« Les hommes se servent des mots ; le poète les sert. » Octavio Paz, Prix Nobel de littérature 1990, L'Arc et la Lyre
Publié le 05/02/2013
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La poésie sert alors les hommes : elle est le véhicule d'un message. En tant que telle, elle aborde tous les domaines. En s'engageant, le poète en fait un outil idéologique, comme pendant la guerre, sous les plumes de P. Eluard (Au rendez-vous allemand) ou de L. Aragon (La Diane française), ou un siècle auparavant, sous celle de V. Hugo (les Châtiments). Il en fera aussi un outil de contestation esthétique, brisant les vieilles traditions du vers à la fin du xixe siècle, sous les plumes de Tristan Corbière (Les Amours jaunes), d'A. Rimbaud ou de P. Verlaine, ou inventant une tradition poétique française, comme le firent les poètes de la Pléiade, P. de Ronsard, J. Du Bellay, et tant d'autres. La poésie servira alors aussi bien à faire plaisir, qu'à éduquer, et sera finalement porteuse de civilisation.

«
H.
Michaux, « Homme-bombe », dans La Vie dans /es plis;
A.
de Musset, Le Poète déchu; O.
Paz, L'Arc et la lyre;
F.
Ponge, Le Parti pris des choses ; J.-P.
Richard, Onze études
sur la poésie moderne; Saint-John Perse, Discours de Stock
holm.
-Des revues : Poésie 1 ; Polyphonies ; Magazine Litté
raire, n° 247, novembre 1987: « 50 ans de poésie française».
______ CORRIGÉ
PLAN ADOPTÉ DANS LE DEVOIR
1.
Le langage poétique
- Les mots poétiques
- Les mots usuels
- Le renouvellement
du langage
II.
Le langage est-il sacré?
- Servir les mots
- Le jeu avec
le langage
III.
À quoi sert la poésie ?
- La poésie sert
le langage
- La poésie sert
les hommes
- Situation
du poète
DEVOIR RÉDIGÉ
Orphée séduisait par son chant les animaux, quand les
hommes restaient insensibles à son art.
Un double mythe
caractérise ainsi la parole
du poète : il parlerait une langue à
part, inconnue des hommes; il serait par ailleurs inutile, comme
le montre le bannissement du poète de la République idéale de
Platon.
Octavio
Paz résume cette opposition par la phrase : « Les
hommes
se servent des mots ; le poète les sert », renouvelant
ainsi l'idée d'un langage commun utilitaire, et celle d'un langage
poétique différent, et presque sacré.
160.
»
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