LES FILS DE VOLTAIRE
Publié le 30/03/2012
Extrait du document
Si l'on cherche des ancêtres français au romantisme, on ne pensera pas d'abord à Voltaire. La référence à Rousseau, par contre, s'impose d'entrée de jeu, et le petit filet d'eau voltairien se perd dans l'immense flot. Peu importe que les disciples aient trahi le maître, et que les lecteurs de l'Héloïse aient vu une apologie de la passion dans ce qui en est une des plus profondes critiques : les jeunes gens de 1800 ou 1815 se reconnaissent ou se découvrent dans Rousseau. Voltaire est une référence littéraire ou philosophique ; ...
«
lorsqu'il fut solennellement reçu en 1778 à la Loge
des Neuf-Sœurs.
M.
de Neufchâteau, membre égale
ment de
la Loge des Neuf-Sœurs, fut officiellement
protégé par Voltaire
lors de ses débuts littéraires,
et devint le protecteur officiel du jeune Hugo.
De
ces hasards biographiques ne se déduit pas grand
chose :
il est déjà plus significatif que La Harpe,
dictateur du goût et fervent disciple de Voltaire (en
littérature seulement, à
la fin de sa vie) aime Le Génie
du Christianisme
et propose à Chateaubriand d'en
revoir
le texte avec lui pour éliminer quelques scories.
Notre image du romantisme, inventée par
la tradition
à partir de quelques œuvres (pas forcément
les plus
représentatives) exclut une continuité Voltaire-Roman
tisme : on
ne voit pas comment on pourrait passer
de Voltaire à
René ou des Discours sur J'Homme aux
aventures poétiques de
l'exil hugolien.
Cependant,
bien des filiations subsistent et Voltaire n'est pas
absent du romantisme.
Comment se fait-il par exemple que
les éditions
de Voltaire se soient à ce point
multipliées précisé
ment à l'époque romantique
? Décompter les éditions
parues d'un auteur donné est chose fort ennuyeuse
- et
plus difficile qu'il ne semble, si l'on voit les
divergences entre les trois bibliographies importantes
de Voltaire,
celles de Beuchot, Quérard et Bengesco
- mais
cela amène à de curieuses constatations sur
sa vie posthume : on a publié environ trente éditions
complètes de Voltaire entre
1789 et 1830, soit environ
un tiers du total sous la Révolution et l'Empire et
deux tiers sous
la Restauration : on connaît assez
l'ampleur de l'œuvre pour mesurer l'importance d'un
pareil effort d'édition, unique dans l'histoire de l'œu
vre voltairienne : on
ne compte que 12 éditions com
plètes entre
1830 et 1890 et le 20• siècle n'a encore
mené à bien aucune édition complète du patriarche
de Ferney.
Il faut donc croire que Voltaire se vendait.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « Le Savetier et le Financier, disait Voltaire, les Animaux malades de la Peste, le Meunier, son fils et l'âne, etc., tout excellents qu'ils sont dans leur genre, ne seront jamais mis par moi au même rang que la scène d'Horace et de Curiace, ou que les pièces inimitables de Racine, ou que le parfait Art Poétique de Boileau, ou que le Misanthrope ou que le Tartufe de Molière. » « Voltaire peut-être a raison, et pourtant la postérité ne se pose point la question de la sorte; elle ne rech
- « Lire un conte philosophiqueCandide de Voltaire »
- Amour dans Candide de Voltaire
- Projet Voltaire
- Nègre de Surinam - de Candide ou l’optimiste, un conte philosophique écrit par Voltaire en 1759