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LES GENRES LITTÉRAIRES AU XVIIIe SIÈCLE: LE THÉÂTRE. LE ROMAN. LES MORALISTES.

Publié le 10/12/2011

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Marivaux ou la comédie analytique de l'amour. - Marivaux est l'un des écrivains de théâtre qui ont trouvé l'originalité avec le plus de bonheur; il y est si personnel que son nom est resté attaché au genre qu'il a inauguré et dans lequel il n'a pas eu de successeur; c'est à peine si l'on peut dire que Musset, l'auteur de quelques proverbes, a repris cette manière. De quoi s'agit-il dans le théâtre de Marivaux? Il l'a expliqué mieux que personne : « Dans mes pièces, dit-il, c'est tantôt un amour ignoré de deux amants, tantôt un amour qu'ils sentent et qu'ils veulent se cacher l'un à l'autre, tantôt un amour timide et qui n'ose se déclarer; tantôt enfin un amour incertain et comme indécis, un amour à demi né pour ainsi dire et qu'ils épient au dedans d'eux-mêmes· avant de lui laisser prendre son essor. «

Quels genres littéraires proprement dits s'affaiblissent ou meurent au xviiie siècle, dans quels autres il y a un progrès ou, tout au moins, des tentatives intéressantes et capables d'effets durables pour l'avenir, c'est ce qu'il nous reste à dire rapidement après l'étude des grands écrivains du siècle.

1) Le théâtre

La tragédie. - Les héritiers directs de Racine comme aussi ceux de Corneille, on l'a vu, n'ont fait que de pâles copies de leurs chefs-d'oeuvre; le genre était en pleine décadence au début au xviiie siècle et rien ne le releva, ni les tentatives de Crébillon, ni celles de Voltaire, ni les essais plus impuissants encore des disciples de Voltaire...

« ne blessent ni leur délicatesse, ni' les bienséances » ; c'est-à-dire qu'il amalgama l'horreur tragique et la galanterie romanesque; il n'y a guère autre chose dans ses meilleures pièc.es :Atrée et Thyeste (1707).

Electre (1708 ), Rhadamiste et Zénobie (1711) .

Les complications hol'l'ibles de ses intrigues et la pompe de son style lui valurent une grande renommée dra­ matique et l'honneur d'être opposé à Voltaire par les ennemis de celui-ci ; aujourd'hui on ne lit plus que de rares fragments d'une œuvre qui n'a pas d'intérêt hu­ main, qui est vide et déclamatoire, et dont le seul mé­ rite, si c'en est un, est d'avoir préludé au genre mélodramatique.

Nous avons dït comment Voltaire avajt essayé de restaurer la tragédie classique et pourquoi il y avait échoué.

Ses disciples, et ce sont à peu près tous les poètes tragiques de la seconde moitié du siècle, r.en· dirent la décadence irrémédiable en exag ·érant les défauts du maitre.

Voltaire l'a reconnu : « Hélas! écrit -il en 1772, j'ai moi-même amené la décadence en introduisant l'appl!_reil et le spectacle.

Les panto­ mimes l'emportent aujourd'hui surla raison et la poésie ».

Il eüt · dü ajouter que les déclamations phi­ losophiques ne nuisaient pas moins que le décor et la pantomime à l'intérêt dramatique.

On peut s'as­ surer que ses plaintes étaient justifiées, en étudiant les tragédies de Marmontel•, de Guimond de la Tou­ che2, de Saurin 3 , de Du Belloy de Lemierre 5 , de _ Leblanc tlu Guillet 6 , de La flarpe 1 et de Ducîs.

Ducis (1733-1816) est célèbre pour avoir es~ayé d'adapter les drames de Shakespeare à ·la scène 1 • .Deftya te 2'fTan .

(1148), .A~tM:•• .

(1U9).

2.

Iplligén ie en Tauride (1757) .

· 3.

Spartacus (1 160) ; Blanche et GutsetV". »

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