de peine à vivre.

Cette femme, par ses origines, représente aussi les lieux d’un passé historique auquel le narrateur est attaché ; elle chante les chansons traditionnelles et prend part aux fêtes du pays.

L’imagination de l’auteur le pousse à croire que celle-ci « l’attend encore… ».

Il décide alors d’entreprendre ce voyage, avec le dessein de renouveler ses liens distendus.

1 G.

de Nerval, Les filles du feu , éd.Flammarion, Paris,1994, p.179.

2. »

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