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Dans la préface de son livre Une histoire de Paradis et autres contes, Isaac Bashevis Singer, prix Nobel de Littérature en 1978, écrit : « ... Dans les romans, le temps ne meurt pas. Pas plus que les hommes et les animaux. Pour l'écrivain et ses lecteurs, toutes les créatures continuent à vivre éternellement. Ce qui se passa jadis est toujours présent... » En vous appuyant sur vos lectures, étudiez comment les romans peuvent à la fois se situer dans le temps et échapper au temps.

Publié le 09/03/2011

Extrait du document

histoire

• Le XIXe siècle apporta une grande révolution dans la conception (et l'importance) du roman.    • Le romancier voulut faire de la Vie, du Réel, la charpente et même l'essence de son œuvre.    • Ainsi Stendhal voit le Roman comme « un miroir qu'on promène le long d'un chemin. «    • Pour Balzac, le romancier sera « concurrent de l'État Civil « et présentera une véritable étude des mœurs de son époque, le tout sur fond d'observations croquées sur le vif.    • Rappelons cependant que les fresques d'époque étaient déjà apparues sporadiquement dans le roman.    • Le meilleur exemple est Le Satiricon de Pétrone, roman des temps néroniens, écrit par un contemporain :   

histoire

« - Le roman de ce type se situe dans un passé plus ou moins fantaisiste; mais le romancier s'appuie de plus en plussur une documentation solide.

Cf.

Flaubert : Salammbô (multiplicité de ses recherches et fiches avant par exempled'écrire le Festin d'Hamilcar) Stendhal : Chroniques Italiennes ou Mérimée : Chronique du Règne de Charles IX.

Leroman saisit alors l'homme dans la collectivité, dans la société - ce qui lui donne une dimension temporelle plus solideencore -, utilisant des faits qu'il interprète au minimum. - Beaucoup de ressemblance avec l'histoire elle-même. • Mais c'est peut-être plus frappant encore quand le romancier se veut « l'historien du présent » (expression deDuhamel).

Cf.

Le Rouge et Le Noir (Stendhal) dont le sous-titre est Chronique du XIXe siècle. • Le xxe siècle a suivi souvent ces mêmes voies, puisqu'il arrive qu'on lui reproche de ne pas savoir se débarrasserde son grand devancier et modèle, Balzac, et de continuer à utiliser observation, transcription du réel, comme lui,donc de s'insérer dans le temps vécu et précisément dans l'époque.

Qi.Aurélien (Aragon), Les Thibault (R.

Martin duGard), Les Hommes de Bonne Volonté (J.

Romains), Les Chemins de la Liberté (Sartre) et de réaliser de véritablesclichés photographiques. • Mais surtout chaque écrivain garde forcément des liens profonds avec son époque; spécialement le romancier dontla spécificité du genre qu'il traite lui permet de s'étendre, de détailler, de bâtir avec précision. • Il laisse apparaître, qu'il le veuille ou non, les échos des habitudes et faits de son temps.

Il ne peut se défendre decertaines traces d'actualité - Ex.

: Giono; Gracq - qui ne se veulent pourtant pas réalistes. • Le Cheval d'Orgueil (Hélias), témoignage vécu, ou Montaillou, village occitan, écrit d'ailleurs par un historien, LeRoy-Ladurie, montrent que le romancier moderne continue plus que jamais à ne* pas se contenter du seulimaginaire. • D'autres (Camus, Sartre) ont réclamé fortement l'engagement et la prise de responsabilité de l'artiste. • Mais il faut bien penser que ce n'est pas nécessaire et qu'une sorte de Temps vécu non écrit est présent danstoute œuvre même la plus romanesque.

Les œuvres du début du XVIIe siècle (Clélie de Scudéry; L'Astrée d'H.d'Urfé) contiennent une catégorie de romanesque impensable dans la littérature d'évasion du XXe siècle. • Certains types de policiers - dits « logiques : Peter Cheney.

D.

Sayers.

A.

Christie, se démodent, donccorrespondent à des tranches de siècle, comme R.A.S ou O.S.S.

117 à d'autres tranches bien déterminées. • Cependant ces aspects profondément réels et vivants du Roman, ces localisations temporelles et spatiales(mélange de vie et d'universalité) qui s'imposent même inconsciemment n'empêchent pas la présence d'une valeurtout à fait propre à la création artistique et plus spécialement spécifique du Roman. II.

Le Temps romanesque. • Roman = « une patrie inconnue » (Proust). • cf Baudelaire dans La Mort des Artistes; • ou Bernanos : « Je suis un romancier, i.e.

un homme qui vit ses rêves, ou les revit sans le savoir...

j'avance àtâtons... • cf la force de cette patrie inconnue dans Mensonge Romantique et vérité Romanesque de René Girard(Grasset/Po-che-Pluriel 1978. • Donc cet univers semble clos et à part entière. • Mauriac appelle le domaine de la Comédie humaine de Balzac : « la planète Balzac ». Ces mondes sont différents certes selon les créateurs, mais suivent tous des lois générales, hors du Temps et de lavie commune. • « Ce qui se passa jadis est toujours présent » affirme I.

Bashevis Singer. • S'agit-il donc d'une certaine sorte d'immortalité, d'universalité? • cf personnages classiques.

Certes Andromaque ou Phèdre sont censées vivre comme des héroïnes d'Homère oudes grandes tragédies grecques, donc au 9e ou au 5e siècle av.

J.-C.

Mais ne sont-elles pas marquées aussi de biendes nuances propres au XVIIe siècle de Louis XIV? • Quand Hermione s'écrie :. »

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