LES LIVRES ET LA VIE
Publié le 09/08/2014
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Sujet : Henry Miller écrit : «A quoi servent les livres, s'ils ne nous ramènent pas vers la vie ?... Notre espoir à tous, en prenant un livre, est de rencontrer un homme selon notre cceur, de vivre des tragédies et des joies que nous n'avons pas le courage de provoquer nous-mêmes, de rêver des rêves qui rendent la vie plus passionnante, peut-être aussi de découvrir une philosophie de l'existence qui nous rende plus capables d'affronter les problèmes et les épreuves qui nous assail¬lent. « En vous appuyant sur des exemples de votre choix, vous apprécierez ce jugement.
Commentaire de la copie
1. L'introduction
Comme dans le cas précédent, l'élève est invité à commenter un texte relativement long. Il va, cette fois, conformément à ce que nous conseillons, fragmenter l'ensemble et en dégager l'essentiel. On remarquera aussi comment l'introduction pose le problème avec netteté et suggère le plan sans lourdeur.
2. Le plan
Le plan est simple mais efficace. Comme il l'a annoncé, l'élève commence par consacrer une partie aux livres qui, selon lui, ne correspondent pas à la vocation que Miller assigne à la littérature. Il s'agit de ce que nous avons appelé dans l'étude de la dissertation n° 3 la « littérature d'évasion n. Il donne peu
«
Dans notre société, le livre pullule.
Il est partout présent.
Lui
20 aussi répond à nos exigences, à notre désir de consommer.
Mais
ce besoin toujours aiguillonné
eM néfaste.
En effet, le livre doit
procurer immédiatement satisfaction, plaisir :
il doit donc être
de lecture facile.
Considéré comme moyen de distraction,
il ne
doit pas solliciter notre réflexion.
Cela explique le succès
2s d'œuvres aussi vite lues qu'oubliées, la place de plus en plus
importante
d'une «sous-littérature~ (les romans-photos par
exemple).
L'auteur, plongé dans cette société,
la connaît, en fait partie
intégrante.
S'il se plie au conformisme de celle-ci, il écrira pour
JO le satisfaire.
Satisfaire : voilà le mot clé de notre société.
Matériellement, nous sommes comblés.
Et sur
le plan moral,
nous trouvons des livres qui nous confortent dans notre
bien-être sécurisant,
ou nous permettent l'évasion facile.
Tel
Peter Betchley dans
Les chiens de mer : pouvons-nous voir un
Js rapport quelconque avec notre vie dans cette histoire invraisem
blable de drogue
? Pourtant nous sommes satisfaits : beaucoup
d'actions et une division manichéenne du monde qui nous
sécurise :
d'un côté les« bons• héros, de l'autre les• méchants"
gangsters tués, naturellement, à la fin du livre.
40 Cette stylisation abusive n'a aucun rapport avec la réalité,
mais elle nous rassure.
De telles œuvres n'abordent aucun
problème véritablement humain, manquent de toute vraisem
blance et de crédibilité.
Nous pouvons constater l'actuel
foisonnement de romans de science-fiction, fantastiques : cela
4S correspond à la mentalité de la société de consommation.
Ces
livres sont lus, car
on sait à l'avance qu'ils "n'engagent à rien•
Le lecteur reste en dehors de l'œuvre car il a conscience de son
aspect irréel.
Nous voyons donc que l'exagération enlève la
possibilité de ressentir le roman.
Mais dans La mtit de
50 Maupassant, les émotions sont dosées savamment et la peur
naît.
Cet exemple montre combien l'auteur peut guider, faire surgir
de nous diverses émotions.
Pour cela il faut qu'irréelle, la
situation paraisse cependant vraisemblable.
Le lecteur aura alors
ss la possibilité d'enrichir sa connaissance de l'homme, des
mœurs.
Nous nous interrogerons sur les raisons qui permettent
au livre
de passionner, de faire rêver.
Giraudoux dans
Ondine dit : "C'est le grand avantage du.
»
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