Devoir de Philosophie

«Les jeunes, détachés des groupes d'appartenance jusqu'alors estimés naturels, cherchent à vivre leur situation collectivement. » Le constat vous semble-t-il toujours d'actualité ?

Publié le 05/02/2013

Extrait du document

Les organisations qui regroupent des jeunes créent un univers clos dans lequel l'expression de soi est facilitée. Les associations sportives leur permettent de dépenser l'énergie inemployée; les formations musicales et théâtrales favorisent l'expression de l'individualité et libèrent les angoisses: le film de Yannick Bellon, Les Enfants du désordre, présente une troupe théâtrale qui réinsère les jeunes délinquants. Enfin, le groupe est un lieu privilégié pour se constituer un idéal, que ce soit un idéal de générosité, comme en témoigne la forte proportion de jeunes dans le bénévolat (comme les « Restaurants du coeur «), ou un idéal politique faisant état d'une contestation et d'une volonté de vie meilleure.

« RÉSUMÉ -VOCABULAIRE -DISCUSSION marché de l'emploi, à sa nature, son ouverture, et aux procès d'accès à la vie de travail; elles concernent aussi l'exploitation d'une demande de biens et services qui est spécifique et crée un 35 marché «jeune », générateur de profits croissants.

Les autres sont de nature plus sociologique.

Tout en montrant les différen­ ces selon les classes et les milieux sociaux, elles inventorient les caractéristiques communes.

Les jeunes, détachés des groupes d'appartenance jusqu'alors estimés naturels, cherchent à vivre 40 leur situation collectivement : dans des cadres sociaux qui leur sont propres (depuis les bandes, les rassemblements, jusqu'aux mouvements, clubs et associations), et en des lieux où ils se retrouvent et dont l'espace urbain favorise la multiplication.

Ainsi, une société jeune se dessine-t-elle dans le tissu de la société 45 globale.

Elle s'y renforce et s'y autonomise au point de paraître « séparée » ; elle reconstitue inconsciemment les coupures et classes d'âge étudiées par les anthropologues, mais avec cette différence capitale qu'elles résultent de l'initiative des nouvelles générations et non d'un système social assurant progressivement 50 l'intégration des personnes.

Dans ce mouvement de différencia­ tion continue de deux sociétés: la «jeune» et l'« adulte», la première tend rapidement à l'isolement, à la non-communica­ tion et à l'opposition permanente.

Comme le constate B.

Wilson, la « guerre des générations » s'est profondément modifiée : 55 « Elle est devenue une guerre sur la place publique, dans laquelle des fractions importantes de la génération plus jeune s'identi­ fient elles-mêmes à quelque chose qui serait dressé contre le reste de la société.

» Ce qui explique que la jeunesse soit fréquemment évaluée à 60 partir de ses refus, et des affrontements qu'ils engendrent.

Ceux-ci se situent au long d'un continuum 1 qui va de l'intégra­ tion active à la revendication, à la constestation et au « retrai­ tisme ».

Le premier mode d'action conduit moins à récuser qu'à vouloir imposer sa propre vision ; le second revêt une significa- 65 tion plus politique et tend à une prise de pouvoir ; le troisième se caractérise par un « radicalisme » global -le rejet du système social et de la culture qui lui est liée-, le dernier achemine vers la création d'une anti-société et d'une contre-culture totalement dissociées de la société globale.

Dans tous les cas, les jeunes se 10 reconnaissent et se lient à la faveur d'une relation tensionnelle au « monde adulte » ; leurs positions et leurs entreprises ont acquis progressivement une signification politique : d'abord révélateurs d'une société qui se défait, ils deviennent les artisans de plus en plus organisés d'une société qui cherche à naître.

1 .

Continuum : mot latin qui signifie « le continu ».

37. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles